L'Etat et les passions
Publié le 10/01/2013
Extrait du document
«
politique et de la vie active (rita activa).
Dès lors ce n’est plus le modèle du sage qui fait
référence mais plutôt celui du citoyen.
Machiavel s’inscrit alors dans le courant que l’on a pu
nommer comme un « humanisme civique » qui s’oppose à l’idéal contemplatif de l’humanisme
littéraire (troisième forme d’humanisme : humanisme commercial) qui débute au début du
15 ème
siècle alors que l’Italie est dans un contexte politique très particulier.
Il émerge de la
résistance des cités du nord de l’µItalie contre l’empire germain germanique, il en ressort une
exaltation de la patrie et en même temps de la liberté contre la tyrannie.
Cet humanisme
émerge à Florence dans une époque où les cités italiennes de l’époque sont en concurrence
permanente où chacun essaye d’assoir leur autorité sur les cités voisines en n’hésitant pas à
s’allier aux grandes puissances étrangère.
Symbole de la tyrannie de l’époque les Visconti
seigneur de Milan.
Avec ses deux facteurs on va assister à un changement de valeur on ne se
situe plus dans l’éthique chrétienne qui à conduit pendant tout le moyen-âge la nécessité que
tous les royaumes d’Europe doivent s’allier dans un unique empire, contre cela la vie civile
trouve sa fin dans le désir de grandeur et de gloire et en même temps ce projet d’empire
chrétien unifié prolongeait ce qu’était le désir romain d’antan : la pax romana.
La préférence
donnée au régime républicain pour atteindre ses objectifs.
En revanche la pensée de
Machiavel ne se réduit pas à cette humanisme politique puisqu’il ajoute une touche personelle
en dénoncant les effets corrupteurs de l’ « ozio » = oisiveté (avec une conotation péjorative).
Le loisir perçu comme telle n’est pas ce qui permet le retour à soi, il n’est plus la condition de
la vertu mais tout le contraire Le loisir est plutôt le ferment de la dissolution de lien civique.
Il
est donc appréhender comme un véritabe danger pour ces valeurs de l’humanisme civique.
Pétrarque distinguait le loisir et l’oisiveté, il promouvait un loisiractif en oppositon à ce que
serait une oisiveté passive (otium negotiosum = un loisir qui n’est pas une oisiveté).
Machiavel ne fait pas cette distinction, pour lui le loisir n’est qu’oisiveté : « dans les cités les
capitaines apparaissent avant les philosophes (celui qui contemple)».
Le capitaine qui agit est
utile à sa cité contraire au philosophe contemplatif qui est nocif.
Les lettres suivent les armes.
L’efficacité se trouve promut comme valeur de l’action.
Contre l’otium philosophique défendu
par les anciens il affirme que c’est le loisir intellectuel lui-même qui est oisif.
« la puissance
des hommes armés ne peut pas se corrompre plus honorablement que par la pratique des
lettres et l’oisiveté ne peut pas s’installer dans la cité d’une manière plus trompeuse et
périlleuse ».
Cette valorisation de la puissance des hommes d’armée n’est pas une apologie
de la violence brut, il s’agit au contraire de défendre la liberté de la cité et ce n’est que
l’action qui permettra de résister à une armée ennemi et non les belles paroles.
Il souligne le
danger à la fois physique et moral de l’oisiveté.
Du même coup il faut repenser l’idéal de la
paix chrétienne, finalement ce loisir est né de la paix et il s’épanouit avec la paix.
Ce loisir
engendre le fait que la paix serait sa cause en elle-même comme s’il suffisait d’aimer la paix
pour vivre en paix.Grande illusion qui entraîne les peuples européen des années 30 à
capituler devant le troisième Reich.
Machiavel s’interroge sur la provenance de cette paix,
elle a été conquise par les armes.
Le loisir intellectuel transforme le repos acquis par les
armes en oisiveté oublieuse des armes.
Il entraîne une extinction de la vertu guerrière (virtù
en italien qui est détaché de la connotation morale=valeur).
Cela désigne le courage, le fait
d’accepter de mourir au combat, l’amour de la patrie, le sens du sacrifice.
Or justement cete
virtù est la condition des cités libres.
Une cité ne peut rester libre si les citoyens ne sont pas
animé par cette virtù qui s’exprime également sous la pression de circonstance (contexte
politique.
Il complète cela par la necessita (nécessité en italien) qui désigne cette pression des
circonstances qui oblige les hommes à unir ses forces contre l’ennemi extérieur.
»
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