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L'État est-il une instance impartiale?

Publié le 20/03/2005

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Ainsi pour Marx, l'Etat féodal est l'Etat de la noblesse, l'Etat moderne celui de la bourgeoisie. La classe dominante qui gouverne privilégie donc ses intérêts personnels aux détriments des autres membres de la société qui lui sont assujettis. De plus, Marx ajoute que pour se maintenir, l'Etat fait preuve d'une coercition excessive, en exploitant et opprimant les classes inférieures de la société pour qu'elles ne puissent pas s'approprier le pouvoir à leur tour. L'Etat est donc fondamentalement impartial au regard de la vision marxiste.   3ème partie : L'Etat doit être impartial pour être opérant.   - si l'Etat idéal n'introduit pas de considérations partisanes dans les règles qu'il institue pour régir la vie en société, il peut en résulter paradoxalement des situations injustes. En effet, il est utopique d'imaginer que tous les hommes sont fondamentalement égaux et qu'à ce titre ils doivent subir le même traitement. L'expérience nous montre qu'il y a des inégalités de richesses dans la plupart des sociétés civiles, et que les privilèges naturels introduisent des différences entres les hommes. Rousseau, dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes explique la genèse de cette inégalité, qui s'est formée à partir du moment où les hommes ont commencés à vivre en commun, à produire des biens et à découvrir la propriété. Certains parviennent à obtenir davantage que d'autres, et il y a alors injustice entre les individus.

 

L’état est souvent considéré comme ce qui permet d’unifier et de concilier la pluralité des intérêts différents des hommes qui constituent la société. En effet l’Etat est l’instance qui permet aux hommes de vivre ensemble en harmonie, grâce aux lois qu’il institue et qui permettent de régir la vie collective pour qu’elle s’organise au mieux. Cet aspect fédérateur connote une positivité certaine à l’Etat, qui nous invite à penser l’Etat comme une instance juste et équitable, autrement dit impartiale. On peut toutefois se demander s’il en est vraiment ainsi, ou si au contraire l’Etat ne représente pas les intérêts particuliers d’une personne ou d’une classe. L’Etat peut-il être troublé par des considérations partisanes ou demeure-t-il impartial ?

 

« philosophes, l'art du dialogue soulève d'insurmontables difficultés qu'il nous faudra ici ignorer pour tenter de cernerl'image du politique qui se dégage de la « République ». Dans cet ouvrage, Socrate présente donc l'idée qu'il se fait de la cité idéale.

Il décrit une société fortement hiérarchisée au sein de laquelle les « gardiens » forment une classe dans laquelle règne une communauté parfaite. Au livre V, Glaucon , qui est l‘un de ses principaux interlocuteurs, demande à Socrate si une cité aussi parfaite que celle qu'il a décrite peut exister dans la réalité.

Avec beaucoup de prudence, car il sait ce que sa réponse peut avoirde ridicule et de scandaleux, Socrate répond qu'une seule réforme est nécessaire à qui veut changer radicalement la société: il suffit que se conjuguent le pouvoir politique et la philosophie.

Socrate déclare : « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pasvraiment et sérieusement philosophes ; tant que la puissance politique et la philosophie ne se rencontreront pasdans le même sujet ; tant que les nombreuses natures qui poursuivent actuellement l'un ou l'autre de ces buts defaçon exclusive ne seront pas mises dans l'impossibilité d'agir ainsi, il n'y aura de cesse, mon cher Glaucon , aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite tantôt ne seraréalisée, autant qu'elle peut l'être, et ne verra la lumière du jour.Voilà ce que j'hésitais depuis longtemps à dire, prévoyant combien ces paroles heurteraient l'opinion commune.

Il esten effet difficile de concevoir qu'il n'y ait pas de bonheur possible autrement, pour l'Etat et pour les particuliers.

» Socrate va s'attacher à justifier une proposition qui, aux yeux de ses interlocuteurs, ne peut être reçue que comme un insoutenable paradoxe.Pour ce faire, il entreprend de construire une définition de la philosophie.

En ce sens, la « République » est autant un traité de la philosophie qu'un traité de la politique.

Par là même se marque combien, aux yeux de Platon , sont indissociables ces deux dimensions : celle du savoir et celle du pouvoir.Encore faut-il s'entendre sur ce que sont les « vrais philosophes ».

Socrate les présente comme « ceux qui aiment le spectacle de la vérité ».

Mettant en place l'opposition, fondamentale dans la doctrine Platon icienne, entre la science et l'opinion, il oppose les vrais philosophes à ceux qui, amoureux des apparences, sont incapables des'élever jusqu'à la vision du Beau et du Juste, et qui ne méritent pas le nom de « philosophe » - « qui aime la sagesse » - mais celui de « philodoxe » - « qui aime l'opinion ». C'est aux philosophes et non aux philodoxes que doit revenir le gouvernement de la cité.

Au début du livre VI,Socrate trace des premiers un portrait particulièrement élogieux : le philosophe est « par nature, doué de mémoire, de facilité à apprendre, de grandeur d'âme et de bonne grâce » ; il est « parent de la vérité, de la justice, du courage et de la tempérance ».

Comment dans ces conditions, lui refuser le gouvernement de la cité ? Rendant hommage à l'habileté de la démonstration de Socrate , un autre des interlocuteurs ( Adimante ) s'insurge contre les conclusions auxquelles il aboutit.

Il objecte : « On voit bien que ceux qui s'appliquent à la philosophie, et qui, après l'avoir étudiée dans la jeunesse pour leur instruction, ne l'abandonnent pas mais y restent attachés,deviennent pour la plupart des personnages tout à fait bizarres, pour ne pas dire tout à fait pervers, tandis queceux qui semblent les meilleurs, gâtés néanmoins par cette étude que tu vantes, sont inutiles aux cités.

» Socrate n'en disconvient pas.

Il souligne cependant que l'inutilité de la philosophie n'est pas le fait des philosophes, mais des citoyens qui se refusent à chercher conseil auprès d'eux.

Socrate s'explique au moyen d'une image.

Il compare la société à un navire dans lequel les marins, ignorants es lois de la navigation, se disputent le gouvernailet méconnaissent le seul vrai pilote qui pourrait les guider, préférant le tenir pour un « bayeur aux étoiles », « un vain discoureur » et « un propre à rien ». En ce qui concerne la perversité des philosophes, Socrate s'attache à en expliquer les causes.

Il décrit les dégradations du naturel du vrai philosophe en montrant que celui-ci, doué à l'origine de toutes sortes de hautesqualités, peut déchoir si de néfastes influences s'exercent sur lui : « Si donc ce naturel que nous avons attribué au philosophe reçoit l'enseignement qui lui convient, c'est une nécessité qu'en se développant il parvienne à toutes lesvertus ; mais s'il a été semé, a grandi et a puisé sa nourriture dans un sol ne lui convenant pas, c'est une nécessitéqu'il produise tous les vices, à moins qu'un dieu ne lui porte secours. » Or, dans la société telle qu'elle est, les jeunes gens doués de toutes les qualités qui font les philosophes vont sedétourner de la vérité et gaspiller leurs talents pour assurer leur réussite personnelle et celle de leur famille.

Dèslors, seuls les moins aptes à la philosophie se consacreront à elle : « Donc, ces hommes, nés pour la philosophie, s'en étant éloignés et l'ayant laissée seule et inféconde, pour mener une vie contraire à leur nature et à la vérité,d'autres, indignes, s'introduisent auprès de cette orpheline abandonnée de ses proches, la déshonorent, et luiattirent les reproches dont tu dis que la chargent ses détracteurs : à savoir que de ceux qui ont commerce avecelle, certains ne sont bons à rien, et la plupart méritent les plus grands maux. » La solution passe donc, poursuit Socrate , dans une nouvelle attitude adoptée par la cité à l'égard de la philosophie. Il ne faut pas enseigner la philosophie aux enfants pour qu'ils oublient celle-ci une fois arrivés à l'âge adulte mais,tout au contraire : « donner aux adolescents et aux enfants une éducation et une culture appropriées à leur jeunesse, prendre grand soin de leur corps à l'époque où il croit et se forme, afin de le préparer à servir laphilosophie ; puis quand l'âge vient où l'âme entre dans sa maturité, renforcer les exercices qui lui sont propres ; etlorsque les forces déclinent, et que le temps est passé des travaux politiques et militaires, libérer dans le champsacré, exempts de toute occupation importante, ceux qui veulent mener ici-bas une vie heureuse et, après leurmort, couronner dans l'autre monde la vie qu'ils auront vécue d'une destinée digne d'elle.

» Que les philosophes soient rois et guident ainsi la multitude : est-ce là un simple rêve ? Socrate admet que la réalisation en est difficile mais il nie qu'elle soit impossible.

A cette condition seule, les hommes pourront connaître lavéritable félicité : « Une cité ne sera heureuse qu'autant que le plan en aura été tracé par des artistes utilisant un modèle divin. » Et ces artistes, Socrate décrit ainsi ce que sera leur tâche : « Parachevant cette esquisse, ils porteront fréquemment leurs regards, d'un côté sur l'essence de la justice, de la beauté, de la tempérance et des vertus de. »

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