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L'eudémonisme peut-il fonder la morale ?

Publié le 22/02/2016

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morale

C est avec le christianisme qu'est apparue la distinction, voire l'opposition, entre la vertu et le bonheur, du moins le bonheur terrestre. En effet, pour le christianisme, le bonheur n'est pas de ce monde, le bonheur terrestre ne constitue pas le souverain bien, il n'est pas la fin de l'homme. La fin de l'homme, c'est le salut de son âme, qui seul lui permettra d'accéder à la vraie félicité: la contemplation de Dieu. Maupertuis s'inscrit dans un ....

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« Seule une loi de la raison peut fonder l'action morale ·~[·]~· Au fondement de la morale, il ne peut y avoir qu'une loi universelle, une loi de la raison.

La recherche du bonheur ne répond pas à cette exigence.

Elle ne peut donc pas jouer le rôle que Maupertuis voudrait lui assigner.

L'idée de bonheur est trop subjective pour fonder une morale C omme Je fera remar· quer Emma nu el Kant , le concept du bon­ heur est si indéterminé qu' au cun homm e ne peut avec précis ion dire ce q u' il dés ire e t ce qu 'il ve ut .

Veut-il la richesse? la connaissance? une longue vie? la santé? Da ns tous les cas, il es t in ca pabl e de déte r· miner av e c ce rtitud e ce qui le rendrait effec­ tive m e nt heu re ux .

L'idée du bonh eu r ne peut donc pas fournir les règles de vie détermi· nan t la morale.

Bonheur et vertu ne sont pas liés L e calcul de l'intérêt personnel que j'appel· le mon bonheur peut aussi bien me pousser au vice qu'à la vertu.

En eff et, le bonh eur n e p e ut pa s fair e l 'objet d ' un e définiti on univer · •Le bonheur est un ld6el, non de la relson , mals de l'imagination.

• Emmanuel Kant, Fondements de la méta­ physique des mœurs selle, c'est -à- dire valable pour tout être raison­ nable, alors que la morale exige que so n fondement soit tel.

Ainsi, on peut être heureux sans être vertueux, et vertueux tout en étant malheureux.

«Le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne r ont pas cherchée» L a formule est tirée des Propos d'Al ain .

Elle montre bien que le bonheur n'est pas dans la quête du bien -être égoïste, mais dans l'ou­ bli de soi, qui caracté· rise l'action morale.

C'est pourquoi l'on peut dire que le prin cipe du bon · h e ur per so nn e l ne c ontribu e e n rien à fo n ­ der la m ora lit é, mais que seule la vertu rend dign e d 'êt re heur eux .

La quête du bonheur ne s uffit pas à fonder l'ac tion morale par ce qu e le bonh e ur n'es t pa s un idé al de la rai son.

Ce n'est qu 'un rê v e s ubje ctif qui , étant propr e à ch ac un , n 'a pas la po rté e uni verse lle q ue récl ame l'ex ercice de la ve rtu .. »

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