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L'hygiene et la santé à Barcelone

Publié le 06/04/2014

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L'hygiène et la santé à Barcelone à travers le plan Cerdà (l'Eixample) (1790-1918) Barcelone est une ville du sud de l'Espagne, un pays en retard économique par rapport à l'europe qui s'industrialise dès 1800. L'Espagne ne connait pas de révolution industrielle, même si la Catalogne se mécanise plus rapidement que le reste du pays.. Le pays vient de connaître sa révolution politique, avec la Gloriosa, une époque de démocratisation et de perte de l'empire colonial, une période qui met l'économie du pays entre les mains des bourgeois et qui fait entrer le pays dans l'économie libérale. La Barcelone actuelle est le résultat d'une série d'interventions qui ont déterminé sa morphologie urbaine. Cerdà y participa de façon décisive au XIXème siècle et son projet d'Eixample est resté en vigueur jusqu'en 1953. Mais ni ses Ordonnances de Constructions, ni le Plan Économique n'ont jamais été approuvés. Pendant presque cent ans, se sont succédé différents décrets qui ont peu à peu densifié la proposition initiale. Malgré tout, la valeur de l'Eixample réside de nos jours dans le maintien des principes de base du projet de Cerdà. Face à l'explosion urbaine (Barcelone passe de 100 000 habitants en 1787 à 650 000 habitants en 1913), une problématique se pose : faut-il fonder une ville nouvelle ou refondre la ville ancienne ? On pourra voir si l'Eixample st un appendice de la ville ou si ce projet tente de centraliser la ville. Il faudra également étudier comment le plan Cerdà a t-il conditionné l'hygiène et la santé à Barcelone. On peut se demander, avec Jean-Luc Pinol, si l'Eixample, est un modèle de « l'urbanisation triomphante ». De 1790 à 1918, L'Eixample a-t-il permit d'absorber l'explosion urbaine faisant passer la ville d'une urbanisation mortifère à une ville assainie par «  la cité intégrale » ? 1) De 1790 à 1918, L'Eixample a-t-il permit d'absorber l'explosion urbaine faisant passer la ville d'une urbanisation mortifère à une ville assainie par «  la cité intégrale » ? 1.1) 1790 -1859 : Barcelone avant le plan Cerdà : croissance industrielle et misère ouvrière - Barcelone croît par annexion territoriale : En 1787 a lieu le premier recensement incluant le rattachement de Vallbona à Barcelone. En 1778, la levée de l'interdiction de commercer avec l'Amérique stimule l'économie de la ville. Au début du XIXe siècle, la guerra del Francès (« guerre du Français », Napoléon) marque la ville et la région. Vers 1830, Barcelone développe l'industrie du liège tandis que la viticulture prend son essor. Les guerres dites « carlistes » freinent quelques temps le développement économique de la région, mais dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'industrialisation de la Catalogne reprend son essor. On rapporte d'Angleterre de nouvelles machines à tisser, tandis que les machines à vapeur prennent le relais des chevaux. Problème : on vit très mal dans les quartiers populaires, avec des logements insalubres comme celui du quartier ouvrier de la Barceloneta construit en 1753, et des enfants sont mal nourris et mal soignés. De multiples révoltes éclatent, réprimées dans le sang. Par exemple en 1843, Barcelone est bombardée du haut de la colline de Montjuïc après plus de 2 mois de grèves et de manifestations. Il y a un hôpital royal, mais le développement de la médecine suit les aléas et l'engagement de l'État. La bureaucratie empêche les docteurs progressistes d'agir. En dépit de l'union médecine-chirurgie à nouveau décrétée en 1827, il existe des grades, des chirurgiens de seconde classe etc. Des industriels comme Eusebi Güell, le mécène de Gaudí, tentent d'inventer des systèmes un peu plus humains pour les ouvriers. Ils créent des colònies industrials. L'usine, les maisons des ouvriers, l'église, l'école et la maison du directeur sont réunies à l'intérieur d'une même enceinte, et les enfants bénéficient d'un enseignement gratuit. Mais ces projets restent à l'état de construction utopique et la société prend vite conscience qu'ils ne peuvent être appliqués à une ville entière. L'Eixample semble alors être une solution intermédiaire. Mais surtout, la démographie croissante accélère la mise en pratique du projet d'urbanisation. Malgré une industrialisation intense et précoce par rapport à l'Espagne accompagnée d'une croissance démographique qui fait passer la population urb...

« l'église, l'école et la maison du directeur sont réunies à l'intérieur d'une même enceinte, et les enfants bénéficient d'un enseignement gratuit.

Mais ces projets restent à l'état de construction utopique et la société prend vite conscience qu'ils ne peuvent être appliqués à une ville entière.

L'Eixample semble alors être une solution intermédiaire. Mais surtout, la démographie croissante accélère la mise en pratique du projet d'urbanisation.

Malgré une industrialisation intense et précoce par rapport à l'Espagne accompagnée d'une croissance démographique qui fait passer la population urbaine de 100 000 habitants en 1787 à plus 220 000 en 1850, la capitale catalane est interdite de croissance pour des raisons politiques.

La conception militaire qui préside à l'aménagement du territoire urbain depuis 1714 fait de Barcelone une place-forte flanquée de deux citadelles.

Contrainte de grandir à l'ombre de ses murailles, la ville ne peut conquérir les territoires militaires qui l'entourent.

La conséquence est double : d'une part, la ville connaît un dense remplissage de son espace, de l'autre, la croissance urbaine se reporte sur un anneau périphérique éloigné qui consacre la structure urbaine polynucléaire de la région barcelonaise.

Cet immense déséquilibre démographique rend impératif l'aménagement d'un Ensanche. 1.2) 1859 – 1879 : Triomphe de l'Eixample ? Après avoir rédigé un Avant-projet en 1855, Cerdà rédigea en moins de trois mois le Projet de Réforme et Extension de Barcelone de 1859.

Il est remarquable qu'il ait non seulement rédigé un plan général et un mémoire explicatif du projet, mais qu'il en ait profité pour présenter une théorie appliquée au projet en particulier: la Théorie de la Construction des Villes .

L’urbaniste avait en effet bien cerné les problématiques urbaines.

La croissance urbaine de Barcelone bat son plein, grâce aux annexions territoriales et à l'immigration en provenance de Portop Rico et de Cuba.

A cette époque la population atteint 220 000 habitants, ce qui fait de Barcelone la 17ème ville européenne.

En 1860, La Barceloneta est rattachée à la commune.

En 1897, Les Corts, Gràcia, Sant Andreu de Palomar, Sant Gervasi de Cassoles, Sant Martí de Provençals et Sants i Vallvidrera sont rattachés à Barcelone.

En 1904 c'est le tour de Horta.

Mais Certaines villes étaient déjà des noyaux d’urbanisation, comme Sant Andreu de Palomar, Gracia et Sant Marti au nord et à l’est de l’Eixample, avec une organisation propre et autonome constituée d’une place de marché, d’une église etc.

L’urbanisation de ces villes a été bousculé par l’Eixample, car la route cahoteuse qui les reliait à l’ancienne ville a été agrandit et prolongée.

Les travaux ont été réalisés par ilots à partir de 1860, autour d’une place, parfois construite au milieu des champs comme à Sant Marti à l’est, puis on a relié les ilots.

Les conséquences des travaux ont affecté la ville pendant plus de vingt ans : des lignes de chemins de fer inachevés viennent assombrir la ville quadrillée.

On observe alors une récupération symbolique de l'urbanisation, à travers la toponymie de l'Eixample.

Par exemple le nouveau quartier de Gracia, construit au Nord de Barcelone, est nommé La Salud (en catalán La Salut , la Santé). 1.3) 1879 – 1918 : L'Eixample remis en question ? La creation de la Academia de Higiene de Cataluña en 1887, l'Exposición Universal de 1888 (une « fierté urbaine » selon Pinol), et l'ouverture de l'Instituto de Higiene Urbana de Barcelona en 1891 montrent que « l'hyginénisation » de la ville est en marche. En revanche, l'Eixample, en pleine construction, est détourné de son premier objectif par les conservateurs et les partisans de l'urbanisme noucentiste.

Ces derniers préconisent une urbanisation historique, qui donne un sens symbolique à la ville par la valorisation des monuments barcelonais par exemple.

Ainsi en1879, le plan de réforme de l’Intérieur élaboré par Angel Baixeras i Roig suit le modèle de Cerdà, prévoyait de dégager le pourtour de la cathédrale afin d’aménager un jardin qui se prolonge jusqu’à la place Sant Jaume, cœur du pouvoir civil à Barcelone.

Baixeras suivit ensuite les recommandations de Cerdà en tranchant le centre-ville de trois artères principales en forme de «H»: deux voies parallèles allaient de l’ Eixample vers le port; la troisième était perpendiculaire et passait juste devant la cathédrale, ménageant une sorte de parvis inexistant jusqu’alors.

De ce projet ne fut réalisée que la Via Laietana, ouverte entre 1908 et 1913 ainsi que l’amorce de la voie transversale jusqu’au parvis de la Seu .

Ces projets noucetistes diffèrent du projet d'urbanisme. »

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