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Les savants croient-ils en leurs théories scientifiques ?

Publié le 12/09/2010

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le démon de Laplace) détient alors ce statut de principe régulateur mais non-constitutif des avancées scientifiques  (l'Idée au sens kantien). La nature est supposée ordonnée en son principe (Maupertuis), bien que le principe puisse toujours encore échapper à la connaissance. Alors opère une limitation consistant en un tournant d?ordre transcendantal : le développement de connaissance et de ses pouvoirs est relativisé au sujet de la connaissance (l'anthropocentrisme de Buffon). Dans le prolongement du geste newtonien, point d'hypothèse de nature ontologique n'est élaborée mais s'ajoute alors la restriction des prétentions de la science à la particularité de la connaissance humaine. Bien que l'objectivité persiste dans son ambition réaliste, le relativisme anthropocentrique indique que le fondement du développement des théories de la science consiste en un acte de croyance postulant la correspondance ou adéquation entre la connaissance humaine et la réalité extérieure en droit toujours soustraite à l'emprise immédiate des concepts scientifiques humains.  

III. Croyance et théories scientifiques

Ce relativisme développé durant le XVIIIe et qui trouve écho dans le criticisme transcendantal kantien reste pertinent dans le cadre des théories de philosophie des sciences contemporaines. Le holisme de Quine (hérité de Duhem) affirme ainsi l'impossible distinction radicale entre un domaine de l'expérience pure et les concepts analytiques de la connaissance formelle. La connaissance informe toujours déjà le réel qu'elle se propose comme objet de son investigation. Elle ne peut par ses propres moyens questionner la légitimité de ses principes, et se fonde ainsi sur de l'indémontrable (auquel elle croit) qui est postulé car nécessaire à la possibilité même de l?entreprise scientifique.

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