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Peut-on fonder la morale sur les sentiments ?

Publié le 09/06/2009

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morale

PRÉAMBULE On voit subsister une opposition entre Aristote et Kant. Pour Aristote la notion de sentiment moral conserve une signification : l'habitude du juste milieu peut encore être sous-tendue par une affectivité convenable. Pour Kant elle est vide de sens et la vertu a derrière elle le pouvoir pur de la volonté. Cette opposition nous amène à une autre plus visible : celle qui sépare les éthiques du type kantien de celles qui font reposer l'évaluation et par suite le devoir sur les sentiments en général.

A) Les morales du sentiment Selon la définition de Gurvitch, on appelle morales du sentiment un groupe de doctrines présentant les caractères suivants : elles se font voir comme une réaction contre les éthiques constructives, rationalistes ou intellectualistes, qui cherchent le fondement de l'action droite en dehors de la nature ; elles cherchent des critères dans l'expérience immédiate, affective. Gurvitch distingue en outre les morales du sentiment naturel et celles de l'intuition sentimentale. 1° L'ÉTHIQUE DU SENTIMENT NATUREL a) Exposé Elle est représentée principalement par HUTCHESON (auquel on adjoint parfois SHAFTESBURY). L'observation de la sentimentalité humaine permettrait selon lui d'établir immédiatement les règles de l'action. Ainsi des sentiments comme la pitié, comme l'amour, seraient-ils, de manière univoque, des valeurs ou du moins des signes de la morale ; la haine, la jalousie seraient de la même manière marques d'immoralité : la bonne conscience ne serait rien d'autre que l'harmonie des sentiments, etc.

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