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L'existence de la matière suffit-elle à rendre compte de l'existence de la pensée?

Publié le 20/03/2005

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Seulement le rapport entre la matière et la pensée se trouve transposé à l'intérieur de l'entendement où il devient rapport de l'impression à l'idée. En effet, pour Hume, il n'y a aucune différence de nature entre l'impression (ou sensation première et singulière d'une chose) et l'idée (la même impression mais pensée) : si la pensée n'a affaire qu'à des idées et non à des impressions, elle ne se distingue des sensations que par un moindre degré de vivacité (l'idée = impression copiée et donc d'une force < à l'original). Enjeu de l'empirisme : montrer contre Descartes, qu'il n'existe pas de rupture entre le corps et l'âme et que la pensée est un fait du monde. Conséquence : comme telle, on peut la connaître. Au contraire, la thèse Descartes est métaphysique: elle ne rend pas compte de ce qui existe (voir les « repères » du programme : « abstrait/concret » ; l'existence est du domaine du concret : de ce qui est physiquement observable)   Transition : ·         On vient de voir, contre l'idéalisme qui postule une existence séparée de la pensée, que matière et pensée doivent être homogènes : la pensée résulte de certains processus matériels ·         Cependant, s'il existe une continuité entre matière et esprit, à quoi bon maintenir encore la différence ? Ne sommes-nous pas amenés à nous engager dans la stratégie contemporaine des Neurosciences qui cherche à réduire l'ordre des phénomènes mentaux à celui des phénomènes physiques ? On sait cependant le genre d'impasses auxquelles conduit cette démarche (rappel 1-a). ·         Problème : Comment conserver la continuité matière/esprit, et avec elle la possibilité d'une science de la pensée, sans nier leur différence ?   3-      L'âme et le corps : les deux attributs d'une même substance   Pour Spinoza, la distinction âme corps et donc, la différence matière et esprit est fonction du point de vue que l'on a sur l'être. En effet, la pensée et l'étendue ne sont que deux des infinis attributs de la substance unique qu'est la nature.

 Remarque d’introduction : ·               La formulation du sujet est du type « X suffit-il à rendre compte de Y « ; autrement dit, ne pouvons-nous connaître Y que si et seulement si nous connaissons d’abord X ? ·               La difficulté vient du fait que X et Y sont ici « l’existence de la matière « et de l’autre, « l’existence de la pensée «, soit deux ordres distincts aux propriétés distinctes. Ø  En effet, est matériel, ce qui est étendu (ou occupe un certain espace), sensible (ou perceptible), qui obéit globalement au régime de la causalité. Matériel = objectif et physique. Ø  Au contraire, ce qui relève de la pensée, est spirituel, n’est observable que d’un point de vue individuel (personne ne peut dire pour moi à quoi ou à qui je pense à tel instant), n’est ni spatial, ni étendu (je ne peux pas dénombrer les feuilles de l’arbre que j’imagine comme je le ferais de cet arbre que je regarde). Pensée = subjectif et mental. ·               Cependant, le présupposé du sujet indique que ces 2 ordres ne sont pas opposés : on peut partir de la matière pou rendre compte de la pensée (Cf. l’entreprise actuelle des Neurosciences : le cerveau est un dispositif matériel à partir duquel on peut rendre compte des phénomènes mentaux). ·               Il faut donc discuter ce présupposé et examiner dans quelle mesure il est tenable : l’existence de la pensée est-elle exclusivement fondée sur l’existence de la matière ? [une fois de plus, elle l’est (= présupposé) mais tout le problème est de savoir si la matière est le seul fondement, si elle suffit] ·               Enjeu : comment concevoir la nature humaine (l’homme = système matériel et/ou autre chose ?)   Problématique : Les neurosciences contemporaines définissent la pensée comme une propriété émergente de certains processus cérébraux, et donc matériels. Mais, si matière et esprit sont bien 2 ordres distincts aux propriétés distinctes, ne risque-t-on pas de manquer ce qui fait la spécificité des phénomènes mentaux ? L’existence de la matière suffit-elle à rendre compte de l’existence de la pensée ou bien, peut-on poser qu’une partie de la pensée est irréductible à la matière ?

 

« et qu'il n'y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse ; mais que je ne pouvais pas feindre pour cela queje n'étais point ; et qu'au contraire de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses ilsuivait très évidemment et très certainement que j'étais ; au lieu que si j'eusse seulement cessé depenser, encore que tout le reste de ce que j'avais jamais imaginé eût été vrai, je n'avais aucune raison decroire que j'eusse été, je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'estque de penser, et qui pour être n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle, en sorteque ce moi, c'est-à-dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, etmême qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait pas d'êtretout ce qu'elle est. Descartes pense que le corps est une machine actionnée par l'âme.

Celle-ci est donc le siège de la raison, de laconnaissance et de notre expérience du monde.

Sous le nom de «cogito» ou de Moi, elle constitue un sujetautonome et extérieur au monde, parce qu'il n'est pas soumis à la nature ou à la matière.

Kant reprend l'idée d'unsujet transcendantal.

Pour lui, il faut qu'il existe un moi, un sujet de la connaissance avant que toute connaissanceou expérience du monde soit possible.Le Dualisme de Descartes. Descartes, lui, ne constitue ni un univers sans pensée, ni un monde de reflets.

C'est qu'il ne résoud point a priori leproblème des origines (comme Lucrèce), et ne considère pas l'homme sans moyens actuels propres (comme Platon).Il part au contraire d'une situation explorée en un mouvement singulier qui lui fournit une méthode et la consciencepar la méditation.

Embarrassé d'hésitations et d'erreurs, Descartes se propose de faire table rase des opinionscommunément reçues.

L'instrument de cette expérience est le doute lui-même.

Si, en effet, quelque chose résisteau doute et s'impose dans l'évidence de la raison, cela pourra être le point de départ de la connaissance.

Aussi lephilosophe dirige-t-il d'abord le doute contre les sens et les raisonnements (doute méthodique); il lui donne même uncaractère hyperbolique en allant jusqu'à supposer que quelque malin génie voudrait le tromper.

Mais le doute permetà la pensée :1° de s'affirmer elle-même existante (Je pense, donc je suis), tout en prenant conscience de son imperfection (lefait de douter);2° de se concevoir essentielle, puisque le jugement d'imperfection suppose la notion du Parfait présente à chaqueeffort, donc la marque en nous du parfait et l'assurance qu'Il est (véracité divine);3° de se distinguer du corps (le penseur sait tout de la pensée avant de rien savoir de son corps); d'où la dualitéentre la substance pensante (l'âme, l'esprit) et la substance étendue (la matière, les corps).A partir de cette démarche, une double connaissance est possible : celle du sujet par lui-même, celle de l'objet parle sujet appuyant son investigation sur un mécanisme strict.

(Toute ma physique, dit Descartes, n'est quegéométrie).• Qu'est-ce en effet que le sujet? Il est ce qui se pense soi-même; il est conscience, et, dans ce rapport de soi àsoi, s'affirme responsable et libre.

Il se saisit alors, dans son universalité, c'est-à-dire comme raison, conçoit laméthode et pense la loi des corps.• Qu'est-ce en effet que l'objet extérieur? — C'est avant tout de l'étendue, qu'il soit matière brute ou vivante.

Ilne pense rien, ne veut rien, n'a que des propriétés extrinsèques et pourra donc être déterminé par la connaissancedes rapports (grandeur, vitesse, distance...) qui le situent en fonction des autres.

Et l'on comprend comment cetteidée (qui englobe le monde des vivants par la théorie de l'animal-machine) a permis à la science moderne, deprendre son essor.Mais les deux substances (pensée et étendue), qui sont radicalement distinguées en droit, s'unissent en fait chezl'homme, lequel est à la fois conscience et organisme.

Les passions de l'âme par exemple sont liées aux mouvementsdu corps.

L'homme doit appliquer là son attention, et connaître ce lien diffus pour agir sur ses propres passions parle contrôle des mouvements corporels.

On voit donc que le problème pratique de la conduite est d'ordrepsychologique pour permettre l'action de la volonté.

Et c'est pourquoi toute connaissance du monde physique seresserre, et tend de la possession de la nature à une sorte de médecine de l'homme, en vue de lui assurer lamaîtrise de soi, c'est-à-dire le bonheur dans la sagesse. c) La pensée est un sens « interne ». Locke, dans l' Essai sur l'entendement humain (Ch.

1, livre II), décrit l'esprit comme un sens interne à l'opposé à la sensation.

Dans un 1 er temps, l'esprit est tourné vers les objets extérieur qui lui donnent les idées des qualités sensibles ; puis, dans un 2 ème temps, il prend pour objet ses propres opérations qui lui fournissent les idées de « percevoir, penser, douter, croire, savoir, raisonner, savoir, vouloir et toutes les différentes actions de nospropres esprits » (= penser).

D'abord, on ne pense pas, on perçoit, et il semble bien qu' à ce niveau , le matérialisme, ou puisqu'il s'agit de l'homme, le physicalisme, fonctionne : toutes nos perceptions, non réfléchies, sont descriptiblesen termes mécanistes.

Cependant, quand la réflexion s'enclenche ensuite et le matérialisme échoue alors à enrendre compte, comme on l'a vu avec l'expérience de Libet : l'esprit pense quand il prend pour objet un de ses actesspontanés.

La pensée n'existe qu'à un niveau immatériel . Transition :· La réflexion s'opposant à la faculté de connaître par le corps, c'est-à-dire par des mécanismes physiologiques, on peut donc dire que l'existence de la matière ne rend pas compte de l'existence de la pensée :celle-ci existe par-delà tous les processus matériels, corporels ou physiques.· Cependant , doit-on pour autant récuser que le corps ou la matière est partie prenante dans l'élaboration de nos pensées ? Enjeu : la possibilité d'une science de l'esprit.. »

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