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L'homme est-il un être de nature ?

Publié le 11/02/2004

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I. L'homme n'est pas entièrement un être naturel, car son essence dépasse toute naturalité possible : la perspective kantienne. -Selon Kant, l'homme appartient à deux mondes : l'un, déterminé, est celui des phénomènes ; l'autre, indéterminé, est celui des choses en soi. La nature, c'est l'ensemble des phénomènes qui s'offrent à notre pouvoir subjectif de représentation. Le sujet de cette représentation constitue la condition a priori de cette représentation, il lui échappe donc par nature. -L'homme, en échappant à la condition déterminée des phénomènes naturels, peut lui-même déterminer ces phénomènes par sa raison, à travers ce que Kant nomme les "impératifs hypothétiques", où il s'agit de trouver les moyens pour réaliser une fin déterminée. En ce sens, l'homme se représente une nature qui se conforme aux structures mêmes de sa subjectivité, l'homme échappant par lui-même au déterminisme de cette condition objectale, c'est-à-dire déterminée, de la nature ; l'homme est la condition de la représentation, et comme tel il échappe aux conditions mêmes de cette représentation. II. La volonté même de connaître et de maîtriser la nature vient d'une nécessité elle-même naturelle. -Nietzsche refuse à l'homme une nature qui dépasserait toute condition naturelle possible, comme chez Kant.

Le terme de nature renvoie à ce qui existe spontanément, à ce qui est originel, ce qui préexiste à l’homme : elle n’est pas seulement un ensemble de choses, mais un principe de production des choses. Se demander si l’homme est un être de nature peut à la fois sembler aller de soi, dans la mesure où l’homme appartient au règne du vivant et est soumis aux lois de ce règne, et sembler paradoxal, car l’homme n’est accessible que dans une culture et une organisation sociale qui rendent difficilement pensable ce que serait l’homme sans elles. Pour ces raisons, se demander si l’homme est un être de nature ne semble pas inviter à nier l’idée selon laquelle l’homme est à la fois un être de culture et de nature, car il s’agit là d’un état de fait. Il s’agit plutôt de s’interroger sur ce qui fait l’essence de l’homme : la nature est-elle sa véritable essence, que la culture ne fait que recouvrir, voire déformer de manière illégitime ? Ou bien l’ancrage de l’homme dans la nature n’est-il qu’un ancrage accessoire, qui ne constitue pas la véritable destination de l’homme, celle-ci étant à chercher dans ce qui dépasse le règne de la nature ? Après avoir envisagé l’idée que l’essence de l’homme est dans la nature, nous pourrons amener l’idée que cette nature ne dit rien sur ce qu’est l’homme, et que celui-ci est, d’emblée et essentiellement, un être de culture. Nous pourrons alors contester l’idée que l’homme est un être de nature en affirmant que cette idée implique celle d’une nature humaine donnée nécessairement, qui ne correspond pas à la liberté qui définit l’existence humaine.

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