L'excellence n'est-elle qu'une question de records ?

1. Ce texte se penche sur la corruption contemporaine de la notion d'excellence — donc de qualité intrinsèque, fondamentale et personnelle —et met en rapport ce syndrome avec un certain nombre de phénomènes de société : vitesse, précarité, spectacularité, standardisation... dont il rend largement responsables les moyens de communication de masse et les procédures qu'ils étendent et imposent à de nombreux aspects de la vie collective.    a) Dans cette optique, il faudra d'abord non seulement commenter et développer ce descriptif, mais l'extrapoler : en tout cas remonter au jugement implicite porté sur les ravages sociaux qui informent et déforment notre conception même de la valeur — au sens éthique et spirituel du terme.    b) On pourra rappeler qu'une telle conception est tributaire des finalités essentielles qu'une génération ou une période historique assigne aux activités sociales. En l'occurrence, notre société est, dans son essence et son esprit, hédoniste et « consommationniste «. En ce sens que les concepts de progrès et de bonheur ont tendance à s'identifier avec le bien-être matériel et, pour cela, avec la possibilité d'acquisition — souvent grégaire, imitative — de biens de consommation. Une telle démarche a pour conséquence d'aiguiser les lois du marché, auxquelles obéit étroitement une production de masse.