LA LIBERTÉ N'EST PAS L'INDIVIDUALISME
Publié le 24/03/2015
Extrait du document
Commentaire
— On sera d'abord attentif à la manière dont l'introduction est élaborée, car elle est assez remarquable :
· exposé de l'opinion commune;
· mise en évidence de deux positions philosophiques qui la problématisent en proposant deux conceptions différentes de la liberté (Rousseau, Freud);
· position d'un problème dont la teneur se définit par l'examen critique du libellé de la question.
— La construction d'ensemble est intéressante, mais elle manque de netteté. L'auteur de la copie semble avoir hésité entre deux principes de construction : plan selon les auteurs; plan selon les thèmes ou les problèmes. Finalement, la solu¬tion adoptée combine, de manière plus ou moins heureuse, les deux « grilles «. La netteté de l'argumentation s'en trouve affectée. Ce défaut n'est pas perceptible lorsque le développement d'un thème coïncide bien avec la restitution
«
3' vaincu, le plus faible.
Donc, d'une manière générale,
pas de liberté dans l'état de nature et de confrontation
avec autrui.
Considérons maintenant l'homme
en
société.
S'il est seul : pas de relations humaines
a priori mais pourtant il est un citoyen, c'est-à-dire
40 qu'il est lié à chaque citoyen par ce que Rousseau a
appelé le
« Contrat Social » qui constitue assurément
une relation humaine constante.
L'homme seul
n'existe pas
en société.
D'autre part, cet homme,
apparemment seul, est soumis, comme tous les
4' citoyens, à des règles collectives et coercitives (ces
deux caractères étant les caractères essentiels du fait
social
pour le sociologue Durkheim) : les lois.
Donc
tout citoyen, membre d'une société, est soumis aux lois
et à un certain nombre de devoirs sociaux : il ne peut
,o faire ce qu'il veut : pas de liberté.
Par conséquent :
le seul homme libre est l'homme seul dans l'état de
nature.
Mais certains philosophes et, en particulier,
Rousseau et Freud avancent
un certain nombre
d'arguments de réfutation de cette affirmation.
5 5 Pour Rousseau, l'homme seul (dans l'état de nature
puisqu'il ne peut être seul en société) est assurément
libre et sa liberté est absolue.
Mais c'est une liberté
négative qui est continuellement menacée
par la
réalité extérieure : la Nature.
Face à l'hostilité de la
60 nature, l'homme seul doit donc lutter pour survivre.
Sa « liberté » est bien aléatoire, continuellement en
danger.
On ne peut la considérer comme une réelle
liberté.
La Théorie de l'inconscient de Freud a montré
que l'homme était l'esclave de ses pulsions et que le
6, Moi, l'être véritable de l'homme, était tyrannisé par
le ça, « marmite des passions ».
Il apparaît donc que,
de même qu'il y a une liberté de l'individu vis-à-vis
de lui-même et qui n'est pas réalisée chez l'homme
à
l'état de nature, ainsi l'homme seul n'est pas libre au
70 sens de Rousseau et de Freud.
Mais alors, en quoi
consiste la libération de l'homme, et est-elle possible?
Nous allons bien sûr trouver une réponse à cette
question dans Rousseau et Freud!
Considérons
tout d'abord la liberté de l'individu
n vis-à-vis de lui-même.
La réponse de Freud est simple
- 153 -.
»
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