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l'histoire de chacun dépend-elle de l'histoire de tous ?

Publié le 17/08/2005

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histoire

Lorsqu’une chose dépend d’une autre, cela peut signifier deux choses : d’une part, qu’elle est sous sa dépendance, qu’elle subit son autorité ; et d’autre part, qu’elle est soumise à une condition particulière (comme lorsqu’on dit : « ma venue dépend de la disponibilité de places de train «, ce qui signifie que la venue en question est subordonnée au fait qu’il y ait ou non des places libres).

La question « l’histoire de chacun dépend-elle de l’histoire de tous ? « va nous conduire à nous interroger sur les rapports de l’histoire individuelle et de l’histoire collective. En effet, il s’agira pour nous de savoir si l’histoire d’un individu est englobée par l’histoire collective de la société dont il est un membre, au point que sa vie particulière nous apparaisse comme déterminée en tout ou en partie, comme la conquête laborieuse d’une portion de liberté au milieu d’un océan d’influences extérieures. C’est donc en définitive le problème de la liberté qui nous apparaitra comme central au cours de notre interrogation, puisque si l’histoire de chacun dépend de celle de tous, cela signifie que les destinées individuelles sont soumises à la réalisation d’un mouvement historique global. Nous verrons donc quelle force la liberté individuelle est capable d’opposer à la puissance des évolutions historiques, avant de nous demander si, à l’inverse, il n’est pas possible que de l’histoire d’un seul individu puisse dépendre en quelque mesure l’histoire de tous.

La question au centre de notre réflexion sera donc de déterminer si la liberté individuelle est une puissance suffisante pour empêcher que l’histoire d’un individu dépende de l’histoire collective.

histoire

« et opprimés, en opposition constante, ont mené une lutte ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, unelutte qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par ladisparition des deux classes en lutte.

Dans les premières époques historiques, nous constatons presque partoutune structuration achevée de la société en corps sociaux distincts, une hiérarchie extrêmement diversifiée desconditions sociales.

Dans la Rome antique, nous trouvons des patriciens, des chevaliers, des plébéiens, desesclaves; au Moyen Âge, des seigneurs, des vassaux, des maîtres, des compagnons, des serfs et, de plus, danspresque chacune de ces classes une nouvelle hiérarchie particulière.

La société bourgeoise moderne, élevée sur lesruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes.

Elle n'a tait que substituer de nouvellesclasses, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d'autrefois.

Cependant, le-caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes declasses.

La société entière se scinde de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes quis'affrontent directement: la bourgeoisie et le prolétariat'.

[...] La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôleéminemment révolutionnaire .Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales, patriarcaleset idylliques.

Tous les liens variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitiépour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du «paiement au comptant».

Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, dela sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste.

Elle a supprimé la dignité de l'individudevenu simple valeur d'échange; aux innombrables libertés dûment garanties et si chèrement conquises, elle asubstitué l'unique et impitoyable liberté de commerce.

En un mot, à l'exploitation que masquaient les illusionsreligieuses et politiques, elle a substitué une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.

[...]Nous assistonsaujourd'hui à un processus analogue.

Les rapports bourgeois de production et d'échange, de propriété, la sociétébourgeoise moderne, qui a fait surgir de si puissants moyens de production et d'échange, ressemble au sorcier quine sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées ".

Karl Marx et Friedrich Engels, Manifeste du Parti communiste (1848), chap.

I. De ce long extrait, nous pouvons tirer l'idée que l'histoire de chacun dépend de l'histoire de tous, puisqu'il n'y a pasd'histoire individuelle en dehors de l'inscription dans une classe en lutte contre une autre.

Le réalisateur James Graymontre notamment dans La nuit nous appartient que le rêve américain est fondé sur un mensonge puisqu'il fait croire à tous les individus qu'ils ont pouvoir de transcender leur inscription dans une classe, alors que la possibilitéd'y échapper est à ce point ténue qu'elle n'existe pour ainsi dire pas (c'est ainsi que le personnage de Bobby Greendans ce film, après avoir tenté d'échapper à son milieu, finit par le réintégrer en devenant policier comme son pèreet son frère). II.

La liberté individuelle fait de l'histoire de chacun davantage qu'une résultante de l'histoire de tous a.

La liberté absolue du sujet Cependant, nous ne pouvons en rester à une telle thèse car elle nie la puissance de la liberté humaine.

En effet, sinous affirmons que l'histoire de chacun dépend de l'histoire de tous, nous refusons à l'individu la capacité à déciderde sa vie et nous en faisons le pur valet des circonstances historiques sur lesquelles sa volonté n'a pas de prise.Mais si nous entendons la liberté dans un autre sens, à savoir comme une faculté dont la puissance est absolue,nous changerons évidemment la réponse que nous donnons à la question qui nous est posée.

En effet, pourvu quenous entendions la liberté comme le fait Sartre dans un texte comme l'Etre et le Néant, nous verrons qu'elle est plusque la capacité du sujet à suivre sa propre loi, mais qu'elle est une puissance absolue d'autodétermination.

Commel'écrit Philippe Cabestan dans « Une liberté infinie ? » article recueilli dans « Sartre, désir et liberté » : « La liberté sartrienne n'est pas un pouvoir indéterminé qui préexisterait à son actualisation.

Elle se confond avecle choix sans lequel elle demeure une abstraction : elle ne peut être qu'en choisissant.

L'épreuve de l'angoisse nousmontre que ce choix s'accomplit de manière rigoureusement inconditionnée : échappant perpétuellement à lui-même et au monde, le pour-soi choisit nécessairement sans que rien ne puisse déterminer son choix ». Ce que nous montre ce commentateur, c'est que la liberté n'est pas autre chose qu'une puissance de décision quefait le sujet de sa propre existence et de sa propre définition, sans limitation aucune.

Elle est donc plus qu'unpouvoir de détermination comme dans le concept d'autonomie, elle est une puissance de création du sujet par lui-même.. »

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