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L'existentialisme athée de SARTRE

Publié le 14/06/2011

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Fils d'un polytechnicien qui avait opté pour la marine et disparu prématurément, Jean-Paul SARTRE fut élevé par sa mère et ses grands-parents. Lycée die La Rochelle. Ecole Normale Supérieure. Après un premier échec à l'agrégation de philosophie, il est reçu en tête de liste (1929). Service militaire. Professeur de philosophie au Havre (1931-1933). Séjour d'un an à l'Institut français de Berlin, occasion de suivre des cours de Husserl. Professeur de philosophie à Laon (1936-1937), au Lycée Pasteur (1937-1939). Mobilisé et prisonnier, SARTRE est libéré en se faisant passer pour civil. Professeur de Première Supérieure au Lycée Condorcet (1941), il est mis en congé illimité (1945). L'année suivante, il fonde avec MERLEAU-PONTY la revue mensuelle Les temps modernes, moins engagée dans la philosophie que dans une politique favorable au communisme. Deux ans plus tard, il lance un parti politique mort-né : le Rassemblement démocratique révolutionnaire. Il voyage à travers le monde et écrit.

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« En disant que l'homme est libre, SARTRE ne veut pas exprimer une « propriété qui appartiendrait à l'essence de l'êtrehumain » (ibid..

61): la liberté, c'est l'existence même de l'homme.

« Nous sommes une liberté qui choisit, mais nousne choisissons pas d'être libres : nous sommes condamnés à la liberté, jetés dans la liberté ou, comme ditHEIDEGGER, délaissés.

» (Ibid.

565.)L'homme n'est que ce que, librement, il devient.

« Un homme n'est rien d'autre qu'une série d'entreprises; il est lasomme, l'organisation, l'ensemble des relations qui constituent ces entreprises.

» (L'existentialisme est unhumanisme, 58.) L'homme se crée ses valeurs, il tend à se créer sort essence.La doctrine de l'antériorité de l'existence par rapport à l'essence semble s'opposer à cette expérience que,antérieurement à mon projet, je suis déjà quelque chose.

Ces facteurs antécédents, SARTRE ne les nie pas : il lesappelle la situation.

Mais ils ne forment d'ailleurs ma situation que pour autant que j'ai, par rapport à eux, un libreprojet qui leur donne un sens.

Ainsi, « il n'y a de liberté qu'en situation et il n'y a de situation qu'en liberté » (Etre etNéant, 569). V.

— LE POUR-AUTRUI. Autrui existe.

J'en ai la certitude, grâce aux expériences où il m'apparaît, non comme objet (c'est le cas dans laconnaissance), mais comme sujet, autrement dit quand je me sens transformé en objet par lui.

C'est ce que me fontéprouver des sentiments comme la honte, la timidité, l'embarras, la fierté.Autrui est pour moi « un système lié d'expériences hors d'atteinte dans lequel je figure comme un objet parmi lesautres » (ibid., 283).

Dès lors, la présence d'autrui me fige, me prive de ma liberté, de mon existence.

Selon lethème de Huis Clos (1944), « l'enfer, c'est les autres ».Pour SARTRE, il est illusoire, même par l'amour, de réaliser des relations de sujet à sujet : d'où la haine.

« L'essencedes rapports entre consciences n'est pas la communauté, c'est le conflit.

» (L'Etre et le Néant, 502.) VI.

— MORALE. Les derniers mots de L'Etre et le Néant annoncent un « prochain ouvrage » consacré au problème moral, et le titrede cet ouvrage, L'Homme, figura plusieurs années parmi les titres à paraître dans la Bibliothèque de Philosophie(Gallimard) dirigée par M.

MERLEAU-PONTY et J.-P.

SARTRE.

Ce livre n'est pas paru et ne paraîtra sans doute jamais.Pour avoir une idée « des principes moraux qu'il aurait formulés », il faut se contenter des « Perspectives morales »qui terminent L'Etre et le Néant (p.

720-722), ou s'en rapporter à la disciple de l'auteur Simone DE BEAUVOIR.D'après la morale classique, il y a une essence idéale ou un type idéal de l'homme, lesquels, pour les chrétiens,correspondent au plan du Créateur.

Il appartient à chacun de les découvrir ou de les reconnaître, mais ils s'imposentà la conscience et ne sauraient faire l'objet d'un choix arbitraire.La morale existentialiste est fondée sur la liberté absolue du pour-soi, créant ses valeurs, créant son essence.L'homme est donc pleinement responsable de son être.

Il l'est même de tous les hommes: en effet, en choisissantce qu'il devient, il considère son option comme valable pour tous, c'est toute l'humanité qu'il choisit.Etre moral, c'est vouloir sa liberté, c'est exister.

Autrement dit, c'est : 1° Vouloir seul : « Le délaissement implique que nous choisissons nous-mêmes notre être.

» Ce que chacun choisira,dans la mesure où il le choisira seul, librement, voilà ce qui sera moral.2° Vouloir pleinement et fidèlement, donc s'engager.3° Vouloir par-delà l'espoir et le désespoir.

Le « salaud », c'est celui qui agit pour un but qu'il prend pour un absolu,qui se livre à l'espoir ou au désespoir (qui est un espoir négatif, par exemple dans le suicide), qui calcule son action,qui a l'u esprit de sérieux » : il a trahi la liberté.

L'homme moral sait bien qu'il aboutira à l'échec et il fait sienne ladevise de Guillaume le Taciturne: « Il n'est pas besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.

»4° Vouloir la liberté des autres.

Envers l'ensemble des hommes, mes devoirs ne sont que négatifs : ne pas porterd'entrave à leur liberté.

Dans la mesure où mes relations sont personnelles avec autrui, je dois chercherpositivement sa liberté, parfois même malgré et contre lui.. »

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