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L'histoire de demain est-elle déjà écrite ?

Publié le 01/04/2005

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histoire
  -          Lorsqu'on pense à l'histoire, on est poussé naturellement à se remémorer les actions des « grands hommes », ceux dont les actes ont changé le cours du monde. -          On pense par exemple à Périclès, cet homme qui est resté dans l'histoire comme le « plus cultivé, [le] plus authentique et [le] plus noble des hommes d'Etat. » (Hegel, Leçons sur la philosophie de l'histoire) -          Ainsi, lorsque l'on évoque l'apogée de la Grèce antique, au Ve siècle avant Jésus-Christ, l'on parle du « siècle de Périclès », comme si cette apogée était entièrement due à un seul homme, à ce Périclès sans qui, semble-t-il, rien de tout cela n'aurait été possible. -          Il apparaît alors que le rôle de Périclès au sein de l'histoire de l'humanité est fondamental, qu'il a « fait l'histoire » de la Grèce antique et que sans lui, sans les principes qui guidaient son esprit et sans sa volonté de fer, la Grèce n'occuperait peut-être pas une telle place dans l'histoire et n'inspirerait peut-être pas un tel respect. -          Cela laisse à penser que le cours de l'histoire dépend des hommes qui la font, et que l'on ne peut savoir quels hommes vont venir au monde. -          Il semble ainsi que ce soit par leur liberté que les hommes écrivent l'histoire, par les choix que les grands hommes font et les décisions qu'ils prennent. -          Or, par définition, on ne peut savoir à l'avance quel sera la décision d'un homme libre, car la liberté, c'est pouvoir choisir une chose ou une autre en s'élevant au-dessus des déterminismes. -          Si donc l'histoire dépend des hommes, si elle dépend des choix libres que font les hommes, alors on ne peut pas considérer que l'histoire de demain est déjà écrite, car elle est libre d'aller dans un sens ou dans un autre suivant les choix que feront ces hommes.   Transition : Toutefois, cette hypothèse selon laquelle les hommes feraient l'histoire ne repose-t-elle pas sur un point de vue superficiel ?   Les grands hommes ne sont là que parce que le cours du monde les y pousse.

Affirmer que l’histoire de demain est déjà écrite, c’est affirmer du même coup qu’un déterminisme absolu règne sur le monde. Cette conception des choses heurte notre conception traditionnelle de l’homme, que l’on considère d’habitude comme se caractérisant par sa capacité d’agent libre. Cependant, l’évidence de cette liberté humaine n’est pas assurée, et si l’on parvenait à démontrer que la liberté n’est qu’une superstition, alors, on pourrait réduire l’ensemble du monde au déterminisme. Si tel était le cas, on pourrait faire l’hypothèse que celui qui connaîtrait en même temps tous les éléments de la nature et toutes les lois qui la régissent pourrait déduire l’avenir du présent. Qu’en est-il finalement de la liberté humaine ? Tel pourrait être le problème soulevé par le sujet.

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« distance par rapport aux faits historiques.

Il faut percevoir que l'histoire doit être prise dans saglobalité et ne prend sens que lorsqu'on l'examine sur un temps long. - Alors se dégagent des structures et des raisons profondes qui permettent d'expliquer des événements qui, auparavant, auraient pu apparaître contingents. - Le marxisme a ainsi mis en avant l'influence de l'économie sur la marche de l'histoire.

La révolution française n'est ainsi pas due à la seule volonté de quelques bourgeois, mais elle est lerésultat d'un processus global.

C'est parce que les rapports de productions avaient changé durantle XVIII e siècle qu'un changement social plus conséquent suivit, qui prit forme par l'émergence de nouveaux intérêts économiques individuels. - Ces intérêts économiques furent ceux de la bourgeoisie, qui justifièrent alors ces intérêts par de nouvelles valeurs.

Il en découla la naissance des révolutionnaires et le processus aboutitfinalement à la révolution.

On peut ainsi affirmer avec Marx que : « Ce que sont les individusdépend donc des conditions matérielles de leur production.

» (Marx, Idéologie Allemande - Il faut d'ailleurs rappeler avec Spinoza que la liberté est plus un postulat qu'une réalité.

Agir librement, c'est agir tel que le font ces hommes qui sont « conscients de leurs actions etinconscients des causes qui les déterminent.

» (Spinoza, Ethique , II, proposition 35, scolie) Mais cela n'est pas de la liberté réelle, ce n'est que l'orgueil humain qui se flatte de se croire libre. Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volontéperdue.

Plus nous connaissons, plus notre liberté estgrandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissanceau point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînementrationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autantmieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telleautre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors quetel autre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, unechose est libre quand elle existe par la seule nécessité desa propre nature, et une chose est contrainte quand elleest déterminée par une autre à exister et à agir.

Au sensabsolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a uneconnaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être etexister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à ladifférence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libredécret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous faitagir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pasun empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il faitpartie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sapropre conservation que pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous nefaisons qu'être mus, par l'existence de causes extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, denotre passé, de notre culture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouveplongé, nous sommes nécessairement déterminés à agir en fonction de causes extérieures à notrepropre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et quiconsiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, et ignorants des causes quiles déterminent." - Périclès n'était donc peut-être lui-même que le résultat d'un certain mouvement social global, dont les causes sont à chercher beaucoup plus loin dans le cours de l'histoire. - Les hommes ne sont donc pas libres, ils sont déterminés par le processus historique en son entier, et ce qu'ils croient faire au nom de leur volonté propre, ils le font en fait sous le coup dudéterminisme historique. - Par conséquent, il devient difficile de soutenir que les hommes « font l'histoire », puisqu'ils ne la choisissent pas, leur rôle consiste simplement à apparaître sur le devant de la scène ou bien àrester dans les coulisses de l'histoire. - Suivant ce point de vue, et si l'on considère que tout est déterminé, on peut également affirmer métaphoriquement que « l'histoire de demain est déjà écrite », et qu'elle n'attend que deshistoriens capables de la lire dans les moindres détails pour être couchée sur le papier.

Transition : Cependant, est-il certain qu'un tel déterminisme absolu règne sur le monde ? Il existe un principe d'incertitude qui disqualifie tout déterminisme absolu.

3. - Les apparences, ainsi que le postulat scientifique qui, pour des raisons de méthode, pose que « les mêmes causes produisent les mêmes effets » a tendance à nous faire croire que le mondeentier est absolument déterminé. - Cela étant, les découvertes de la mécanique quantique tendent à remettre en cause ce. »

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