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L'individualisme est-ce condamnable?

Publié le 06/03/2005

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Lorsque nous disons d’une chose qu’elle est condamnable, nous employons un terme qui possède en vérité deux acceptions distinctes. En effet, nous pouvons distinguer deux sens du verbe « condamner «: nous condamnons autrui d’un point de vue juridique lorsque nous le considérons en infraction à la loi, lorsque nous le jugeons coupable. Condamner l’individualisme revient donc à lui opposer des moyens juridiques. Mais condamner est aussi un synonyme de réprouver, terme dont le sens est moral : condamner l’individualisme signifie alors le blâmer parce qu’il incarne un comportement contraire à la morale ou à des valeurs. En nous demandant si l’individualisme est condamnable, nous cherchons à savoir si l’individualisme incarne un modèle politique et moral que nous pouvons blâmer en fonction de normes morales. La question au centre de notre réflexion sera de déterminer comment poser en valeur centrale l’intérêt privé de l’individu sans prendre le risque de léser l’intérêt général.

« II.

L'individualisme social et psychologique a des conséquences néfastes pour la collectivité a.

L'individualisme social et l'accaparement des richesses Néanmoins, en dépit du caractère rationnellement convaincant de la théorie d'Adam Smith, il semble bien que notreexpérience concrète de l'individualisme social est beaucoup plus déceptive et condamnable qu'il le semblait de primeabord.

En effet, nous savons que l'individualisme économique est la source de nombreux mots sociaux, et que c'estpour autant que les hommes recherchent leur intérêt individuel sans considération pour leurs semblables, que dessituations d'inégalités condamnables surgissent.

Le théoricien de cette critique de l'individualisme est Kar Marx, quidénonce la puissance de perversion incarnée par l'argent (l'argent qui était désigné comme but légitime de l'activitéhumaine).

En effet, la marchandise devient un véritable fétiche dans la société où l'individualisme est légitimé, à telpoint qu'il en vient à dégrafer les conditions du processus de production et à pervertir les liens sociaux.

Nous dironsdonc que l'individualisme est condamnable, dans la mesure où il fait de la satisfaction égoïste des intérêts privés unefin légitime de l'action humaine, entrainant de ce fait la sacralisation de l'argent dont Marx écrit dans ses Manuscritsde 1844 qu'il « transforme la fidélité en infidélité, l'amour en haine, la haine en amour, la vertu en vice, le vice en vertu, le valet en maître, le maître en valet, l'idiotie en intelligence et l'intelligence en idiotie ». b.

L'individualisme psychologique, théorisation de l'égocentrisme Une même condamnation de l'individualisme psychologique est possible, dans la mesure où il s'agit d'une théorisationde l'égocentrisme.

En effet, l'individualisme est la théorie de l'égocentrisme, c'est-à-dire l'appareil conceptuel qui lejustifie et l'encourage.

Or, il apparait indubitable que nous devons le condamner, c'est-à-dire le réprouvermoralement, dans la mesure où l'individualisme entraîne la préférence inconditionnelle de moi-même à autrui, ce quine peut qu'entraîner des rapports interindividuels conflictuels et menacer à terme l'ordre social.

L'individualiste estl'ennemi du fonctionnement harmonieux du groupe : pensons au joueur de rugby qui refuserait de faire la passe etchoisirait systématiquement d'attaquer, menaçant de ce fait la réussite du collectif.

Nous dirons donc quel'individualisme psychologique est condamnable, car il met en péril le fonctionnement d'un groupe, quel qu'il soit. III. Comment conjoindre individualisme et intérêt collectif ? a.

Individualisme social et redistribution des richesses A partir de ce que nous venons de dire, nous ne condamnerons pas définitivement l'individualisme social.

Car ilsemble bien que ce dernier dessine une tendance naturelle de l'être humain, et concoure efficacement àl'accroissement du bien être de la société.

C'est ce que démontre Mandeville dans une fable intitulée « La fable desabeilles », texte qui établit une comparaison entre le comportement des abeilles, qui vaquent toutes à leurs tâchespersonnelles en participant néanmoins au bon fonctionnement de la ruche, et les sociétés humaines, qui persistentau moyen des recherches égoïstes des individus particuliers.

Néanmoins, dans la mesure où nous avons égalementmontré que la recherche aveugle de l'intérêt particulier finissait par être néfaste à la société, nous conclurons endisant que l'individualisme ne doit pas être condamné univoquement, mais conjoint avec une prise en compte desbesoins collectifs.

Ainsi une société qui tendra à un fonctionnement harmonieux conservera la valeur del'individualisme, car il pousse efficacement à l'activité, mais prendra garde à redistribuer les richesses pour corrigerles inégalités. b.

Individualisme psychologique et préférence d'autrui à moi-même Par ailleurs, nous proposerons une voie médiane dans le cas de l'individualisme psychologique également.

En effet,ce type d'individualisme, dans la perspective qui est celle d'Hermann Hesse dans son roman Le loup des steppes , permet aux individus de se développer eux-mêmes, de faire advenir une identité qui sommeille autrement enpuissance.

Sans une part d'égotisme, l'individu est incapable de travailler à son propre accomplissement identitaire.

Néanmoins, la préoccupation égotiste valorisée par l'individualisme doit d'un point de vue moral céder le pas à lapréoccupation d'autrui.

Nous dirons donc que l'individualisme doit être encouragé, pourvu qu'il ne se heurte pasfrontalement à l'intérêt collectif.

L'individualisme psychologique n'est pas condamnable, tant qu'il demeure raisonnéet subordonné à l'intérêt collectif.. »

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