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L'esprit scientifique est-il quelque chose de donné ?

Publié le 03/03/2009

Extrait du document

esprit

§  L’esprit scientifique semble se définir de prime abord comme ce sujet de la science qui réfléchit les concepts, les construit, afin de permettre une connaissance vraie du monde et des choses. Il est le sujet de la connaissance qui se doit d’avoir une connaissance vraie afin de la transmettre et de fonder ainsi la connaissance scientifique.

§  En tant que tel, il semble bien que l’esprit scientifique soit toujours déjà donné dan la mesure où il fait usage de facultés qu’il possède toujours déjà en lui, avant même toute investigation du monde. C’est donc immédiatement, à travers les facultés naturelles en l’homme, que l’esprit scientifique est donné. Il est en quelque sorte inné en l’homme, de sorte qu’on peut dire qu’il est bien donné.

§  Mais si l’esprit scientifique est bien ce qui donne lieu aux vérités scientifiques, alors cela veut dire que les vérités elles-mêmes seraient toujours en nous de toute éternité. Or, il s’avère que les vérités scientifiques sont changeantes et évoluent. Elles sont sans cesse approfondies, rectifiées… Comment rendre compte de cela si l’esprit scientifique lui, est donné et par conséquent n’évolue pas ?

§  Mais s l’esprit scientifique doit être remis sans cesse en question, quel sera alors le critère de validité des connaissances et vérités qui en émanent ? Qui en sera le juge ?

§  Se pose alors le problème suivant : L’esprit scientifique est-il présent naturellement en l’homme, de sorte que toute vérité est donnée, ou est-il le fruit d’une construction perpétuelle, sa remise en question étant le condition même de possibilité de la vérité ?

 

I)                  L’esprit scientifique est donné et toujours à l’œuvre dans le sujet.

 

II)               Toute immédiateté doit être remise en question pour donner lieu à une connaissance vraie.

 

III)            L’esprit scientifique comme esprit construit et objectif.

esprit

« de lui-même.

L'esprit scientifique est alors toujours soumis à une remise en question nécessaire etn'apparaît pas donné immédiatement. § Par cette méthode, Descartes refuse d'en rester à la croyance que provoquent en nous nos sens, etmet alors en cause la sensation comme source d'erreur pour le sujet connaissant.

Dès lors, le savoirsur le monde apparaît comme ne pouvant pas être immédiat, dans la mesure où est nécessaire lamédiation du dote afin de s'assurer de l'existence des choses.

Notre savoir immédiat, issu d'un espritlui-même donné, est trompeur et la remise en question, loin d'affaiblir la connaissance, a pourvocation d'établir pour toute chose une connaissance évidente et indubitable. § Tout savoir apparaît donc médié, et le doute, nécessaire à l'instauration d'un savoir vrai, semble alorsêtre un doute destructeur, venant mette à l'écart toute source possible d'erreur.

Néanmoins, le douten'a pas une fonction purement négative, destructrice, au sens où l'incertitude n'est pas une fin.

Ledoute pousse aux limites l'incertitude de la conscience commune mais c'est à ce même endroit qu'ilentend trouver une certitude digne de l'esprit, la certitude la plus haute, qui réside selon Descartesdans le sujet pensant ( cogito ). § Dès lors la certitude la plus haute qu'est le cogito se fonde originairement sur la liberté que l'espritaffirme dans et par le doute.

C'est parce qu'il doute que le sujet peut trouver le cogito, espritscientifique source de toute connaissance, comme ce qui résiste au doute.

C'est parce qu'il y aremise en question du savoir que le savoir peut être fondé sur des bases solides et stables et être parlà un savoir du vrai.

La remise en question se fait alors une propédeutique (ce qui précède) à toutsavoir. III) L'esprit scientifique comme esprit construit et objectif. § La vérité scientifique, ainsi que l'esprit scientifique d'où elle émane, est une vérité changeante, lechangement faisant apparemment toute sa force.

En effet, tout esprit scientifique est « provisoire »,au sens où, dès qu'il pose une vérité, elle est immédiatement remise en question, la science faisantdes progrès perpétuels et étant ainsi toujours en mesure d'améliorer cette vérité, de l'enrichir, de luiapporter de nouveaux éléments.

La vérité scientifique tire donc sa force de sa modificationpermanente, en tant que cette modification est une amélioration, un progrès, et la science doit doncêtre et est consciente de l'impossibilité d'une démonstration complète et définitive.

La science n'estjamais finie, elle est toujours en progrès et ce grâce aux avancées quotidiennes de la recherchescientifique, à l'invention d'instruments plus précis…Un esprit scientifique immuable signifierait doncque la science ne progresse plus et que tout savoir est voué à une stagnation stérile.

Le caractèreprovisoire et changeant de l'esprit scientifique, loin d'être pour lui un défaut, est bien au contraire cequi fait toute sa force. § C'est en effet sur le sensible, en tant que changeant, que porte la vérité scientifique et toute véritéest vouée à disparaître au profit d'une autre, plus proche de la réalité.

C'est l'idée que met en placeBachelard dans la Formation de l'esprit scientifique lorsqu'il explique que toute vérité est une erreur rectifiée.

Les chaînes d'erreur et de vérités s'enchaînent constamment dans la pensée scientifique, etce, au gré des découvertes qui se font sur le réel.

Or, les nouveaux instruments, la précision toujoursplus fine des appareils de mesure et les connaissances déjà acquises ainsi que l'intersubjectivité àl'œuvre au sein de la communauté scientifique permettent un progrès constant au sein de la véritédes choses du monde, c'est même ses connaissances qui créent le monde et permettent la vérité.L'esprit scientifique est donc ce qui est toujours en progrès et de fait le changement qui lacaractérise n'est pas la marque de son échec mais bien plutôt la marque de son évolution ascendantevers une connaissance toujours plus poussée des choses.

La vérité est donc changeante au sens oùelle est toujours remise en question et affinée par les progrès de a communauté scientifique.

L'espritscientifique n'est pas donné mais construit, et ce, en permanence.

Qui plus est il est un espritintersubjectif faisant appelle à la communauté des savants. CONCLUSION.

§ L'esprit scientifique semble être de prime abord donné avec les facultés naturelles du sujet, de sorteque toute attitude scientifique ainsi que toute connaissance serait donnée et immédiate. § Néanmoins, il apparait que tout savoir doit être remis en question pour être dit vérité, et ainsi l'espritscientifique ne naît qu'au terme de cette remise en question, de telle sorte qu'il n'est pas immédiat. § L'esprit scientifique, ainsi que la vérité qu'il fonde est ainsi construit, et non donné, il est en progrèsperpétuel, assurant ainsi une vérité toujours au plus près des choses.. »

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