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L'idée de performance n'a-t-elle qu'une valeur technique ?

Publié le 27/02/2008

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La performance semble pouvoir se définir comme une prouesse, un exploit qui le plus souvent prend sa place dans le domaine sportif. Ainsi parle-t-on de performances athlétiques d'un individu etc. Mais surtout, la performance se définit par un rapport optimal dans l'utilisation d'un matériau quel qu'il soit et notamment du corps. La technique quant à elle est l'ensemble de procédés inventés et mis en oeuvre par l'homme en vue de produire un certain nombre de résultats jugés utiles. Ou plus largement, l'exercice d'un art, d'une certaine habileté accompagné de la connaissance donc d'une certaine science de l'objet. Dès lors si la performance n'est pas toujours utile, il n'en reste pas moins qu'elle semble bien être l'exercice d'une habileté, d'une excellence exigeant un effort, un travail sur soi, une discipline du corps. Mais dans ce cas, n'est pas dire alors que la performance dépasse le simple champ technicien notamment en vue d'une valeur éthique ? En effet, l'excellence se définit comme une vertu et la performance suppose aussi une long exercice, une abnégation, la mise en exergue des capacités de l'homme et en tant qu'individu il s'agit alors d'un modèle. Dès lors c'est bien « l'idée » en tant que représentation de la performance qui en question ici. Il s'agit alors d'une approche nécessairement définitionnelle. En effet, si l'idée de performance renvoie à une valeur technique en tant que maîtrise (1ère partie), il faut bien voir que cette idée même dépasse le champ phénoménale du sensible pour passer au travail du psychisme, du spirituel voire repose sur une certaine ontologie (2nd partie) permettant alors de proposer une portée éthique à cette idée de performance (3ème partie).
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« b) C'est en ce sens que l'on peut resaisir cette idée de performance comme un idéal directeur ou régulateur pourutiliser la terminologie kantienne en vue d'une excellence ce qui était une volonté de Coubertin.

Mais une idée envue de quoi ? Il semble que l'on puisse trouver une réponse de cette volonté de performance dans la modification denotre nature propre et du monde extérieur dans l'idéal cartésien que Descartes développe à partir d'une réflexion sur la technique dans le Discours de la méthode à savoir : il faut se rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

Il s'agit de façon le monde suivant nos capacités, mais surtout d'en prendre la mesure.

Il s'agit dedévelopper la volonté de l'homme dans le monde afin qu'il fasse sien cette nature ingrate.

Dès lors la performanceest la marque même pour l'homme de la possibilité de dompter sa nature, de la modifier et de poursuivre ledéveloppement de lui-même.c) Cette formule si elle incarne bien la volonté et l'idéal d'un progrès notamment chez les Classiques d'un progrèsscientifique, il ne faut pas être dupe du vocabulaire disciplinaire et agonistique que traduit cette expression.

Et c'estnotamment ce que l'on peut voir aussi chez Bacon dans le Novum organum puisqu'il s'agit de « vaincre la nature ». La technique n'a donc pas tant un rôle d'auxiliaire de la nature afin de pourvoir une nature insatisfaisante que celuide maîtriser la nature, c'est-à-dire de pouvoir l'utiliser, la comprendre et finalement de faire du monde, un mondeproprement humain.

Cependant, nous touchons alors à un point essentiel de l'idée de performance qui en exhalealors toute la valeur technique et d'une certaine manière exposer une certaine ontologie : c'est volonté propre à latechnique dont la performance semble être la maximisation en tant que maîtrise totale « d'arraisonner le monde »comme le dit Heidegger .

En ce sens, la technique est porteuse d'une ontologie, d'une vision du monde.

Or ce développement proprement humain du monde est bien ce que Heidegger appelle dans sa critique dans Question sur la technique ? un « arraisonnement ».

Plus exactement cela signifie un dévoilement du monde que l'on trouve dans le fondement mathématique de la nature.

La raison se fait au monde, elle se dévoile au grand jour.

Et c'est dansl'arraisonnement que se trouve le danger de la technique, c'est-à-dire dans son essence.

De ce point de vue, onpeut dire aussi avec Max Weber dans le Savant et le Politique que la technique produit un « désenchantement du monde » : le monde est maîtrisé, cadencé, connu etc.

la performance est alors l'expression la plus poussée de cettevolonté technicienne.

Transition : Ainsi l'idée de performance se comprend elle non pas tant en vue d'une valeur sensible de la technique bien qu'elleen soit l'expression maximisée, mais porte en elle une véritable valeur spirituelle en tant que développement de lapuissance de la volonté mais aussi une ontologie comme vision du monde.

Dès lors on peut alors saisir cettemaîtrise, ce contrôle à l'homme d'une anthropologie mais aussi d'une éthique en tant qu'effort sur soi.

L'idée deperformance développe alors un sens éthique particulier tant en nous renseignant sur ce que l'homme.

III – Connaissance & Ethicité a) En effet, si l'on peut tout d'abord dépasser simplement la valeur technique de la performance c'est tout d'abordparce que celle-ci en tant qu'effort et exercice de la puissance de la volonté puissance développe une exigence desoi.

Mais surtout, du point de vue de la connaissance de l'homme et de ses capacité, elle nous montre que nous neconnaissons pas les capacité du corps, nous ne connaissons pas ce que peut le corps et c'est bien ce que montreSpinoza dans l' Ethique livre III, proposition 3, scolie : « .

Et il ne faut point s'étonner de cela, puisque personne encore n'a connu assez profondément l'économie du corps humain pour être en état d'en expliquer toutes lesfonctions ; et je ne parle même pas ici de ces merveilles qu'on observe dans les animaux et qui surpassent debeaucoup la sagacité des hommes, ni de ces actions des somnambules qu'ils n'oseraient répéter durant la veille :toutes choses qui montrent assez que le corps humain, par les seules lois de la nature, est capable d'une fouled'opérations qui sont pour l'âme jointe à ce corps un objet d'étonnement.

Ajoutez encore que personne ne saitcomment et par quels moyens l'âme meut le corps, ni combien de degrés de mouvement elle lui peut communiquer,ni enfin avec quelle rapidité elle est capable de le mouvoir.

D'où il suit que, quand les hommes disent que telle outelle action du corps vient de l'âme et de l'empire qu'elle a sur les organes, ils ne savent vraiment ce qu'ils disent, etne font autre chose que confesser en termes flatteurs pour leur vanité qu'ils ignorent la véritable cause de cetteaction et en sont réduits à l'admirer.

» L'essentiel est alors de voir que ne sachant pas de quoi est capable le corpsl'idée même de performance nous communique l'idée et possibilité d'un progrès, c'est-à-dire d'un perfectionnementet il s'agit dès lors d'une valeur éthique. b) En effet, si nous entrons proprement dans le champ de l'éthique c'est bien parce que l'homme produisant laperformance ou le sportif la produisant peut être pris comme un exemple de volonté et d'effort.

Son effort a pourbut de développer les capacités de l'homme.

Il est donc un modèle.

Or comme on le voit chez Kant dans la Doctrine de la vertu , l'exemple a proprement pour but de susciter le développement de l'éthique.

Il est modèle de travail d'exigence par rapport à soi.

Développant la puissance de l'homme il est alors qui une volonté qui a fait fi de sespassions basses.

Et c'est bien ce que l'on percevoir dans la lignée de la compréhension stoïcien de l'effort.

Dès lorsla performance de part son implication manifeste alors la liberté de l'homme qui se détermine et se choisit en tantque sujet et personnalité.c) Mais le point essentiel est alors de voir la portée téléologique voire métaphysique sur la nature que supposecette idée de progrès et de perfection que manifeste la performance.

En effet, le développement des capacités del'homme se manifeste ici dans un individu.

Or s'il doit être un modèle c'est dans la mesure où il manifeste le potentielhumain en vue du développement de toutes les capacités de l'homme.

L'individu, et la performance ne sont alorsque des points ponctuels dans le temps qui nous montre que l'homme connaît un progrès historique : son évolutionn'est pas statique, il se perfectionne et n'a pas atteint son développement ultime.

Et c'est en ce sens que l'on peutcomprendre la thèse du monogénisme que développe en filigrane notamment à travers l'Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique de Kant développant alors un dessein de la nature : « Toutes les. »

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