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l'homme est-il responsable de l'avenir ?

Publié le 22/11/2005

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Le futur indécidable   Mais si l'homme est responsable de l'avenir, dans un autre sens, cela voudrait dire qu'il est maître du temps. Puisque responsabilité implique également maîtrise. Et pourtant on sait bien que le temps est une des choses que l'homme ne pourra jamais contrôler ni maîtriser. Tout d'abord parce que l'homme n'as pas connaissance de l'avenir. Ainsi il faut bien discerner connaissance de responsabilité. Si l'homme ne peut pas connaître le futur on peut pourtant penser qu'il a tout de même une certaine maîtrise de l'avenir par le présent, car tout futur n'est qu'une continuité de ce même présent. Ainsi une connaissance du futur est déjà structurée par la manière de l'assurer au présent. On dit bien que les erreurs du présent auront leurs conséquences dans l'avenir, on peut donc conclure que si l'on veut d'une certaine manière être assuré d'une partie de son avenir il faut donc respecter certaines règles inscrites au présent. Le présent que nous faisons peut nous permettre de connaître l'avenir. On voit bien comment le sujet recoupe ici des questions politiques actuelles dont la formulation banale s'exprime ainsi : quel avenir pour nos enfants ?

La question posée renvoie en partie à la place de l’homme dans l’histoire, à savoir s’il est un acteur ou alors s’il est un facteur ?

Dans la mesure où l’homme vit dans le temps et l’espace, sa présence influe sur le cours des choses. L’homme est inscrit dans l’histoire, c’est-à-dire dans le passé, comme dans le futur. Il convient cependant de discuter la pertinence du mot « responsable « dans une question comme celle-ci.

« innocentes ».

Selon une même logique, Simone de Beauvoir a écrit : « on ne naît pas femme, on le devient ».

Ce quine signifie pas, bien sûr, qu'une femme est biologiquement semblable à un homme, mais que des millénaires decivilisation l'ont persuadée qu'elle devait se soumettre, qu'elle était inférieure.La détermination qui limite notre liberté n'a pas de sens en elle-même, elle n'a que le sens que nous lui conférons.

Lanotion d'obstacle à la volonté est purement subjective : de même qu'un rocher peut être (selon ce que je compteen faire) un obstacle sur mon chemin, un refuge derrière lequel je puis me cacher ou un moyen d'observation dupaysage, de même le fait que je sois né à telle époque, dans tel milieu, petit ou grand, laid ou beau...

peut paralyserou stimuler mon effort.

L'inauthenticité serait de ne pas choisir, de se «laisser choisir» par les valeurs de son milieu,par une inclination du caractère, par ses passions. En un certain sens, la liberté de l'homme est absolue, mais elle n'existe «qu'en situation», c'est-à-dire face à toutesles déterminations qui peuvent jouer tant de l'extérieur que de l'intérieur. Et puisqu'on se choisit nécessairement dans l'avenir alors la responsabilité que l'on prend s'inscrit dans le futur.

Depar ses choix futurs l'homme choisit l'avenir et s'en rend responsable. II.

Le futur indécidable Mais si l'homme est responsable de l'avenir, dans un autre sens, cela voudrait dire qu'il est maître du temps.

Puisqueresponsabilité implique également maîtrise.

Et pourtant on sait bien que le temps est une des choses que l'homme nepourra jamais contrôler ni maîtriser.

Tout d'abord parce que l'homme n'as pas connaissance de l'avenir.

Ainsi il fautbien discerner connaissance de responsabilité. Si l'homme ne peut pas connaître le futur on peut pourtant penser qu'il a tout de même une certaine maîtrise del'avenir par le présent, car tout futur n'est qu'une continuité de ce même présent.

Ainsi une connaissance du futurest déjà structurée par la manière de l'assurer au présent.

On dit bien que les erreurs du présent auront leursconséquences dans l'avenir, on peut donc conclure que si l'on veut d'une certaine manière être assuré d'une partiede son avenir il faut donc respecter certaines règles inscrites au présent.

Le présent que nous faisons peut nouspermettre de connaître l'avenir.

On voit bien comment le sujet recoupe ici des questions politiques actuelles dont la formulation banale s'exprime ainsi : quel avenir pour nos enfants ? Quel environnement pour demain ? Quelle terrelaisserons-nous à nos descendants ? On comprend alors que l'homme agit et que ses actions ont des implications àlong terme : par exemple, opter aujourd'hui pour la construction d'une centrale nucléaire c'est résoudre lesproblèmes actuels d'énergie mais c'est aussi laisser des déchets indestructibles pour des générations et desgénérations après nous.

Les choix actuels ont un retentissement très lointain, non seulement en matière écologiquemais encore en matière politique. III. La responsabilité du présent Si l'on tient compte du fait que le présent est la cause du futur et si l'on note ce que dit Saint- Augustin, alors iln'existe pas d'avenir.

Il n'y a qu'un seul réel temps c'est le présent.

Puisque le futur est pris entre quelque chose quin'existe pas encore et on ne peut pas réfléchir sur quelque chose qui n'existe pas.

Ainsi l'homme ne serait pasresponsable de l'avenir mais du présent car c'est le seul qui existe. « Personne n'a vécu dans le passé, personne ne vivra dans le futur; le présent est le mode de toute vie.

»Schopenhauer. Les implications de ces considérations sont immenses puisqu'elle font de chaque engagement présent unengagement qui nécessite le calcul le plus précis et le plus judicieux. Conclusion : « Nous ne pouvons inférer les événements de l'avenir des événements présents.

- La croyance au rapport de causeà effet est la superstition.

» Tractatus logico-philosophicus , Wittgenstein.

En dépit des implications concrètes des choix présents et de leur éventuel retentissement sur le développement ultérieur des sociétés humaines, il convientde considérer que chaque époque développe sa propre logique et qu'agir en considération du lendemain s'estinévitablement se tromper puisque c'est juger de demain à l'aune du présent.. »

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