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l'image n'est-elle qu'une apparence trompeuse ?

Publié le 26/11/2005

Extrait du document

. ). Par exemple le bon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace à trois dimensions.  Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'il est.  L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf. les règles de 1a perspective).   2) Parce que l'art n'est qu'imitation.   L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous par l'intermédiaire de nos sens. C'est dans la juste mesure où le poète ne s'élève pas au dessus des apparences sensibles qu'il représente les Dieux à l'image des hommes. L'art conforte les hommes dans leur erreur première : ce qui est, est ce qui apparaît.

Analyse du sujet :

Le sujet a la forme à la fois d'une interrogation totale et d'une concessive. En effet la question n'est pas : l'image est-elle une apparence trompeuse ? Mais l'image n'est-elle qu'une apparence trompeuse. La question nous invite dans un premier temps à traiter de l'image comme apparence trompeuse – puis à nuancer cette thèse en montrant la possibilités d'autres horizons pour qualifier l'image. Pour cela attardons-nous sur les deux concepts centraux de notre question – trompeur étant à comprendre simplement comme ce qui duppe, ce qui pousse à l'erreur :

Image

  • Représentation (ou réplique) perceptible d'un être ou d'une chose.
  • Représentation de la forme ou de l'aspect d'un être ou d'une chose

      par le dessin, la peinture

      par des procédés d'enregistrement photographique.

      par la reproduction au moyen de procédés d'impression de tels dessins, peintures ou photographies

      par les arts plastiques

  • Portrait, réplique, reflet (d'un être ou d'une réalité concrète)
  • Réplique d'un être ou d'une chose, mais qui n'en reproduit pas réellement, formellement l'aspect
  • Manifestation, expression sensible de l'invisible ou de l'abstrait
  • Représentation concrète servant à rendre sensible une idée abstraite : métaphore, symbole...
  • Par analogie : représentation par la parole ou l'écriture, description.

 

Apparence

  • Aspect ou façon d'apparaître
  • Manière dont quelque chose apparaît, se manifeste.
  • Aspect sensible de quelque chose, en ce qu'il s'oppose à son essence ou à sa substance
  • Aspect seulement superficiel, souvent trompeur d'une chose, par opposition à sa réalité.

Problématisation

L'image n'est-elle qu'une apparence trompeuse ? Le sujet nous installe de prime abord dans une critique classique de l'image comme pâle copie, comme simulacre de la réalité. L'image serait une apparence au sens non de phénomène mais au sens de copie trompeuse, illusoire (Schein et non Erscheinung) qui n'a d'autre ambition que celle de tromper, d'illusionner, de passer pour ce dont elle n'est que la copie. L'image n'est-elle pour autant que cela : l'image n'a-t-elle pas de fonction importante à jouer dans le processus de penser. En effet peut-on penser à proprement parler sans image ? On le voit l'image semble ne pas se limiter à sa caractéristique de trompeuse. D'où notre question : dans quelle mesure l'image oscille-t-elle entre apparence trompeuse et outil dont on ne peut se passer ? Peut-on malgré le possible écueil de l'image trompeuse faire l'économie de l'image ?

 

« imitateur.

» Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation dumonde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence.La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture.

Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Ildistingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artisteimitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e.Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère , Hésiode , ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-cepas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

etcréditent le mensonge.b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable àcelui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en aque l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintreest celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace àtrois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'ilest.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf.

les règles de 1a perspective). 2) Parce que l'art n'est qu'imitation . L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous par l'intermédiaire denos sens.

C'est dans la juste mesure où le poète ne s'élève pas au dessus des apparences sensibles qu'il représenteles Dieux à l'image des hommes.

L'art conforte les hommes dans leur erreur première : ce qui est, est ce quiapparaît.

L'art n'est qu'illustration de l'opinion, représentation de la représentation subjective.

3) Parce que l'art n'est qu'imitation d'une imitation, un simulacre .

Dans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés ».

En effet, il y a trois degrés de réalité. · La première, celle qui est vraiment et pleinement, est la réalité intelligible ou Idée.

Pour Platon les Idées ne sont pas des produits de notre intelligence, constitutives de cette dernière (rationalisme) ou formées aucontact de l'expérience (empirisme).

Elles existent indépendamment de notre pensée.

L'Etre est l'intelligible oumonde des Idées.

Cette thèse rend compte et de la connaissance, la réalité est intelligible, objet d'uneconnaissance, et de l'ordre du monde.

C'est parce que le monde est en lui-même intelligible que nous pouvons leconnaître.· La seconde, ensemble des êtres naturels ou artificiels, est seconde, sa réalité est moindre, dans la mesure où elle est imitation de la première.

Les êtres naturels doivent leur existence à un Démiurge qui a façonnéla matière en contemplant le monde des Idées (« Timée » ).

De même le bon artisan fabrique son objet en se réglant sur son Idée.

Ces êtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter.· La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'ilimite ce qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notre reflet dans lemiroir.

Elle est le reflet d'une apparence.

En fait, il n'y a rien à voir.Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence, apparencetrompeuse, apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et en accentue la puissancetrompeuse, mais encore il nous attache à ce monde des apparences en produisant des apparences qui plaisent,excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'hommeraisonnable n'y a pas sa place.

L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale.

On trouve ici la premièrecondamnation morale de l'art et par suite la première justification théorique de la censure artistique dont relèveencore la condamnation des « Fleurs du mal » au milieu du XXe.

Rousseau au XVIIIe, sur ce point fort différent des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.

L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire.Apparence, il joue le jeu des apparences.

Tout d'abord parce qu'il est, dans la société bourgeoise - société de lacomparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociable d'une mise en scène sociale.

On vaau théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour se comparer, médire, recueillir lespotins...

Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à bon compte nous illusionner surnous-mêmes.

Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle des malheurs d'autrui etnous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

Mais cependant nous avons. »

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