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L'obstacle épistémologique chez BACHELARD

Publié le 08/01/2010

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L'obstacle épistémologique chez BACHELARD
OBSTACLE ÉPISTÉMOLOGIQUE. Expression de Gaston Bachelard. Le développement de l'esprit scientifique se heurte à des obstacles qui existent dans les idéologies existantes, dans les mentalités constituées. L'obstacle essentiel à l'énonciation d'une nouvelle vérité, c'est ce qui a déjà été découvert, dit et écrit. La science doit se faire contre des obstacles épistémologiques (« épistémologie « veut dire étude de la science) qui sont des formations de la pensée réfléchie. Méditer sur la science aujourd'hui, c'est comprendre qu'elle s'est faite par rectifications d'erreurs, c'est admettre que le savoir de demain sera la négation du discours d'aujourd'hui. La philosophie scientifique est une « philosophie du non «. L'essentiel n'est d'ailleurs pas le non qui est dit ; c'est de comprendre pourquoi, par exemple, nous adoptons maintenant une physique non-newtonienne. « L'esprit scientifique est essentiellement une rectification du savoir, un élargissement des cadres de la connaissance. «

bachelard

« Descartes écrit même : « aucune idées des choses ne nous sont représentées par eux (= nos sens) telles que nousles formons par la pensée » (Notas in programma, 1647). b) Le sensualisme.Un sensualisme intégral aboutirait, en fin de compte, au phénoménisme, c'est-à-dire à des aberrations du genre decelles qu'on a attribuées à Épicure (nr s.

av.

J.-C.

) : celui-ci aurait soutenu que la taille du Soleil doit être du mêmeordre que celle de son image sensible ! N.B.

: Quant aux objets qu'étudie la microphysique contemporaine (atomes, particules infra-atomiques, etc.)—parce qu'ils sont inobservables directement, il va de soi que leur étude ne saurait dériver de l'expérience sensibleimmédiate.

L'expérience ne vient jamais, dans ce domaine, que confirmer un effet prévu par le calcul.

(Cf.

la formulede Bachelard : « Il faut réfléchir pour mesurer et non pas mesurer pour réfléchir» (La Formation de l'espritscientifique, 1938). LISEZ ! • Bachelard, Le Nouvel Esprit scientifique, PUF.• Blanche, La Méthode expérimentale et la philosophie de la physique (Choix de textes), Armand Colin, Coll.

U2 (n°46).

Une conception polémique de la science La science ne prolonge pas la connaissance commune — elle n'en est ni la capitalisation ni la systématisation, maisrompt avec elle.

Elle suppose une révolution spirituelle par laquelle l'esprit accepte de « reconstruire tout son savoir» (I), en comprenant qu'il n'y a « pas de vérité sans erreur rectifiée » (XII, I).

Pour devenir scientifique, il doit luttercontre ses tendances spontanées, remettre en question ses intuitions, prendre conscience de ses préjugés et deses illusions.

La formation de l'esprit scientifique passe donc par la victoire sur les « obstacles épistémologiques »qui bloquent la pensée, en fournissant des réponses séduisantes à des questions qu'elle n'a pas fait l'effort depréciser. La science se construit contre l'observation première Le premier obstacle au progrès de la science, c'est l'illusion du savoir immédiat : l'esprit préscientifique ou « concret» croit qu'il lui suffit d'observer et de décrire les faits pour les connaître.

Il ignore alors que ce qu'il prend pourl'expérience directe et objective de la réalité n'est en fait qu'une projection subjective de son expérience intime, uneinterprétation issue de ses passions et de ses désirs inconscients.

La science exige donc que l'esprit s'arrache auxévidences premières et comprenne que son objet ne lui est pas donné dans l'intuition mais doit être méthodiquementconstruit à partir de la position d'un problème : en science, « rien ne va de soi.

Rien n'est donné.

'l'out est construit.» (I, I). C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique (Bachelard). Bachelard a contribué à donner à l'épistémologie française ses lettres de noblesse, en particulier en déclarant dèsles premières pages de « La formation de l'esprit scientifique » (1938) : « C'est en terme d'obstacle qu'il faut poserle problème de la connaissance scientifique.

»Bachelard s ‘est battu contre deux idées fausses portant sur les sciences, répandues dans le public.

D'une part,celle qui veut que le savant arrive pour ainsi dire l'esprit « vierge » devant les phénomènes à étudier, d'autre partcelle qui voit le développement des sciences comme une simple accumulation de connaissance, un progrès linéaire.En affirmant cette citation, il souhaite montrer les difficultés inhérentes à l'acte même de connaître.

Les obstacles àune connaissance scientifique ne viennent pas d'abord de la complexité des phénomènes à étudier, mais despréjugés, des habitude de savoir, des héritages non interrogés.

« Quand il se présente à la culture scientifique,l'esprit n'est jamais jeune.

Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés.

»La première bataille à livrer pour accéder à la connaissance scientifique est donc une bataille contre soi-même,contre le sens commun auquel le savant adhère spontanément.

C'est une bataille contre l'opinion : « L'opinion pensemal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins en connaissance.

» Ainsi les travaux de Bachelard peuvent-ils êtrecompris comme une « psychanalyse de la connaissance ».. »

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