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L'INTELLIGENCE ANIMALE

Publié le 16/03/2011

Extrait du document

   Introduction.    1° Dire qu'un homme est intelligent, c'est porter un jugement de valeur sur son esprit : intelligence signifiant rendement du mécanisme mental, possibilité de certaines opérations correctes, succès de certaines épreuves; solution de certains problèmes théoriques ou pratiques.    2° D'une manière générale, le comportement est intelligent quand il apparaît comme une adaptation de la conduite aux données du problème.    Pour que cette adaptation soit dite intelligente il faut qu'elle apparaisse comme distincte :    a) de l'adaptation instinctive;    b) de l'adaptation fortuite.    A) Adaptation instinctive et adaptation intelligente    1° Caractères de l'instinct.

« — Mais il ignore le but lointain : Une guêpe (Pélopée), façonne avec de la poussière mastiquée avec sa salive une petite cellule qu'elle fixe àl'intérieur des cheminées.

Elle capture ensuite une araignée, la tue, la dépose au fond de sa cellule, et pond sur soncorps un œuf.

Elle repart en chasse, rapporte d'autres araignées dont elle empile les cadavres sur la première, puismaçonne un couvercle de terre et obture la cellule dont elle ne s'occupe plus (la larve qui naîtra de l'œuf se nourrirades araignées).

La guêpe meurt avant l'éclosion de la larve.

Si on enlève la première araignée et l'œuf, l'insecte n'encontinue pas moins la suite des autres opérations.

Si on enlève tout le contenu, il n'en applique pas moins lecouvercle sur la cellule vide. Or, un grand nombre d'actes instinctifs remarquables sont ceux qui, normale, ment, assurent des conséquenceséloignées : alimentation des larves, reproduction-métamorphoses, consommation des provisions en hiver, séjoursdans les pays chauds en hiver, etc... b - Utilisation des moyens détournés (Kohler). Si l'on offre à un singe sa nourriture, il se porte sur elle par le chemin naturel : la ligne droite.

Si le chemin est barrépar un obstacle de forme et de dimensions variables, il devra employer un détour.

Aucun singe n'est embarrassé pardes obstacles compliqués qui offrent déjà des difficultés pour un chien ou un chat, et beaucoup plus encore pourune poule. — Supposons l'obstacle impossible à tourner mais l'appât attaché à une ficelle dont l'extrémité est à portée del'animal; le singe saura s'en servir pour attirer l'objet convoité; le chien en est incapable, bien qu'il n'y ait pas pourlui d'impossibilité physiologique. — Maintenant, l'instrument n'est plus solidaire de l'appât c'est un bâton qu'il faut manier de manière à rapprocherl'objet.

Aucun singe inférieur n'en est capable bien qu'il puisse manipuler le bâton.

Il tire sur le bâton dès qu'il le voiten contact avec l'objet, mais est incapable de rétablir le contact rompu, et ne l'essaie même pas.

Au contraire, unchimpanzé manie dans ce cas le bâton comme ferait un homme. — Compliquons encore le problème.

L'appât est placé dans une sorte de tiroir ouvert par le haut, et par le côtéopposé à la cage.

Pour s'en emparer, le singe doit d'abord le repousser, l'éloigner de lui, pour le faire sortir del'enceinte en contournant un des bords latéraux.

Le but final est de rapprocher l'objet et le moyen, — ou butsecondaire, — de le faire sortir de l'enceinte en l'éloignant.

L'acte secondaire n'a pas de sens par lui-même : il n'a desens que par rapport au but, à l'acte principal; de plus, il oblige l'animal à vaincre la tendance naturelle qui le porteà rapprocher l'objet de lui: seule, une faible minorité de chimpanzés, qui se révèlent aussi les plus intelligents, donneune solution correcte de ce problème. — Les tâtonnements sont le procédé auquel on a recours, à tous les niveaux, dans des problèmes trop difficiles pourêtre compris.

Voici une expérience qui met en évidence l'opposition des deux méthodes : Expérience de Boutan : I.

Ouvrir une boîte après avoir poussé une targette très apparente qui empêchait de lever le couvercle. II.

La même boîte s'ouvre automatiquement, en vertu d'un mécanisme caché, quand on touche, à l'autre bout de lasalle, une poire reliée à la boîte par un long tube. L'un des mécanismes est clair, l'autre inintelligible.

Un gibbon (singe inférieur au point de vue intellectuel) résoutassez vite les deux problèmes, de la même façon, par tâtonnements.

Des enfants de deux ans se comportentcomme le gibbon.

Des enfants de plus de deux ans résolvent immédiatement le premier problème, après un simplecoup d'œil sur la boîte : ils échouent au contraire dans le second.

La méthode intelligente est supérieure là où il y aquelque chose d'intelligible pour le sujet; il est remarquable que dans le problème II l'être supérieur soit embarrassépar sa supériorité même, qui l'empêche de s'abandonner au procédé des tâtonnements aveugles. B) Adaptation fortuite et adaptation intelligente S'il s'agit d'un comportement nouveau par rapport à celui de l'instinct, n'est-il pas acquis par tâtonnementsaveugles, par essais et erreurs, méthode qui n'implique aucune intelligence véritable du problème? 11 faut pouvoirdistinguer l'adaptation intelligente de l'adaptation fortuite. — La solution doit procéder de l'appréhension de la situation totale; on éliminera les succès dans les problèmes àmécanisme cachés. — Elle doit être soudaine : on excluera les cas où l'animal tâtonne longtemps, élimine lentement les erreurs, quipersistent encore après des succès accidentels : il y a la formation d'une habitude, et non manifestation del'intelligence (cf.

développement qui précède). 1° La méthode des essais et des erreurs.. »

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