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L'Histoire peut elle nous servir de mémoire ?

Publié le 11/11/2012

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histoire

Enfin, contrairement à cette science sociale, la mémoire suppose l’oubli.

En effet, on ne peut se souvenir qu’en sélectionnant ce qui doit être oublié. En psychanalyse, et

notamment avec Freud, l'oubli est une condition de la mémoire, bien plus qu'il n'en est un défaut. On ne

peut se rappeler de tout. Ainsi, la mémoire sélectionne ses souvenirs, et c’est là que se trouve le danger :

l’oubli est quelque fois « commandé «, par exemple pour des raisons politiques, religieuses, etc. La

mémoire collective trie les évènements et ne gardent que ceux qu’elle désire.

Cependant, l’Histoire s’oppose à ce processus. En effet, tout comme en psychanalyse, cette discipline

vise à faire revenir ce qui a été oublié.

C’est ainsi que Braudel affirme que cette science doit être une « Histoire totale «.

histoire

« des textes notamment.

Il cherche également à multiplier ses sources, avec la naissance de l’archéologie au XVIIIème.

Aron explique dans son œuvre Dimensions de la conscience historique que l’Histoire s’est renouvelée avec un élargissement des documents, et que tout objet créé par l’Homme est une source historique.

De plus, l’historien hiérarchise trois éléments selon leur importance : la validité des textes, les différents faits historiques et le sens des évènements.

Tout cela dans une optique de se rapprocher toujours plus d’une vérité. C’est ainsi que l’Ecole des Annales va renouveler les méthodes de l’Histoire notamment avec Bloch ou Braudel en utilisant par exemple, les statistiques.

Elle instaure aussi la spécialisation et l’interdisciplinarité de l’Histoire par soucis de précision, et d’approfondissement. Cette discipline moderne, en tant qu’étude intellectuelle, ne fait pas partie des sciences dites « exactes » mais nous pouvons la relier aux sciences « sociales » et « humaines », dans le sens où elle s'attache d'abord à l'étude de l'Homme dans les sociétés par un travail d’interprétation, sans pour autant écarter le principe d’impartialité. C’est alors que nous pouvons nous demander en quoi consiste le travail du sujet de cette science, celui de l’historien.

Ce dernier est un rôle d'interprétation : il ne s'agit pas simplement pour lui de faire une chronologie, mais d'établir le sens et l'importance des événements ainsi que leurs relations.

Dilthey opposait la méthode de l’histoire, fondée sur la compréhension, à la méthode explicative des sciences de la nature.

En effet, le sujet de cette discipline doit être capable de se mettre à la place des acteurs historiques, par exemple, afin de comprendre leurs décisions.

C’est ainsi qu’il n’est pas objectif, et qu’il doit se demander la cause de telle ou telle réaction pour élaborer l’histoire.

Seulement, il doit s’abstenir de jugement de valeur. C’est ainsi, que l’Histoire est aujourd’hui une science à part entière.

Seulement, celle-ci est elle équivalente à la mémoire ? Est -elle au service de la mémoire ? Bien qu’elle existe par une volonté politique avec la création du poste de professeur d’Histoire en 1818 par l’Etat, a-t-elle un rôle de « devoir de mémoire » par exemple ? De ce devoir de mémoire, on attend la naissance d’une « culture commune », de valeurs communes si chères à certains hommes politiques.

Ainsi, l’Histoire, à la fois comme science sociale et comme discipline scolaire, est évidemment sollicitée, puisqu’il semble aller de soi que l’Histoire a pour tâche de maintenir vivante la mémoire. Seulement, il faut vaincre cet apriori, puisqu’il existe de nombreuses différences principales et antagonistes entre l’Histoire et la mémoire. Tout d’abord, on constate une opposition entre le vécu rattaché à la mémoire et la connaissance liée à l’Histoire. En effet, nous pouvons remarquer que la mémoire est essentiellement analysée grâce à des témoignages, à des souvenirs.

Ainsi, elle change, certains aspects sont oubliés afin d’en mettre d’autres en valeur.

Cela a été le cas dans les années 1960 par exemple, avec le refoulement de la collaboration et l’illusion d’une France résistante pendant la seconde guerre mondiale.

Ce « passé qui ne passait pas » (H.

Rousso) laissait place à « deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des événements.

» comme le présageait déjà Honoré de Balzac. Nous en venons alors à cette « Histoire secrète » qui, elle a pour rôle une reconstitution objective de l’expérience des hommes dans le passé.

De plus, elle est le résultat d’une recherche scientifique qui ne se rattache pas uniquement à des choses vécues et racontées comme le fait la mémoire.

L’Histoire par son côté science sociale, ne peut servir de mémoire car elle n’occulte aucune partie de notre passé, elle a une aspiration à l’objectivité et à la vérité. Ensuite, la passion et la raison oppose, une nouvelle. »

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