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L'homme et l'outil. ?

Publié le 04/11/2009

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Deux problèmes sont ici à envisager : d'une part la valeur technique de l'outil, d'autre part le problème social que pose le progrès technique.

  • 1 — La valeur technique de l'outil. L'homo faber est créateur d'outil. Les instruments, les outils, les armes caractérisent les étapes et les âges de l'espèce humaine. On a dit que l'outil, au sens le plus général, caractérisait l'humanité car l'animal n'a que des organes (outil-fonction incorporé à l'organisme) qui définissent et délimitent son action. La main humaine, à cet égard, contient potentiellement la réalisation et l'utilisation de tous les outils (et le changement d'outil).

« Ce que nous devons essentiellement aux Hominiens du Quaternaire primitif « écrit Pradines, « c'est l'invention de l'outil et corrélativement ce qu'on pourrait appeler avec Henri Berr, l'invention de la main... la station verticale servait la main et la main pouvait servir au dessein de l'intelligence... Le premier homme a été le premier artisan et c'est au premier art, à la première technique, que nous le reconnaissons. «

« L'homme et l'outil 1.

LA NATURE, MARATRE ENVERS L'HOMME Pour pourvoir à sa subsistance, l'homme est bien moins armé par la nature que la plupart des autres animaux.

Il n'ani griffes pour chasser, ni crocs pour se défendre, ni toison pour se protéger du froid : sa simple survie est déjà unproblème.Le travail humain est donc né du besoin. La nostalgie d'un paradis perdu, d'un état dans lequel l'homme aurait pu vivre sans travailler (Eden de l'AncienTestament, mythe de l'« âge d'or »), souligne par contraste cette dure nécessité.

Parlant des premiers hommes,Platon (Ve/IVe siècle av.

J.-C.) dit que « les arbres (...) leur fournissaient des fruits à profusion, lesquels neréclamaient point d'être produits par la culture, étant au contraire une contribution spontanée de la terre » (LaPolitique, 272 a). 2.

TRAVAIL HUMAIN ET TRAVAIL ANIMAL Le « travail » animal n'est pas perfectible.L'animal ne progresse pas.

La perfectibilité de l'homme est, à l'inverse, liée à la nature même du travail humain.Si les animaux travaillaient — au sens strict — « les castors d'aujourd'hui bâtiraient avec plus d'art et de solidité quene bâtissaient les premiers castors, l'abeille perfectionnerait encore tous les jours la cellule qu'elle habite » (Buffon,Histoire naturelle, 1749-1788). Le travail humain implique la conscience d'un projet.« Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la celluledans sa tête avant de la construire dans la ruche » (Marx, Le Capital, 1867). L'animal ignore l'outil.Le castor qui construit un barrage, le singe qui pèle un fruit ou l'oiseau qui construit un nid n'utilisent pourtransformer la nature que leurs organes naturels. 3.

LE TRAVAIL HUMAIN CREE SES PROPRES OUTILS A la différence de l'animal, l'homme crée les moyens de son travail : les outils.« Le travail commence avec la fabrication d'outils », affirme F.

Engels (Dialectique de la nature, 1878-1883). L'être qui fabrique des outils prouve par là même qu'il est apte à délaisser provisoirement le but à atteindre (parexemple : abattre un arbre) pour l'atteindre plus efficacement par la suite (en l'occurrence, à l'aide d'une hache).C'est précisément cette conduite de détour qui, selon la psychologie de la forme (ou Gestalt-théorie) est lamanifestation privilégiée de l'intelligence. 4.

L'OUTIL REAGIT SUR SON INVENTEUR « L'instrument fabriqué intelligemment (= l'outil), écrit Bergson, réagit sur la nature de l'être qui l'a fabriqué, car enl'appelant à exercer une nouvelle fonction, il lui confère, pour ainsi dire, une organisation plus riche.

Pour chaquebesoin qu'il satisfait, il crée un besoin nouveau » (L'Evolution créatrice, ch.

II, 1907).N.B.

: On distingue traditionnellement l'outil (proprement humain) et l'instrument (occasionnellement utilisé parl'animal). 5.

L'HOMME, ANIMAL FABRICATEUR D'OUTILS • « A quelle date faisons-nous remonter l'apparition de l'homme sur la terre ? écrit Bergson.

Au temps où sefabriquèrent les premières armes, les premiers outils »,(L'Evolution créatrice, ch.

II, 1907). Le seuil où l'homme s'arrache à l'animalité apparaît donc — à Engels comme à Bergson — comme étant le travail.L'homme est d'abord, selon ces philosophes, un homo faber, un animal fabricateur d'outils.. »

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