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LOCKE: Si la terre et toutes les creatures inferieures appartiennent à tous

Publié le 25/03/2005

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locke
Si la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent à tous, du moins chaque homme détient-il un droit de propriété sur sa propre personne ; et sur elle aucun autre que lui n'a de droit. Par suite, son travail personnel et l'oeuvre de ses mains lui appartiennent en propre. Or chaque fois qu'il retire une chose quelconque de l'état où l'a mise et laissée la nature, il mêle à cette chose son travail, il y joint donc un élément personnel : par là il s'en acquiert la propriété. De plus, lorsque des biens ont ainsi été retirés par lui de l'état commun où les avait mis la nature, le travail qui leur a été incorporé supprime désormais le droit commun qu'avaient sur eux les autres hommes. Car ce travail est la propriété indiscutable du travailleur, et personne d'autre que lui n'a le droit d'en récolter les fruits ; du moins tant que les autres disposent, en quantités suffisantes, de biens communs de même qualité. LOCKE

articulation formelle du texte    « Si... du moins... ; et sur elle aucun autre que lui n'a de droit. Par suite.... Or, chaque fois qu'il retire une chose que conque de l'état où l'a mise et laissée la nature, ... il y joint donc un élément personnel : par là il s'en acquiert la propriété. De plus, lorsque..., le travail qui leur a été incorporé supprime désormais le droit commun qu'avaient sur eux les autres hommes. Car... ; du moins tant que... «    questions indicatives    Qu'est-ce qui « supprime... le droit commun qu'avaient sur eux (les biens...) les autres hommes «?  Importance de la notation « élément personnel « dans l'argumentation de Locke ?  Pourquoi (et/ou en quoi) « son travail personnel et l'oeuvre de ses mains lui appartiennent en propre « ?  Limite(s) à cette appropriation ?  Que pensez-vous de l'argumentation et de la position de Locke ?  Sur quel(s) présupposé(s) (ou fondement(s) établi(s) ailleurs) reposent-ils ?  Quel est l'enjeu de ce texte ?

locke

« fruits dont les autres pourraient jouir, je serais blâmable, mais je peux les échanger contre de l'argent et accumulercelui-ci.

L'invention de la monnaie permet de dissocier appropriation et usage immédiat des biens produits.

Entransformant des denrées périssables en monnaie, je ne lèse personne, mais je peux accumuler des richesses.

Ce texte tiré du second Traité du gouvernement civil a pour sujet la propriété. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 implique le refus d'un esclavage « naturel ».

D'autre part, elle fait de la propriété un des droits naturels de l'homme.

Ces droits disent : La propriété est une forme et unecondition de la liberté de l'individu.

John Locke est un des fondateurs de cette tradition de pensée qui voit dans lapropriété un droit naturel, fondé en raison et que les conventions sociales doivent garantir.

Il montre ici la légitimitéde ce droit dans le lien entre la propriété et le travail.

Dans cet essai, il tente de remonter à l'origine des sociétés politiques, en examinant l'état de nature et l'état deguerre et l'état d'esclavage.

Selon lui, il est impossible d'avancer le paradigme du pouvoir personnel d'Adam et sondroit paternel de juridiction.

Il faut donc découvrir une autre origine du pouvoir.

Selon lui, il faut définir le pouvoirpolitique et le différencier des autres formes de pouvoir.

Il écrit « J'entends donc par pouvoir politique le droit de faire des lois, sanctionner ou par la peine de mort, ou, a fortiori, par des peines moins graves, afin de réglementeret protéger la propriété; d'employer la force afin de les faire exécuter et de défendre l'Etat contre les attaquesvenues de l'étranger: tout cela, en vue seulement, du bien public.

» Il définit ensuite, selon lui ce qui caractérise l'état de nature.

L'état de nature est un état de parfaite liberté, tenue dans les bornes de la loi de nature.

C'est unétat d'égalité, sans domination.

Cependant, l'état de Nature n'est pas un état de licence.

La loi de nature estl'interdiction de se détruire soi-même et de faire tort à une autre personne.

Cette loi est la raison.

Cette loi a pourfondement : « Si quelqu'un répand le sang d'un homme, son sang sera aussi répandu par un homme .

» Il écrit plus loin en citant Hooker : Hooker : Les lois de la nature obligent absolument les hommes à les observer, même en tant qu'ils sont hommes, quoiqu'il n'y ait nulle convention et nul accord solennel passé entre eux pour faire ceci oucela, ou pour ne pas le faire.

Mais parce que nous ne sommes point capables seuls de nous pourvoir des chosesque nous désirons naturellement, et qui sont nécessaires à notre vie, laquelle doit être convenable à la dignité del'homme; c'est pour suppléer à ce qui nous manques quand nous sommes seuls et solitaires que nous avons éténaturellement portés à rechercher la société et la compagnie les uns des autres, et c'est ce qui a fait que leshommes se sont unis avec les autres, et ont composé au commencement et d'abord, des sociétés politiques. Selon lui, l'état de guerre se caractérise par l'inverse de l'état de nature.

Celui qui veut avoir un autre en pouvoirabsolu se met en état de guerre ; celui qui veut ravir la liberté aura comme dessein de ravir tous les autres biens.

Ilécrit : « La privation d'un commun juge, revêtu d'autorité, met tous les hommes dans l'état de nature : et la violence injuste et soudaine, dans le cas qui vient d'être marqué, produit l'état de guerre.

» C'est pour éviter l'état de guerre que les hommes ont formé des sociétés, et ont quitté l'état de nature.

Aussi, - La liberté naturelleconsiste à suivre seulement les lois de la nature.

La liberté dans la société civile consiste à n'être soumis à aucun pouvoir législatif, qu'à celui qui a été établi par le consentement de la communauté.

Aussi personne ne peut, par aucun traité, ni par son propre consentement, se rendre esclave de qui que ce soit.

La véritable condition del'esclavage n'est que l'état de guerre continué entre un légitime conquérant et un prisonnier.

Aussi Selon la raisonnaturelle et la Révélation, les hommes ont reçu en commun la terre.

Le Problème est comment les hommes peuventposséder certaines choses en propre ? « Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chacun garde lapropriété de sa propre personne.

Sur celle-ci, nul n'a droit que lui-même.

Le travail de son corps et l'ouvrage de sesmains, pouvons-nous dire sont vraiment à lui.

» A ce sujet, les Droits de l'homme précisent Suivant l'article 17, « étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique légalementconstatée l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité ».

La sûreté n'est pas, à vraidire, un droit qui ait un contenu spécial.

C'est le droit du citoyen, c'est-à-dire de l'homme entré dans une sociétépolitique - d'exiger que le corps social reconnaisse ses droits naturels de liberté et de propriété et protège ceux-cipar son organisation politique, judiciaire, administrative. « Toutes les fois qu'il fait sortir un objet de l'état où la nature l'a mis et l'a laissé, il y mêle son travail, il y jointquelque chose qui lui appartient et de ce fait il se l'approprie.

Cet objet, soustrait par lui à l'état commun danslequel la Nature l'avait placé, se voit adjoindre par ce travail quelque chose qui exclut le droit commun des autreshommes.

Sans aucun doute, ce travail appartient à l'ouvrier ; nul autre que l'ouvrier ne saurait avoir de droit sur ceà quoi le travail s'attache, dès lors que ce qui reste suffit aux autres, en quantité et en qualité.

» La légitimité du droit de propriété est fondée sur l'idée d'appropriation.

S'approprier quelque chose ce n'est pas s'enemparer, mais le rendre « propre » à son usage, en le transformant par le travail.

» La propriété est personnelle et exclusive.

La propriété n'est pas attachée à un statut social ou à une fonction maisà la personne : ce n'est pas parce qu'il est noble ou juge qu'un homme est propriétaire, mais parce qu'il a travaillé. »

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