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L'histoire : une histoire ou des histoires ?

Publié le 18/01/2004

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histoire
Pour être objectif, l'historien ne doit donc pas être naïf face à ses sources. Il ne doit pas non plus être de mauvaise foi et omettre sciemment les sciences à part, qui a des exigences et une méthode tout à fait particulières. ·         On comprend alors en ce sens que l'histoire ne raconte pas « des histoires », elle est enquête (selon l'étymologie d'ailleurs) rigoureuse et la plus objective possible sur un passé qui a laissé quelques traces et témoignages (dont l'ambiguïté marque parfois les différentes manières de vivre certains faits, selon les classes sociales par exemple). ·         Si l'historien décrit une époque particulière, est-il pour autant impossible d'expliquer la marche globale de l'histoire ? C'est ici l'idée d'histoire, et donc son unicité, qui est à présent mise à la question (plus que l'histoire comme discipline).     III- Penser l'histoire   ·         Besoin de sens et idée de progrès : lorsque le philosophe s'indigne devant le cours de l'histoire, son attitude implique souvent l'espoir d'y déceler un ordre secret. Ainsi, Kant, dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, établit le constat suivant : l'histoire humaine est apparemment dénué de sens. Mais il exprime pourtant un espoir que son opuscule tâchera de conforter et de justifier. L'histoire a un sens, selon lui, elle est en progrès ; mais ce fil conducteur du passé n'est pas évident et c'est à l'historien philosophe de l'exhiber. Malgré son aspect sanglant, l'histoire serait en fait globalement orientée vers une amélioration continuelle de l'humanité.
histoire

« l'école positiviste, peut aussi être trompeuse : lorsqu'on choisit de rapporter un fait, on luiattribue un certain rôle historique.

Choisir c'est privilégier les dates de l'histoire politique,c'est, par exemple, présupposer que les événements sociaux ou culturels sont moinsimportants pour la formation des sociétés passées.

En se limitant aux « faits bruts » del'histoire politique, on porte encore un jugement, on instaure une hiérarchie.

On comprendalors à quel point il semble difficile, dans cette perspective, de pouvoir échapper en touterigueur du pluriel « des histoires." II- Le métier d'historien : une science spécifique qui n'exclut pas l'unité · La vérité en historiographie semble par conséquent se heurter à de sérieux obstacles : l'historien risque toujours de prendre son point de vue pour la réalité ; et une histoire totaleparaît bien au-dessus des forces de l'individu.

L'histoire est-elle donc nécessairement trahiepar l'historiographie ? · En considérant l'histoire comme non scientifique, on prend implicitement les sciences expérimentales pour modèle de toute connaissance.

Or, l'histoire est un type deconnaissance tout à fait particulier qui ne doit pas être pensée pour elle-même.

Certes,l'historien ne connaît le passé que par des traces ; il lit les textes écrits à l'époque qu'ilétudie, il répertorie et analyse ce qu'il reste du passé, monuments, œuvres d'art ou objetd'usage courant.

Il peut pourtant fonder un savoir sur ces éléments, à condition de ne pascroire qu'ils donnent une image fidèle du passé. · De plus, elle n'a pas le même but que les sciences expérimentales.

Alors que ces dernières cherchent les lois universelles régissant les phénomènes, l'histoire tente avanttout de faire comprendre chaque époque en interprétant ses vestiges.

L'historienreconstruit le passé pour le rendre intelligible, mais il ne le fait pas à sa fantaisie : il réaliseune adéquation entre ses documents et ses hypothèses.

La vérité historique résidera doncsurtout dans cohérence et dans la force explicative de l'interprétation. · Lorsqu'il lit les Mémoires de Saint-Simon , par exemple, l'historien apprécie les descriptions précises que fournit cet ouvrage sur la cour de Louis XIV.

Mais il ne doit pasoublier que ce livre exprime aussi les préjugés et les opinions d'un courtisan quelque peuaigri.

Pour être objectif, l'historien ne doit donc pas être naïf face à ses sources.

Il ne doitpas non plus être de mauvaise foi et omettre sciemment les sciences à part, qui a desexigences et une méthode tout à fait particulières. · On comprend alors en ce sens que l'histoire ne raconte pas « des histoires », elle est enquête (selon l'étymologie d'ailleurs) rigoureuse et la plus objective possible sur un passéqui a laissé quelques traces et témoignages (dont l'ambiguïté marque parfois les différentesmanières de vivre certains faits, selon les classes sociales par exemple). · Si l'historien décrit une époque particulière, est-il pour autant impossible d'expliquer la marche globale de l'histoire ? C'est ici l'idée d'histoire, et donc son unicité, qui est àprésent mise à la question (plus que l'histoire comme discipline). III- Penser l'histoire · Besoin de sens et idée de progrès : lorsque le philosophe s'indigne devant lecours de l'histoire, son attitude impliquesouvent l'espoir d'y déceler un ordresecret.

Ainsi, Kant , dans Idée d'une histoire universelle au point de vuecosmopolitique, établit le constatsuivant : l'histoire humaine estapparemment dénué de sens.

Mais ilexprime pourtant un espoir que sonopuscule tâchera de conforter et dejustifier.

L'histoire a un sens, selon lui, elleest en progrès ; mais ce fil conducteur dupassé n'est pas évident et c'est àl'historien philosophe de l'exhiber.

Malgréson aspect sanglant, l'histoire serait enfait globalement orientée vers uneamélioration continuelle de l'humanité.Ainsi, se trouverait expliqué l'absurde : lesguerres ne sont qu'une partie de lamarche vers un mieux général.

Grâce à l'idée de progrès notre premier sentiment d'absurdité se trouve dissipé.

On comprend en cesens à quel point l'unité et l'unicité de l'histoire, du point de vue de l'idée, sont importanteset interviennent dans la perspective d'une volonté de donner du sens à ce qui semble être. »

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