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L'histoire des religions

Publié le 22/02/2012

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Le célèbre mythologue Mircea Eliade et le non moins illustre romancier Vercors, dans ses Animaux dénaturés, définissent l'homme comme l'animal religieux. En fait, il semble que l'homme acquière sa dimension proprement humaine en développant une approche métaphysique du réel alors même qu'il éprouve la crainte de la mort et le désir de trouver des repères dans le monde physique. Peut-on parler d'histoire de la religion sans la réduire à une pure et simple compilation de pratiques rituelles ? S'interroger sur le concept d'histoire religieuse suppose, en effet, qu'il existe une évolution chronologique de ces mêmes religions et que, au même titre que les croyances les plus générales, voire même les superstitions, elles naissent, se développent et disparaissent. Nous verrons, en fait, que le religieux possède une manière de dynamique propre ; mais ce sont les hommes qui font l'histoire et, bien souvent, ils ne déploient pas les virtualités inscrites dans une réalité et finissent souvent par dénaturer le religieux par des pratiques sauvages.
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« Transition Il semble que, par essence, le religieux vise à humaniser l'homme, à le rapprocher de son semblable...

mais, pour desquestions de prééminence relevant de la polémique, pour des questions de pouvoir temporel, les religions se sontconstituées en rites, en pratiques de plus en plus figées et présentées comme les meilleures, les seules crédibles.Ainsi peut-on dire que le religieux contient en germe les principes de l'élévation de l'homme par l'homme ; mais lareligion institutionnalisée le rabaisse au stade de l'animal violent en exploitant sa peur et sa propension à la haine. II.

De l'universalisme à l'extrémisme 1.

La secte et la religionDans ses écrits, Voltaire n'a eu de cesse de fustiger les religions qui ignorent le concept même d'histoire desreligions.

Au nom du relativisme, il souligne l'incapacité de l'homme à se représenter le « souverain bien », l'absolu.L'homme est fini par essence et ne saurait ritualiser son existence de manière à s'abstraire du réel.

Alors que lareligion vise le dépassement de soi, la secte rabaisse l'homme au stade de l'individu, ignore sa vocation universelleet exploitant les angoisses des plus instables cherche surtout à dominer le monde et les peuples.

En fait, la frontièreentre la religion et la secte peut se faire très ténue : tout dépend des circonstances historiques, qui peuvent inciterun catholique à se lancer dans une chasse aux sorcières indue ou un islamiste à pourchasser le croisé à la fin duvingtième siècle... 2.

La religion, «opium» du peuple?Certes, comme le dit Marx, la religion peut constituer un formidable instrument de manipulation idéologique etd'aliénation favorisant l'exploitation des ignorants.

Ainsi, au XVIII siècle, Voltaire et Diderot, tous deux philosophesdes Lumières, s'engagent dans la lutte contre « l'infâme », contre une religion qui maintient l'obscurantisme etcantonne le peuple dans l'ignorance et la superstition.

Mais ils réservent l'athéisme à des penseurs, à desphilosophes.

Quant à Rousseau, il développe sa conception d'une religion naturelle, débarrassée de ces dogmes quidivisent sottement les hommes sur des points de détail alors même qu'ils reconnaissent une puissance supérieure.Sans faire d'anticléricalisme primaire, le sens du religieux n'est pas équivalent à la stricte observance d'une religion. Aujourd'hui, le déclin des pratiques religieuses n'exclut pas l'intérêt pour le religieux en lui-même, pour la spiritualité.L'homme éprouve le besoin d'une dimension supérieure.

C'est à l'individu de refuser de se laisser inféoder à unsystème —peu importe, au fond, la forme de la religion : toutes révèrent un seul Dieu, projection toujours plus oumoins anthropomorphique de l'idéal humain d'absolu ; donc, finalement, comme le disait Rousseau, notamment dansLa Profession de foi du vicaire savoyard, mieux vaut conserver la religion de ses pères et respecter la tradition(c'est, d'ailleurs, aussi l'opinion du dalaï-lama, chef spirituel du Tibet annexé par la Chine). 3.

Le religieux, besoin de l'hommeIl est clair que l'homme ne peut se passer de morale ou de valeurs.

La question du religieux met en cause lacapacité de l'homme à mettre une philosophie en actes.

Ainsi, les hindouistes et les bouddhistes pratiquent un cultequi pourrait sembler beaucoup plus rationnel que les rites occidentaux.

Il vise à supprimer l'illusion, attachée àl'individu et à son environnement et, par la méditation, à rejoindre l'universel.

Mais ces comportements necontribuent pas toujours à dépassionner les débats — pour preuve, les conflits violents qui opposent les groupes,dont les Sikhs dont les principes visent à concilier l'hindouisme et l'islam.

En fait, la religion explique la nature desliens sociaux, elle contribue à les tisser.

Saurait-elle les resserrer et unir vraiment les hommes à une époque oùbeaucoup parlent de « fracture sociale »?...

Conclusion On peut parler d'histoire des religions mais il faudrait, afin d'assurer l'unité de nos contemporains, que l'oecuménismeavance et que l'unité nationale sache se donner des valeurs autres qu'extrémistes.

Prendre conscience dufanatisme, le rejeter et s'humaniser enfin...

La religion devrait inciter l'homme à se réaliser par lui-même dans sonrapport à une image idéale — et pas nécessairement transcendante.. »

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