L'imagination peut-elle s'affranchir de toute contrainte ?

« Or cette peur est insensée : car tout comme le corps, l'âme est faite d'atomes.

La mort est leur dispersion définitive; rien ne subsiste donc qui pourrait laisser prévoir une vie après la mort ; quant à la mort elle-même, elle n'est rienque nous puissions ressentir : elle est un néant, néant d'être et absence de toute sensation.

Elle ne nous concernepas, ne nous touche pas.

Tant que je suis là, capable de sentir, la mort n'est pas ; quand elle est là, je n'y suisplus.

Puisqu'elle ne nous causera aucun trouble, l'inquiétude liée à son attente est dénuée de sens.

C'estl'imagination qui nous empoisonne. C'est-à-dire que les hommes inventent collectivement des représentations des dieux, qui les écartent de la vérité. Le sage est donc celui qui, loin d'affranchir son imagination, prend conscience qu'il faut s'en affranchircomplètement. Mais si le but de la philosophie, comme recherche de la vérité, amène les philosophes à se méfier du rôle del'imagination, il faut néanmoins considérer que la problématique esthétique est tout à fait différente. C - LA PUISSANCE CREATRICE DE L'IMAGINATION Pour Bachelard, par exemple, l'imagination n'est pas à limiter dans son usage, mais à rétablir dans son plein droit.

Cequi est contraignant, ce sont les images qui nous empêchent d'accéder à la puissance créatrice. Ce pouvoir de négation que révèle l'imagination est positif.

L'imagination est une puissance majeure pour l'homme.Comme l'avait montré Kant, elle n'est pas simplement "reproductrice" mais également productive.

Bachelard élèvecette faculté, qui précède l'expérience à une puissance d'anticipation de l'avenir.En ce sens, l'imagination nous détache du passé et du présent et ouvre le champ du futur.

La fonction de l'irréelnous permet de dépasser le donné pour nous projeter vers ce qui n'est pas encore.

L'imagination dynamise, en nousréveillant de nos habitudes et de nos automatismes.

Elle est une porte ouverte sur le champ du possible qui coexisteau champ du réel. Le poète est celui qui s'affranchit des contraintes des valeurs sociales et culturelles, pour retrouver la véritableimpulsion de la nature dans l'homme. L'image du poète est parfaitement libre et elle a cette qualité de libérer à son tour l'imagination du lecteur. En ce sens, le travail de création est une lutte constamment renouvelée contre les limites psychologiques etsociales de l'imagination. Mais cette définition ne vaut que dans ce que Bachelard appelle une phénoménologie de l'imagination. En revanche, il faut se méfier des images stéréotypées qui font obstacle à l'art, aussi bien qu'à la science. IV - DES REFERENCES UTILES Épicure: Lettre à MénécéePascal: PenséesSpinoza: ÉthiqueBachelard: La poétique de l'espace V - LES FAUSSES PISTES Ne voir dans l'imagination qu'une puissance de liberté.

Se limiter à un seul sens de "contrainte". VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR Un sujet qui risque de rester très allusif, si l'on ne précise pas les définitions de l'imagination en fonction du champconsidéré (social, théorique ou artistique). « Rien n'est plus libre que l'imagination humaine; bien qu'elle ne puisse déborder le stock primitif des idées fourniespar les sens externes et internes, elle a un pouvoir illimité de mêler, composer, séparer et diviser ces idées dans. »