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L'indifférence est-elle liberté ?

Publié le 27/02/2008

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.. Le christianisme est une métaphysique de bourreau. » (Le Crépuscule des idoles). 3. TROISIÈME MOMENT : CONTENU ÉLUDÉ DE L'ÉNONCÉ On met entre parenthèses l'idée souvent retenue et selon laquelle l'indifférence constitue la négation même de la liberté. La plupart des philosophes rejettent formellement la liberté d'indifférence en raison de son «indéterminisme». Il n'y a de liberté que si l'on se détermine nécessairement. Derrière la pseudo-liberté qui révèle notre indifférence et notre indétermination, se profile la liberté véritable non point comme un choix « entre deux actions » mais comme « attitude de tout l'être par laquelle il se choisit lui-même». 4. QUATRIÈME MOMENT : CONTENU FONDAMENTAL DE L'ÉNONCÉ « L'indifférence me semble signifier proprement cet état dans lequel la volonté se trouve, lorsqu'elle n'est point portée, par la connaissance du vrai ou du bien, à suivre un parti plutôt qu'un autre ; et c'est en ce sens que je l'ai prise, quand j'ai écrit que le plus bas degré de la liberté consistait à nous déterminer aux choses auxquelles nous sommes indifférents. Mais peut-être que, par ce mot d'indifférence, d'autres entendent une faculté positive de se déterminer à l'un ou l'autre de deux contraires, c'est-à-dire à poursuivre ou à fuir, à affirmer ou à nier.

On met entre parenthèses l'idée souvent retenue et selon laquelle l'indifférence constitue la négation même de la liberté.  La plupart des philosophes rejettent formellement la liberté d'indifférence en raison de son «indéterminisme«.  Il n'y a de liberté que si l'on se détermine nécessairement. Derrière la pseudo-liberté qui révèle notre indifférence et notre indétermination, se profile la liberté véritable non point comme un choix « entre deux actions « mais comme « attitude de tout l'être par laquelle il se choisit lui-même«.

« L'homme est tenu pour libre afin de pouvoir être moralement tenu pour responsable de ses actes.

Cette liberté estdénoncée par Nietzsche comme étant une liberté de théologien :« Il ne nous reste aujourd'hui plus aucune compassion pour le concept de « libre arbitre », nous savons trop bien cequ'il est — le tour de force le plus infâme des théologiens pour rendre l'humanité, à leur façon «responsable» c'est-à-dire dépendante à leur égard...

Je donnerai seulement ici la psychologie de cette tendance à vouloir rendreresponsable.

Partout où l'on cherche des responsabilités, c'est généralement l'instinct de vouloir punir et de vouloirjuger qui est à l'œuvre.

On a dépouillé le devenir de son innocence lorsqu'on a ramené telle ou telle manière d'être àla volonté, à des intentions, à des actes de responsabilité (...).

Les hommes furent conçus comme « libres » pourpouvoir être jugés, pour pouvoir être punis — pour pouvoir devenir coupables : en conséquence, il fallait que chaqueaction soit pensée comme voulue, que l'origine de chaque action repose dans la conscience...

Le christianisme estune métaphysique de bourreau.

» (Le Crépuscule des idoles). 3.

TROISIÈME MOMENT : CONTENU ÉLUDÉ DE L'ÉNONCÉ On met entre parenthèses l'idée souvent retenue et selon laquelle l'indifférence constitue la négation même de laliberté.La plupart des philosophes rejettent formellement la liberté d'indifférence en raison de son «indéterminisme».Il n'y a de liberté que si l'on se détermine nécessairement.

Derrière la pseudo-liberté qui révèle notre indifférence etnotre indétermination, se profile la liberté véritable non point comme un choix « entre deux actions » mais comme «attitude de tout l'être par laquelle il se choisit lui-même». 4.

QUATRIÈME MOMENT : CONTENU FONDAMENTAL DE L'ÉNONCÉ « L'indifférence me semble signifier proprement cet état dans lequel la volonté se trouve, lorsqu'elle n'est pointportée, par la connaissance du vrai ou du bien, à suivre un parti plutôt qu'un autre ; et c'est en ce sens que je l'aiprise, quand j'ai écrit que le plus bas degré de la liberté consistait à nous déterminer aux choses auxquelles noussommes indifférents.

Mais peut-être que, par ce mot d'indifférence, d'autres entendent une faculté positive de sedéterminer à l'un ou l'autre de deux contraires, c'est-à-dire à poursuivre ou à fuir, à affirmer ou à nier.

Or, je n'aijamais nié que cette faculté positive se format en la volonté.

Tant s'en faut, j'estime qu'elle s'y rencontre, nonseulement dans les actions où elle n'est portée par aucune raison évidente vers un parti plutôt que vers un autre,mais encore dans toutes ses autres actions ; au point que, lors même qu'une raison fort évidente nous pousse versun parti, quoique, moralement parlant, il soit difficile que nous puissions faire le contraire, parlant néanmoinsabsolument, nous le pouvons.

Car il nous est toujours permis de nous empêcher de poursuivre un bien qui nous estclairement connu, ou d'admettre une vérité évidente, pourvu seulement que nous pensions que c'est un bien detémoigner par là notre libre arbitre.

De plus, il faut remarquer que la liberté peut être considérée dans les actions dela volonté, soit avant qu'elles soient accomplies, soit pendant leur accomplissement.Or, il est certain qu'étant considérée dans les actions avant qu'elles soient accomplies, la liberté entraînel'indifférence, prise dans le second sens, mais non dans le premier.

Et bien que, quand nous opposons notrejugement aux commandements des autres, nous nous disions plus libres de faire ce pour quoi rien ne nous estprescrit par autrui, et où il nous est permis de suivre notre propre jugement, que de faire ce qui nous est interdit,pourtant, en opposant nos jugements entre eux ou nos connaissances les unes aux autres, nous pouvons dire quenous sommes plus libres pour faire ce qui ne nous paraît ni bien ni mal, ou encore ce en quoi nous connaissonsbeaucoup de raisons pour le bien certes, mais autant d'autres pour le mal, que pour faire ce en quoi nousapercevons beaucoup plus de bien que de mal.

En effet, une plus grande liberté consiste soit dans une plus grandefacilité à se déterminer, soit dans un plus grand usage de cette puissance positive que nous avons de suivre le pire,tout en voyant le meilleur.

Or, si nous suivons ce en quoi nous apparaissent plus de raisons de faire le bien, nousnous déterminons plus facilement, si nous faisons le contraire, nous faisons un plus grand usage de notre puissancepositive ; et ainsi nous pouvons dans tous les cas agir plus librement touchant les choses où nous voyons plus debien que de mal que touchant celles que nous appelons indifférentes.

En ce sens également, nous faisons moinslibrement les choses qui nous sont commandées par d'autres et auxquelles, sans cela, nous ne nous porterions pasde nous-mêmes, que celles qui ne nous sont pas commandées ; d'autant que le jugement qui nous dit que ceschoses-là sont difficiles à faire s'oppose au jugement d'après lequel il est bon de faire ce qui nous est commandé :or, ces deux jugements, plus ils nous meuvent également, plus ils mettent en nous de l'indifférence, prise dans lepremier sens.

Maintenant, la liberté étant considérée dans les actions de la volonté au moment même où elles sontaccomplies, elle n'entraîne alors aucune indifférence, ni au premier ni au second sens du mot ; parce que ce qui sefait ne peut pas ne pas se faire, dans le temps même où il se fait.

Mais elle consiste seulement dans la facilité qu'ona d'opérer ; et alors librement, spontanément et volontairement sont une seule et même chose.

C'est en ce sensque j'ai écrit que j'étais porté d'autant plus librement à une chose, que j'y étais poussé par plus de raisons ; parce. »

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