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l'Etat a-t-il pour but d'éliminer la violence ?

Publié le 16/11/2005

Extrait du document

·         Aussi, les lois qui régissent la cité sont-elles tout aussi naturelles que la politique. On peut donc penser que ces mêmes lois sont celles qui régissent l'homme par nature. ·         La bonne vie, menée dans la cité, correspondrait alors à une vie sans violence, l'homme n'étant pas en conflit concernant ses propres intérêts. ·         La politique pratiquée ici serait donc une politique ayant un programme d'action, visant à une fin : le bien être de l'homme. ·         Ce programme étant une réalisation de l'homme, un accomplissement de celui-ci, il ne semble pouvoir aller autrement que naturellement. Cette politique là aura donc pour fin d'éliminer la violence l'homme s'accomplissant en elle. ·         Son application cependant ne pourra se faire que par l'édiction de lois. De règles donc, limitant la liberté de chacun. ·         Peut-on réaliser cette politique ? Peut-elle se mettre en place naturellement ?

La politique ayant pour fin d'éliminer la violence se doit, lors de l'édiction de ses propres lois, de ne pas entrer en conflit avec d'éventuelles autres lois, propres à l'homme cette fois. De plus, l'application même de la loi du politique ne doit pas se faire de façon violente. Est-ce possible ? La politique peut elle appliquer un programme d'action pour tous sans recourir à la force ? Et d'ailleurs, la nature même de la politique n'est-elle pas d'être violente ? Comment faire alors pour sortir de la violence et aller vers un mieux-être de chacun ?

 

« Selon Hobbes, par contre, l'Etat n'est pas naturel, mais artificiel.

Il estissus d'une volonté des hommes de sortir de l'état de nature qui lesvouent à une existence plutôt sombre : « Hors de la société civile, chacun jouit d'une liberté très entière, mais qui est infructueuse, parce que,comme elle donne le privilège de faire tout ce que bon nous semble, aussilaisse-t-elle aux autres la puissance de nous faire souffrir tout ce qu'il leurplaît.

» (Thomas Hobbes, Du citoyen , 1642). Hobbes ne défend le pouvoir absolu du souverain que parce qu'il redoutepar-dessus tout le retour à un état de nature, c'est-à-dire à une guerreincessante de chacun contre chacun (guerre réelle ou larvée).

L'hommen'a dans sa nature aucun instinct de sociabilité.

Il a un désir de puissancequi le pousse à considérer les autres hommes comme des concurrents.Ses passions (la crainte de la mort) ou sa raison lui donnent bien l'idéed'un état de paix, mais cette idée reste sans effet tant qu'il n'a pas cédéà une puissance supérieure la totalité de ses droits et de sa liberténaturels.

C'est finalement ce qu'il fait, par calcul.

Cet État dont lapuissance est sans limite, Hobbes le nomme le Léviathan, parce que laBible parle d'un être de ce nom comme d'un monstre d'une puissanceprodigieuse.

Le Léviathan est aussi le titre du principal ouvrage deHobbes, publié en 1651.Dans cette perspective, l'intérêt du Souverain (un monarque est préférable) se confond avec celui de ses sujets : il tient d'eux sa richesse, sa puissance, et n'a donc aucunintérêt à les léser.

Mais son devoir, ce pourquoi il reçoit puissance, c'est d'assurer la sécurité et la paix.

Il luifaut, pour cela, certains moyens.

Le Souverain cumule pouvoir exécutif et pouvoir législatif.

Il définit à traversles lois ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, sans que l'individu puisse jamais se prévaloir d'un droit naturelextérieur à celui que concède le Souverain.

La liberté des sujets résulte du silence des lois ; comme celles-cin'ont pour but que la sûreté commune, elles peuvent être peu nombreuses et laisser une réelle liberté.

Mais lapuissance de l'État doit être telle qu'elle rende impossible tout retour au chaos naturel.

Hobbes montre qu'onpeut se faire une idée de ce chaos en considérant les relations internationales : chaque État est comme unhomme naturel pour chaque autre État, et l'histoire montre que la guerre n'a rien d'exceptionnel. · L'Etat, fondé par convention est donc ce qui va permettre à l'homme de sortir de la guerre, et de la mort violente. · La politique, pour Hobbes, deviens donc un artifice, quelque chose qui extirpe l'homme de sa condition naturelle, qui est à la fois liberté totale et souffrance continue. · La politique est, par nature, un artifice humain.

Elle a pour but de faire cesser la souffrance de l'homme. D'éradiquer ses peurs de mort violente et de vie brève. · Or, cette fin pourrait correspondre à une volonté d'éliminer la violence.

Pourtant, cela ne se peut, puisque c'est en contradiction avec un droit naturel que la politique s'instaure.

La jouissance de la liberté. · La loi, naturelle, puis civile s'oppose donc au droit naturel.

Il y a contrainte dans l'établissement du politique.

C'est, à proprement parler, une violence. · La loi s'impose.

La politique est donc un artifice que l'homme s'impose pour mieux vivre.

Mais cela n'élimine pas la violence, puisque sa mise en place n'est effective que par contradiction du droit naturel.

Est-il alors impossible de concevoir dans la politique une visée d'élimination de la violence ? 3.

Comment comprendre le but de la politique, à savoir rendre la vie meilleure à l'homme, lui éviter par là même toute violence ? · Si la politique existe, que cela soit aux yeux des anciens, comme des modernes, c'est pour une visée : éviter à l'homme la douleur, la violence. · On peut donc penser que la politique a pour fin la violence.

Cependant, nous avons la possibilité de comprendre la politique, dans notre exposé, en deux sens : aristotélicien d'une part, hobbesien d'autrepart. · Fondamentalement différentes, ces deux pensées s'accordent sur un point : qu'elle soit naturelle ou artificielle, la politique donne des lois.

Celle-ci obligent l'homme, le contraigne, volontairement ou non. · Cette contrainte est une forme de violence.

La politique crée donc une violence pour en éliminer une autre ? · Peut être.

La fin de la violence que vise la politique est sans aucuns doutes la violence destructrice, celle qui brise, anéantie ; violence des bêtes, violence des hommes ayants un droit égale sur toutechose. · La violence que met en place al politique est une contrainte qui n'a rien de physique.

Elle est ce qui fait de l'homme un homme pour Aristote, ce qui protège l'homme de toute mort violente pour Hobbes. · La loi est une violence que l'homme se fait à lui-même, et pas à autrui, pour ne plus souffrir et échapper à la violence naturelle. Conclusion. Nous avons vu que Aristote pose la politique comme étant naturelle.

L'homme est un animal politique, il nes'accomplit que dans la cité.

Hobbes, lui, pose cette politique comme artificielle.

Elle est crée par l'homme pouréchapper au droit de nature, qui, parce que sa liberté y est absolue, le met en situation de guerre permanente.

Lapolitique, dans ces deux cas, édicte des lois qui permettent à l'homme de suivre une règle, une ligne lui permettant. »

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