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L'historien peut-il être impartial ?

Publié le 20/01/2005

Extrait du document

Il faut prendre au sérieux l’idée qu’il y a une objectivité historique, et qu’il s’agit d’un modèle concurrent de l’objectivité des sciences exactes.

Tout d’abord, nous disions plus haut que l’historien ne dispose d’aucune méthode constituée qui garantirait son objectivité. Est-ce bien un argument de non-scientificité? On peut dire aussi bien que l’historien est celui qui se sert des méthodes de toutes les autres sciences (démographie, statistiques, économie, etc.). Michel de Certeau (Histoire et psychanalyse entre science et fiction) disait en ce sens que l’historien est un contrebandier, un homme des frontières et des marches, qui va importer dans sa discipline tout ce qui, des autres sciences, peut lui servir. On ne peut donc pas dire qu’il n’a pas de méthodologie, il les a toutes, et il se sert de toutes, à tour de rôle, selon le sujet qu’il traite. L’essentiel, pour lui est de savoir de laquelle se servir, laquelle est la plus pertinente pour le sujet qui l’occupe. En ce sens, il est peut-être le seul "scientifique" à se poser la question de la pertinence des outils dont il dispose, le seul donc à pouvoir les remettre en question et à les maîtriser vraiment.

« historiques : il oppose le temps géographique au temps social et individuel.

Ainsi cet auteur a le désir d'une histoiretotale.

Mais il apparaît que la question de l'événement a repris un regain d'intérêt suite à cette tentative.

b. L'histoire sans historien est typique de nos sociétés contemporaines.

Elle se déroule immédiatement devant chacun de nous.

On parle ainsi de l'actualité, à laquelle chacun y prend part sans en être surpris.

L'événement esttoujours une catastrophe, mais il ne paraît plus jamais imprévisible.

Il y a dans nos sociétés une « sur-informationperpétuelle » en même temps qu'une « sous-information chronique » (P.

Nora , « Le retour de l'événement » in Faire de l'histoire ).

A vouloir tout montrer, on ne voit plus rien.

Il n'y a plus de surprise, et la quotidienneté de certains peuples semble se soumettre à un enchaînement d'évènements sans en considérer les véritables tenants etaboutissants.

La réflexion sur les évènements est étouffée sous la rapidité de l'actualité.

Et le présent, imbibéd'images fragmentées, semble être un émiettement dépourvu de toute épaisseur intelligible. Conclusion L'histoire est ainsi au départ le désir d'assembler des informations permettant de former une totalité intelligible.

Ilest important d'établir des connexions entre événements afin de ne pas les laisser pour hasardeux, ou accidentels.C'est l'information médiatique de nos jours qui contribue à laisser des événements subsister par eux-mêmes, sansconsidération de la manière dont ils sont advenus.

En ce sens le désir d'information ruine la rationalité à l'œuvredans le monde.

Mais faut-il renoncer pour autant à la quête d'une trame secrète du tissu événementiel ? Le hasardpour nous ne serait-il pas, pour reprendre l'idée hégélienne, la trace même de la nécessité rationnelle en acte ? CITATIONS: « Qu'est-ce donc que l'histoire? Je proposerai de répondre : l'histoire est la connaissance du passé humain.

»Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, 1954. « L'histoire que nous écrivons, l'histoire rétrospective (die Historie) est rendue possible par l'histoire qui s'estfaite (die Geschichte).

» Paul Ricoeur, Histoire et Vérité, 1955. « La véritable histoire objective d'un peuple commence lorsqu'elle devient aussi une histoire écrite.

» Hegel, La Raison dans l'histoire, 1837 (posth.) « L'historien n'a pas à s'occuper des événements tels qu'ils se sont passés en réalité, mais seulement tels qu'onles suppose s'être passés : car c'est ainsi qu'ils ont produit leur effet.

» Nietzsche, Aurore, 1881. « Le document n'était pas document avant que l'historien n'ait songé à lui poser une question, et ainsi l'historieninstitue, si l'on peut dire, du document en arrière de lui et à partir de son observation; par là même il institue desfaits historiques.

» Paul Ricoeur, Histoire et Vérité, 1955. « L'historien est dans la situation d'un physicien qui ne connaîtrait les faits que par le compte rendu d'un garçonde laboratoire ignorant et peut-être menteur.

» Charles Seignobos, Introduction aux études historiques, 1897. Le bon historien « n'est d'aucun temps, ni d'aucun pays » Fénelon. « L'histoire est écrite par les vainqueurs.

» Robert Brasillach, Les Frères ennemis, 1967.. »

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