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L'étude objective des sociétés peut-elle fonder la politique?

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La politique vise le bonheur commun des hommes. Cependant, les moyens envisagés pour y parvenir divergent. Les uns partent d'une observation de l'homme et fondent la politique sur ce que l'homme est par nature. Ils mettent donc l'homme avant la politique. Les autres posent un modèle idéal, fondé sur la morale, et contraignent l'homme à s'y conformer. Ceux-ci placent la politique avant l'homme. Historiquement, les deux systèmes qui ont prévalu au XXe siècle illustrent bien cet antagonisme. Le communisme vise à imposer à l'homme, de l'extérieur, une société idéale. Le libéralisme, au contraire, ne cherche pas à réformer l'homme. Il propose un système fondé sur l'observation de la nature humaine dans ce qu'elle a de meilleur et de pire. Quel bilan pouvons nous en tirer? Le communisme propose un monde meilleur que le monde libéral, mais l'histoire semble avoir montré son échec. Le libéralisme triomphe, parce qu'il convient bien à notre nature entreprenante et égoïste, mais il engendre une société inégalitaire.

« L'étud e ob je ctive des socié tés ne peut fonder la politique Te nir compte, en polit ique, de l'homme tel qu'il est re viend rait à renoncer à toute idée de progrès.

La politique doit s'émancip er de la simple observation de la réalité pour former le projet d'un monde meilleur .

La politique doit reposer sur des valeurs C ertains penseurs refusent de fonder la pol itique sur une observation de l'homme tel qu'il est.

Pour eux, l'état actuel des choses sert de frein au progrès: il faut organiser la cité sur les bases d'une réflexion philosophique et morale.

La politique ne s'appuie plus alors sur des faits mais sur des valeurs morales: l'égalité, la liberté, la tol érance, etc.

Il faut œuvrer en fave ur du progrès T enir compte de la nature humaine et des mœurs observées dans telle ou telle société pour fonder la pol itique, c'est opter pour la rési­ gnation.

Il faut tenter, au con traire, de faire «Les bonnes institutions soc iales sont celles qui savent le mieux dénaturer l'homme.» Jean-Jacques Rousseau, É mile ou de l'éducation év oluer l'humanité vers le bien.

Ce type de pensée s'appelle l'idéalisme.

Cela consiste à construire un système qui encourage l'homme à s'améliorer.

De nombreux philosophes ont fondé la politique sur la morale L es penseurs qui ont tenté de réformer l'homme par la pol itique sont nombreu x.

Ce sont, entre autres, Rousseau, Marx, Fourier, Proud­ hon -voire Platon, avec sa République idéale.

Ces penseurs , à l'ex­ ception de Platon, ont jeté les bases du socia­ lisme.

Montaigne ou les physiocrates sont, à l'inverse, invoqués par les politiciens conser­ vateurs.

La politique doit reposer, non sur une observation de la réalité, mais sur la prescription délibérée de valeurs morales telles que la liberté ou l'égalité .

De cette façon, l'homme est conduit à s'améliorer.. »

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