L'idée du mal est-elle plus dangereuse que sa réalisation ?
Publié le 27/02/2008
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Lorsque nous parlons d''idée du mal nous parlons en vérité de deux choses distinctes : il y a l'idée du mal comme concept du mal, c'est-à-dire définition de ce qu'est une action mauvaise. En ce sens, l'idée du mal est la représentation d'une action contraire à la morale, en ceci qu'elle consiste à attenter à l'intégrité physique ou morale d'autrui. Et il y a l'idée du mal comme préméditation de l'action mauvaise, comme méditation sur le mal que l'on se propose de commettre effectivement. Ainsi nous passons de l'idée du mal à sa réalisation, c'est-à-dire à la mise en oeuvre de ce que nous avons prémédité de faire qui va causer une douleur physique ou morale à l'un ou l'autre de nos semblables.
Quelque chose de dangereux est une chose qui représente un danger pour l'intégrité physique ou morale d'une personne. On dira d'une action qu'elle est dangereuse parce que sa pratique s'accompagne d'un risque pour la perpétuation de la vie d'un être (comme le parachutisme) ou parce qu'elle peut causer des dommages moraux (comme les pratiques sectaires).
En nous demandant si l'idée du mal est plus dangereuse que sa réalisation, nous cherchons à déterminer deux choses : si l'idée du mal incarne un degré de danger tant moral que physique supérieur à la réalisation du mal, ou si l'idée du mal incarne un degré de danger physique ou moral supérieur à la réalisation du mal. Nous nous demanderons donc si l'idée du mal est plus dangereuse que sa réalisation pour l'intégrité physique et morale de l'individu à la fois ou séparément.
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