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L'expérimentation consiste-t-elle à forcer la nature à répondre aux questions qu'on lui pose ?

Publié le 28/02/2009

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On a coutume d’attribuer à la science la nécessité d’une méthode expérimentale, c'est-à-dire de ne considérer comme vérité scientifique que ce qui a été confirmé par une expérience rigoureusement conduite et en mesure d’être répétée à l’identique. La méthode expérimentale fait partie de la démarche scientifique, car elle vient terminer et confirmer le résultat obtenu par le calcul scientifique. Une vérité peut être adoptée quand elle a été validée ultimement par l’expérience. L’expérience scientifique justifie donc la vérité d’un énoncé scientifique. Parce que l’expérience scientifique vient simplement confirmer un énoncé, il semble qu’elle ne participe pas de la découverte scientifique, et l’on peut voir dans cette démarche scientifique davantage un désir de valider des prémisses posées a priori plutôt qu’une recherche désintéressée de la vérité à travers l’expérience offerte. L’expérience scientifique consiste-t-elle à forcer la nature à répondre aux questions qu’on lui pose ?

 

 

1ère partie : L’expérience scientifique n’est pas une réponse de la nature mais une confirmation d’une réponse scientifique.

 

2ème partie : Mais l’expérience scientifique consiste aussi à provoquer la nature et à la faire parler comme on l’entend.

3ème partie : L’expérience scientifique peut être une réponse inattendue : il s’agit de forcer la nature à se révéler telle qu’elle est.

 

 

« l'origine de son obtention.

C'est une fois que la science a fait une découverte, grâce aux calculs rationnels qui luisont propres, qu'elle peut vérifier par l'expérience si le résultat obtenu coïncide avec la réalité.

L'expérimentation apour fonction de garantir la vérité du résultat scientifique, ou d'en souligner la défaillance et de faire saillir leserreurs des scientifiques lorsque les résultats expérimentaux ne correspondent pas aux résultats théoriques. - L'expérience est une preuve et non une démonstration.

L'expérience est particulière, et l'induction du particulier augénéral ne constitue pas une réponse pour la science.

L'expérience ne peut être une réponse suffisante, elle ne faitqu'accroître la créance des scientifiques à l'égard de leur thèse et renforcer la probabilité de la véracité de leursénoncés. => L'expérience scientifique force la nature non pas à répondre aux questions qu'on lui pose, mais à valider lesréponses déjà trouvées. 2ème partie : Mais l'expérience scientifique consiste aussi à provoquer la nature et à la faire parler comme on l'entend. L'expérience scientifique consiste à forcer la nature à répondre aux questions qu'on lui pose, dans la mesure où elleconsiste en un dispositif artificiel mis en place pour observer ce que le scientifique souhaite expliquer.

Le scientifiqueconvoque l'expérience pour vérifier ses hypothèses, donc il cherche à rendre compte de ses découvertes de manièreempirique. Claude Bernard dans son Introduction à la médecine expérimentale explique que l'expérience n'est qu'une « observation provoquée ou préméditée dans le but de vérifier la validité d'une hypothèse ».

On comprend alors quela nature est « forcée » puisqu'elle est orientée pour apporter une réponse sur un sujet précis.

Claude Bernardmontre que sans hypothèse, il n'y a pas de méthode expérimentale.

L'idée anticipée est le point de départ de toutraisonnement expérimental, sans lequel les observations des savants seraient stériles.

L'expérience n'est donc pasune simple observation, elle est une question précise posée à la nature dans le but d'obtenir une réponse précise.En outre il est évident que toute science expérimentale s'accomplit nécessairement dans des institutions où sereprésente une demande sociale.

Les scientifiques choisissent les questions qu'ils vont poser en fonction des intérêtqui sont en jeu, et non de la nature. Claude Bernard ajoute cependant que l'observateur doit, sous peine de prendre les conceptions de son esprit pour laréalité, éviter toute idée préconçue et enregistrer passivement les phénomènes.

Le scientifique ne doit donc pasconvoquer l'expérience pour forcer la nature de manière tyrannique, en ayant déjà en tête la réponse qu'il souhaiteobtenir de la nature, mais accepter qu'elle ne lui dise pas ce qu'il souhaite entendre, qu'elle remette en cause sesrésultats et théorie. L'expérience scientifique oscille entre une contrainte de la nature, mise dans une situation particulière et provoquéedans un dispositif technique et artificiel (le laboratoire, par exemple), et une liberté de la nature qui doit avoir lapossibilité de réagir normalement, sans modification par rapport au milieu. Bachelard, dans La philosophie du non , n'hésite pas critiquer ce caractère « forcé » de la réponse expérimentale, en affirmant que le fait est transformé en « phénomène trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produitsur le plan des instruments ».

Il refuse de voir dans l'expérimentation une réponse libre, et n'y voit qu'une réponseprédéterminée par les hypothèses des scientifiques et leur plan d'observation. 3ème partie : L'expérience scientifique peut être une réponse inattendue : il s'agit de forcer la nature à se révéler telle qu'elle est. - L'expérience scientifique peut consister à forcer la nature à répondre à des interrogations sans exiger de réponsepréconçue.

Au contraire, c'est parfois l'expérience qui suscite les questions et stimule la recherche scientifique.

Ladécouverte de la pression atmosphérique par Torricelli est née d'un constat des fontainiers de Florence qui avaientremarqué que les siphons dysfonctionnaient à une certaine auteur.

Torricelli a alors compris que la pressionatmosphérique équilibre la pression de la colonne d'eau et de là est née l'invention du baromètre à mercure.L'expérience ne répond donc pas ici aux questions qu'on lui pose, au contraire, elle nous conduit à nous poser desquestions et à y répondre par le raisonnement théorique et le calcul. - Parfois encore l'expérience ne vient pas répondre correctement aux questions qu'on lui pose, et contredit lediscours théorique.

Les informations fournies par les sens, le vécu, sont source d'erreur, et l'on a trop facilementtendance à croire que ce que l'on expérimente correspond à la réalité alors que ce ne peut être qu'une apparence.Ainsi, on pourrait déduire en constatant qu'une pierre tombe plus vite qu'un morceau de liège que la vitesse de lachute des corps est liée à leur masse, alors que les scientifiques ont établit que dans le vide, tous les corpstombent à la même vitesse.

La formulation scientifique par Galilée de la loi de la chute des corps e=1/2 gt 2 contredit les données communes de la perception.

On ne peut donc forcer la nature à répondre aux questions qu'on lui pose,car de l'expérience ne peut découler aucune loi ni aucune vérités certaine. - L'expérience scientifique peut aussi participer à l'élaboration même de données scientifiques, et répondre à desquestions que les scientifiques ne se posaient pas.

L'expérience peut permettre la découverte de phénomènesnouveaux, sans qu'on l'ait interrogé sur ces phénomènes.

Ainsi, une fois la lunette astronomique inventée, Le Verriera constaté par l'expérience que l'orbite réelle d'Uranus différait de son orbite théorique.

L'expérience a donc. »

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