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L'IDÉALISME POSTKANTIEN

Publié le 25/03/2015

Extrait du document

Car tout le réel est contenu a priori chez Hegel dans un Absolu premier qui ne fait que se réaliser dans le monde. Rien de plus étranger à la pensée de Kant que cette doctrine dans laquelle le réel est rationnel parce qu'il n'est rien d'autre que l'effectuation d'une Raison absolue préexistante. Le mot d'ordre de Hegel pour­rait être : «das Wesen muss erscheinen«, «l'essence doit apparaître «, bref, ce qui est a priori doit s'imposer dans l'expérience. Mais, à la différence de Kant, l'a posteriori n'est rien d'autre chez Hegel que l'a priori, rien d'autre que sa manifestation. La dichotomie kantienne de l'a priori et de I 'a posteriori est effacée : l'irréductibilité de l'être au concept, de l'apparence à l'essence, du monde au sujet, est estom­pée. Le système 

« scepticisme empiriste sera défendu par Schulze ( 1761-1833), notam­ ment dans son Aenésidème de 1762.

Schulze affirme que Kant n'a pas réussi à dépasser Hume et que le criticisme aboutit lui-même au scepticisme.

La méthode critique de Kant serait, selon lui, profon­ dément contradictoire : d'un côté, elle borne sévèrement la connais­ sance aux phénomènes, de l'autre elle inclut la chose en soi, qui est, par définition, extra-phénoménale.

La critique de Schulze est aussi fine que contradictoire.

D'une part, elle saisit une difficulté pro­ fonde que l'on peut éprouver à la lecture de Kant: ou bien c'est la limitation de nos connaissances aux phénomènes qui est légitime chez Kant, et donc la Critique elle-même est illégitime, puisque sa démarche n'est pas expérimentale, ou bien c'est la démarche trans­ cendantale de la Critique qui est légitime, mais alors il est injusti­ fiable de prétendre limiter nos connaissances à l'expérience.D'autre part, elle démontre une incompréhension du point de vue transcen­ dantal: selon Schulze, Kant ne parviendrait pas à démontrer qu'un sujet transcendantal existe derrière le sujet empirique, pas plus que des choses en soi existent derrière les phénomènes.

Il est vraisem­ blable que Schulze ne saisit pas que ces entités transcendantales ne sont pas à penser comme un arrière-monde« réel» des phénomènes, mais comme des points de vue nécessaires sur eux.

Quoi qu'il en soit, il est remarquable que Jacobi et Schulze éprouvent une diffi­ culté similaire à comprendre un point central de la doctrine de Kant.

En effet, les deux questions: «comment la chose en soi pourrait­ elle être cause des phénomènes ? » et «comment la conscience transcendantale pourrait-elle être, elle, cause de l'objectivité de la connaissance ? », qui semblent judicieuses, n'ont pas de sens dans la doctrine kantienne, car l'a priori n'est pas« cause», mais condi­ tion de possibilité.

En définitive, sauver la métaphysique ou revenir à Hume peuvent être ici compris comme des symptômes de la dif­ ficulté inouïe de compréhension que pose le point de vue transcen­ dantal kantien.

Le postkantisme aura toujours la tentation soit de «remplir» la chose en soi, en lui attribuant un «contenu», la sub­ stantifiant ainsi de façon métaphysique, soit d'amender Kant en ten­ tant de se débarrasser d'elle comme d'un vieil oripeau métaphysique que Kant aurait eu la faiblesse de tolérer dans son système.

B.

Réformer ou prolonger Kant? En 1786, Reinhold publie ses Lettres sur la philosophie kantienne, dans lesquelles il prend la défense du criticisme.

Détournant le mot Lei héritiers de Kam • 69. »

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