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l'évidence du «je» implique-t-elle la dualité de l'âme et du corps ?

Publié le 17/11/2005

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En ce sens, le soi dirige partout le moi, il en constitue la cause secrète de son action. Le "moi" cartésien n'est donc pas transparent à lui-même, puisqu'il n'est pas à lui-même son propre fondement. Nietzsche fait de la substance égologique cartésienne l'influence fallacieuse d'une illusion grammaticale, celle qui consiste à toujours penser le sujet de l'action comme séparée de l'action et comme la sous-tendant nécessairement. Ainsi, l'on pense qu'à toute pensée doit correspondre un sujet qui pense cette pensée ; or, selon Nietzsche, il n'y a précisément pas de substance pensante sous la pensée, mais seulement une pensée dictée par des forces qui débordent la conscience : l'homme n'est donc pas sa propre conscience de soi, son "essence" déborde, et de loin, cette prétendue conscience translucide. L'hypothèse naturaliste démystifie donc le dualisme idéaliste, en montrant que la conscience n'est pas à elle-même son propre fondement.     III. En partant de la conscience, on peut aboutir à un dualisme ontologique, autrement plus fondamental que le dualisme idéaliste (Sartre).   L'égoïté ne constitue pas la vérité de mon être. Car la vérité de mon être, c'est la conscience, la conscience absolue qui surplombe le monde et qui le révèle à lui-même comme monde pour moi. Or, ce "moi", ce "je", n'est que la saisie de la conscience par elle-même sur le mode de la réflexion : je suis ce que je me saisis comme tel, mais cette saisie ne se fait jamais que par l'intermédiaire d'un "je" réifié.

-Le "je", c'est la reprise réflexive de la pensée sur elle-même, dans son activité propre de penser. Le "je", qui est l'évidence par la pensée de sa propre effectuation, met dans directement en prise la pensée avec elle-même. Cela suppose que par l'ego on a d'abord prise sur notre esprit avant d'en avoir une sur notre corps.

-Or, cette emprise directe de l'âme sur elle-même n'implique pas nécessairement sa séparation ni même sa supériorité par rapport au corps, si l'on conçoit une théorie naturaliste selon laquelle la pensée constitue elle-même une activité propre au corps. Dans cette perspective, l'évidence du "je" n'impliquerait rien d'autre qu'une reprise de l'âme par elle-même, mais cette reprise étant elle-même comprise comme "naturelle" ou "corporelle"

-Comment est-il donc possible de dépasser le dualisme entre l'âme et le corps à partir de la conscience de soi ? Ce dépassement n'est-il possible que par la supériorité de l'un des deux membres de la relation sur l'autre ? Ou bien peut-on dépasser ce dualisme en en instaurant un autre, plus fondamental, qui ne recoupe pas celui de l'âme et du corps ?

 

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