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l'idée de nature humaine peut-elle s'accorder avec la diversité des cultures ?

Publié le 25/11/2005

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..). Elle permet de penser l'existence d'un homme selon l'espèce mais non selon l'essence et donc d'aboutir à de dangereuses conclusions. C- L'homme comme être pensant Cette ambigüité se retrouve dans les définitions de l'homme qui recherche l'essence de son être. Ainsi Pascal dans les Pensées ne peut concevoir un être qui ne pense pas. (Pensées, 339). On arrive à une contradiction où certains hommes ne sont plus des hommes parce qu'ils ne correspondent pas à l'idée que l'on se fait de l'homme. II-La nature humaine comme illusion d'un homme sans culture A-L'idée d'une nature humaine est toujours déjà un phénomène culturel. On voit l'impossibilité de saisir la nature humaine en elle-même indépendamment de cette culture qu'elle survole. C'est toujours par l'intermédiaire d'une langue et d'une culture que s'effectue la prise de conscience de la nature. B- On aboutit à un sens affaiblit de la nature humaine qui apparaît alors comme illusoire.

La diversité des cultures est un fait observé, c'est reconnaître la diversité des comportements humains, la manière de penser ou d'appréhender le monde. Ce fait semble rendre difficile l'idée de nature humaine qui au contraire tente de ramener l'homme dans un cadre de définitions, une compréhension du phénomène homme dégager de ses différences. L'idée de nature humaine postule que derrière les différences culturelles existe une unité, un être de l'homme. L'opposition est nette entre la diversité apparente de l'homme et l'idée d'une définition de l'homme. La question est de savoir si on peut aller au-delà des diversités culturelles et penser une nature commune aux hommes, c'est-à-dire existe-t-il une idée de l'homme englobant toutes les cultures. C'est le problème d'une définition de l'homme qui se pose ici. C'est ensuite sur le thème de nature humaine qu'il faut s'interroger et voir comment dans un sens faible il est un outil de compréhension des cultures. Enfin au-delà de cette opposition n'existe-t-il pas un passage de l'un à l'autre qui nous permet de comprendre l'idée de nature comme une mesure par laquelle l'homme juge ses façons d'agir.

« B- On aboutit à un sens affaiblit de la nature humaine qui apparaît alorscomme illusoire.

Chercher à penser une nature humaine c'est toujours penserl'homme tel qu'il n'est pas.

C'est le constat de Rousseau pour qui la « natureactuelle » de l'homme doit être distinguée d'une « nature originaire »(Rousseau, discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes) La « nature actuelle « de l'homme est artificielle car l'homme « actuel » est un homme devenu, ou encore comme l'appelle rousseau« l'homme de l'homme », par opposition à l'homme de la nature; il est difficilede s'imaginer l'homme « tel que l'a formé la nature », c'est-à-dire à l'étatsauvage.

Il faut souligner que cet état de nature est une supposition, unconcept théorique ou opératoire.

L'idée de nature humaine n'est qu'uninstrument permettant de mesurer notre état présent, un outil dans lacompréhension de l'homme et ses différents comportements. III- L'approche anthropologique où la question d'une articulation entreune nature humaine et la diversité des cultures A- De ce point de vue définir une nature humaine s'est tenter de rendrecompte de la diversité des cultures, c'est-à-dire utiliser une fiction, poser unehypothèse, pour pouvoir disposer de « notions justes pour bien juger de notreétat présent.

» (Rousseau) B- On peut dès lors rechercher une articulation entre la nature et la culture en se demandant quelle démarcationpouvait exister entre une nature humaine et un état de culture.

Il ne s'agit pas d'opposer deux moments del'homme, mais de comprendre comment on passe de l'un à l'autre, comment on peut comprendre l'homme par ladéfinition d'une hypothétique nature humaine.

C'est le travail accompli par Claude Lévi-Strauss qui en se plaçant àla suite de Rousseau définit la culture comme un prolongement de la nature. « Posons donc que tout ce qui est universel chez l'homme relève de l'ordre de la nature et se caractérise par laspontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif etdu particulier ».

( Les structures élémentaires de la pensée). C'est à partir de ces définitions que la prohibition de l'inceste apparaît comme le seul fait universel de l'homme, il se retrouve dans tous les groupes sociaux.

Le passagede l'homme comme être naturel à l'homme comme phénomène culturel s'effectue au moment de cette interdiction. Où finit la nature ? Où commence la culture ? Dans « Les structures élémentaires de la parenté », Lévi-Strauss a tenté de répondre à cette double question. La première méthode, dit-il, et la plus simple pour repérer ce qui est naturel en l'homme, consisterait àl'isoler un enfant nouveau-né, et à observer pendant les premiers jours de sa naissance.

Mais une telle approches'avère peu certaine parce qu'un enfant né est déjà un enfant conditionné.

Une partie du biologique à la naissanceest déjà fortement socialisé.

En particulier les conditions de vie de la mère pendant la période précédantl'accouchement constituent des conditions sociales pouvant influer sur le développement de l'enfant.

On ne peutdonc espérer trouver chez l'homme l'illustration de comportement préculturel. La deuxième méthode consisterait à recréer ce qui est préculturel en l'animal.

Observons les insectes.

Queconstatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sont transmiseshéréditairement.

Les instincts, l'équipement anatomique sont tout.

Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler « le modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, morales ou religieuses). Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs.

Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, desoutils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches.

Même les grands singes, ditLévi-Strauss , sont décourageants à cet égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articuler les sons du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totale incapacitéd'attribuer aux sons émis ou entendus le caractères de signes .

» Les recherches poursuivies ces dernières décennies montret, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser des outils élémentaires etéventuellement en improviser », que « des relations temporaires de solidarité et de subordination peuvent apparaîtreet se défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu' « on peut se plaire à reconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou de contemplation ».

Mais, ajoute Lévi-Strauss , « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont plus éloquents encore –et dans un tout autre sens, parleur pauvreté ».

De plus, et c'est là sans doute la caractéristique la plus importante, « la vie sociale des singes ne se prête à la formulation d'aucune norme ». A partir de cette constatation, Lévi-Strauss indique ce qui lui semble être le critère de la culture : « Partout où la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture. » Mais les règles institutionnelles qui fondent la culture sont particulières et varient d'une société à l'autre.

On peut donc affirmer que l'universel, ce quiest commun à tous les hommes, et la marque de leur nature.

C'est donc ce double critère de la norme (règle) et del'universalité qui permet –dans certain cas- de séparer les éléments naturels des éléments culturels chez l'homme :. »

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