L'homme est-il par nature un être religieux ?

« Pour Vico, le phénomène religieux est à la base de l'humanisation de l'homme.

C'est la croyance en un êtresupérieur, transcendant( séparé de la réalité sensible) qui a fait entrer l'homme dans la civilisation et dansl'humanité.

En effet, les bestioni( ancêtres de l'homme) ont été effrayés par la foudre et se sont mis à se rassembleret à croire à une divinité pour expliquer ce phénomène.

La religion est un produit de la société et du réel oppresseur Pourtant, beaucoup de philosophes ont vu dans la religion, non pas la nature de l'homme mais quelque chose créepar lui, pour faire face à la réalité. Ainsi, pour Freud, la religion est une pratique substitutive de l'homme au même titre que l'art.

Freud montre dansL'avenir d'une illusion , que les exigences répressives entrent en conflits avec les désirs de l'homme.

La religion a une fonction consolante parce qu'elle offre la pensée d'un au-delà où tous nos désirs seront satisfaits. En effet, la foi religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme.

" La religion est le soupir de la créatureopprimée".

Aliéné économiquement, exploité socialement, l'homme se réfugie dans un monde imaginaire.

C'estpourquoi Marx critique la religion parce que lutter contre la religion, c'est lutter contre le monde de l'exploitation desouvriers.

"La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et pour une autre, laprotestation contre la détresse réelle".

Marx Dès lors le religieux n'est pas l'essence de l'homme mais sa réalisation dans un monde illusoire et l'abolition de lareligieux a pour but de permettre à l'homme de réaliser pleinement sa nature dans le monde réel. L'homme est le produit d'une culture religieuse Nietzsche a annoncé que Dieu était mort et que c'était les hommes quil'avaient tué.

Le philosophe veut signifier par cette phrase que les hommesont perdu brutalement toutes leurs valeurs traditionnelles.

Pourtant il n'estpas sûr que toute trace de religion n'ait disparue de nos sociétés. Comme le dit Micéa Eliade dans son oeuvre Le sacré et le profane , l'homme a-religieux( qui n'est pas religieux) est un phénomène plutôt rare, surtoutdans les sociétés occidentales.

En effet, même s'il est sans religion, l'hommese comporte encore religieusement à son insu parce que les traditions sontencore là même si elles ont été un peu laïcisées.

Pour lui, les réjouissances denouvel an, de Pâques ou de naissance sont encore marquées d'un rituel quiest encore du ressort du religieux. Il faut en effet voir que l'homme a besoin de croire, même si ce n'est pas enun Dieu.

Si comme le dit Nietzsche Dieu est mort, c'est alors à l'homme deredéfinir, réinventer des valeurs communes et y croire.

La croyance est à labase de toute action et nous permet de ne pas être désorienté dans unmonde où plus aucun être supérieur ne vient donner un sens à la vie, où plusaucune vérité ne sous-tend l'existence. L'homme croira donc toujours, mais peut-être plus en un Dieu transcendant,mais dans des valeurs, des idées,... Ainsi, il semble que la naissance de la religion coïncide avec la naissance même de l'homme.

Mais c'est parce qu'ilest un animal raisonnable, qui se distingue du reste du règne animal par son intelligence, que l'homme a besoin de lareligion pour éclairer ses pas.

La religion aurait dès lors à l'origine permit à l'homme de se civiliser.

Les philosophes duXXème siècle ont combattu cette idée, en affirmant que la religion était une création illusoire de l'homme face à uneréalité trop dure.

Pourtant il faut bien admettre que l'homme a besoin de valeur pour gouverner sa vie et que lavérité devenue trop fuyante ne lui permet pas de véritables certitudes.

Même si Dieu est mort, l'homme continuerad'avoir foi dans d'autres objets pour continuer à avancer et à ne pas désespérer de la vie.. »