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L'observation de soi suffit-elle pour nous connaitre ?

Publié le 08/11/2012

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Il nous arrive de penser dans certains moments que nos proches ne nous comprennent, ne nous connaissent pas, ainsi nous croyons être les mieux placés pour nous décrire, pour savoir qui nous sommes puisque nous sommes conscients de notre personne. Or dans le langage commun "se connaitre", c'est connaître l'état psychologique d'une personne qui s'avère être moi, mais il arrive que nous nous imaginons être différents de ce que nous sommes réellement, et que nous faisons donc erreur sur ce que nous sommes. C'est pourquoi le problème se pose de savoir si l'on peut aboutir à une véritable connaisse de soi par l'observation de nous même ? De quelle façon est-il possible de s'observer soi-même et qu'elle connaissance en résulte ? Quelle(s) difficultée(s)la méthode de l’observation psychologique soulève-t-elle ? Comment permet-elle cependant d'acquérir de véritables connaissances? Descartes affirmait dans la deuxième de ses Méditations métaphysiques que l’esprit est plus aisé à connaître que le corps, c’est-à-dire que tous les corps matériels, que nous croyons pourtant suffisamment connaître par le fait même qu’ils tombent immédiatement sous nos sens. Il introduisait comme contre-exemple le morceau de cire que nous ne pouvons connaître par l’entremise de nos sens, mais uniquement au moyen de notre entendement. La connaissance des faits psychologiques semble plus directement accessible. Ne suffit-il pas en effet d’observer les témoignages de la conscience et de savoir les analyser pour comprendre immédiatement ce que sont par exemple le plaisir, la douleur, les sensations, les inclinations, les jugements, les idées, les souvenirs, l’imagination ou encore la volonté ? Et quoi de plus accessible que le moi là où dans beaucoup de sciences on se trouve souvent réduit à énoncer des hypothèses plus ou moins fondées sans jamais disposer d’une théorie complète permettant d’appréhender la nature exacte de l’objet considéré...

« Cependant, l'aperception nous permet seulement de nous former une représentation de notre être : celle-ci n'est pas une connaissance, mais, tout au plus, un point de départ dans l'acquisition de la connaissance de soi-même.

Aussi, l'observation seule, même la plus attentive, ne suffit pas pour nous connaître, si toutefois elle constitue seulement la condition de l'acquisition d'une authentique connaissance. Qui plus est, les développements ultérieurs de la philosophie ont contribué à ruiner totalement la définition classique de la conscience comme faculté de connaissance - cum scientia -.

Non seulement Husserl a établi que la conscience ne pouvait être considérée comme une faculté, mais comme un acte, mais il est encore toutes sortes de situations dans lesquelles la conscience sera à l'origine d'une fausse image qu'on se formerait de son être, d'une méprise sur soi, comme épiphénomène ou comme conscience culpabilisante (Nietzsche), ou encore d'un déni de responsabilité de la part du sujet lui-même - la conscience de mauvaise foi sartrienne.Nous pourrions croire que notre conscience, parce qu'elle est immédiatement présente à nous-même, nous fait nous connaître sans détour.

En réalité, il ne suffirait pas de s'observer soi-même pour prétendre se connaître.   Une première difficulté tiendrait au manque d'habitude qu'ont les hommes de s'observer eux-mêmes.

Le fait a été constaté par bien des moralistes : nous sommes perpétuellement hors de nous, et devons nous faire violence à nous-mêmes pour rentrer en nous.

Les cultures européennes en effet, à la différence d'autres cultures, orientales ou africaines, privilégient l'action transformatrice du réel, tout entière tournée vers l'extériorité, de préférence à la méditation intérieure.

Nous ne cessons de nous divertir au sens pascalien - du latin divertere, se détourner de - en multipliant toutes les formes d'activités, des plus sérieuses aux plus futiles, destinées à occuper en permanence notre esprit, pour nous éviter de nous trouver confrontés à notre propre finitude. Une deuxième difficulté est relative à la nature des phénomènes psychologiques eux-mêmes.

Dans leur réalité vivante, ils s'avèrent le plus souvent si complexes et si changeants qu'il serait pratiquement impossible de les convertir en des faits simples ou élémentaires susceptibles d'être décrits et analysés en tant que tels, et par là connus.

On en admet la réalité sans que l'expérience qu'on a de soi-même permette d'en appréhender de. »

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