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L'oeuvre d'Alain

Publié le 16/04/2012

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alain

ŒUVRES PRINCIPALES

 

QUATRE-VINGTS CHAPITRES SUR L'ESPRIT ET LES PASSIONS (1917)

SYSTEME DES BEAUX-ARTS (1920)

MARS OU LA GUERRE JUGÉE (1921)

LETTRES AU DOCTEUR HENRI MONDOR SUR LE SUJET DU CŒUR ET DE L'ESPRIT (1924)

SOUVENIRS CONCERNANT JULES LAGNEAU (1925)

LES IDÉES ET LES ÂGES (1927)

LA VISITE AU MUSICIEN (1927)

LES SENTIMENTS FAMILIAUX (1927)

ÉTUDE SUR DESCARTES (1928)

ONZE CHAPITRES SUR PLATON (1928)

CHARMES, POÈMES DE PAUL VALÉRY, COMMENTÉS PAR ALAIN (1929)

ENTRETIENS AU BORD DE LA MER (1931)

VINGT LEçONS SUR LES BEAUX-ARTS (1931)

LES DIEUX (1934)

STENDHAL (1935)

LA JEUNE PARQUE, POÈME DE PAUL VALÉRY, COMMENTÉS PAR ALAIN (1936)

HISTOIRE DE MES PENSÉES (1936)

AVEC BALZAC (1937)

SOUVENIRS DE GUERRE (1937)

ENTRENTIENS CHEZ LE SCULPTEUR (1937)

IDÉES : PLATON, DESCARTES, HEGEL, COMTE (1939)

SUITE A MARS (en deux volumes : CONVULSIONS DE LA FORCE, ÉCHEC DE LA FORCE) (1939)

PRÉLIMINAIRES À LA MYTHOLOGIE (1943)

ABRÉGÉS POUR LES AVEUGLES. PORTRAITS ET DOCTRINES DE PHILOSOPHES ANCIENS ET MODERNES (1943)

LES AVENTURES DU CŒUR (1945)

EN LISANT DICKENS (1945)

LETTRES A SERGIO SOLMI SUR LA PHILOSOPHIE DE KANT (1946)

INGRES (1949)

DÉFINITIONS (1953)

VINGT ET UNE SCÈNES DE COMÉDIE (1955).

 

PROPOS D'ALAIN, RÉUNIS EN VOLUME :

 

LES CENT UN PROPOS D'ALAIN. CINQ SÉRIES (1908, 1909, 1911, 1914, 1928)

VINGT ET UN PROPOS POUR LES NON-COMBATTANTS (1915)

LES PROPOS D'ALAIN EN DEUX VOLUMES (1920)

PROPOS SUR L'ESTHÉTIQUE (1923)

PROPOS SUR LE CHRISTIANISME (1924)

PROPOS SUR LE BONHEUR (1925)

ÉLÉMENTS D'UNE DOCTRINE RADICALE (1925) - JEANNE D'ARC (7 PROPOS) (1926)

LE CITOYEN CONTRE LES POUVOIRS (1926)

SENTIMENTS, PASSIONS ET SIGNES (1926)

ESQUISSES DE L'HOMME (1927)

PROPOS SUR L'ÉDUCATION (1932)

PROPOS D'ÉCONOMIE (1935) - PROPOS DE LITTÉRATURE (1933)

LES SAISONS DE L'ESPRIT (1937)

PROPOS SUR LA RELIGION (1938)

MINERVE OU DE LA SAGESSE (1939).

 

CHOIX DE PROPOS :

 

POLITIQUE (Propos choisis par M. Alexandre, 1952).

PROPOS D'ALAIN (Choisis par M. Savin, 1956).

alain

« quotidien qui nie tout, qui ne part que de la certitude en poudre, qui ne craint pas de rire au nez, même si le nez a du prestige dans la République.

On doit un souvenir d'estime aux fervents qui ont encouragé et protégé ce solitaire entre tous (Nietzsche ne fut pas plus solitaire) qui n'avait pas promis de soutenir tel ou tel parti, mais l'homme libre, soi libre, quelle que fût la conclusion et même si l'homme libre argumentait la paix farouchement quand la République elle-même inclinait à la guerre.

Pendant neuf ans, il eut la permission de tout dire comme il le pensait; piquer, choquer, redresser, écrire ce franc monologue, comme un examen d'Alain par Alain, car la passion ou la sottise sont de tous, et nous commençons par là.

Très vite il avait trouvé sa forme; elle se déduisait de l'étendue; ce court billet ou Propos de première page dans la Dépêche de Rouen.

Cela tuait le pédantisme.

C'était une fois pour toutes, sans passé ni lendemain.

Le lecteur, n'importe qui; il achète et lit par hasard.

Et la signature, Alain, comme une cabriole.

C'est alors que la langue maternelle étincelle de tous ses feux.

De moi à toi comme de moi à moi; dense et serré comme je parle à moi; l'éloquence veut trop de temps, j'ai tout à dire et je n'ai que quelques mots à te pouvoir dire! Ce fut la naissance d'un style; le sacrifice, de règle stricte; et donc classique par les nécessités étrangleuses; le détail dans le détail, la nuance dans la nuance.

Un marron sculpté, dira Barrès.

Alain, de culture antique, pensait à ces chapitres d'Aristote, à graver sur pierre.

IL se fit un public et des zélateurs.

On se rencontrait à Montparnasse quand on y venait chercher la Dépêche, c'est-à-dire le Propos d'Alain.

Alain, dans son retrait, rarement content, comme il était rarement content de ses propres cours.

Il avait un geste, au roulement du tambour, pour dire : tant pis! Et pliait ses notes sans ajouter.

Ces exercices, espace ou temps à portion fixe, sont proprement d'artiste; cela ne déplaisait pas au philosophe.

La philosophie de ce temps méprisait volontiers la forme; elle donnait dans la dispute ou le jargon.

Alain aimait à rappeler ce mot de Proudhon à Renouvier : «Une preuve que vous ne pensez pas vrai, c'est que vous écrivez mal.

» Et Durkheim déjà, corrigeant une copie d'Emile Chartier : « Vous écrivez trop bien.

» Imaginez le regard de Gœthe en réponse.

Les zélateurs (Henri Mondor témoigne par son Cahier bleu) collaient les Propos comme des timbres.

Il y eut des cahiers un peu partout.

On ne collait pas tout; mais, chaque jour, au moins un trait mémorable, sans âge, comme le beau quand il est beau.

Dès le début, souvent, le Propos tout de ce beau simple, à le garder devant soi sans épuiser la surprise d'une prose à la française, qui n'a pas eu à décider de son origine, qui a l'accent, le sourire, la respiration d'un homme, les tons, les humeurs, la carrure et la stature qu'il avait, une force, une délicatesse forestières, le regard bleu de bleu, son regard.

Un oiseleur presque à hau­ teur de branches, qui n'est pas né de la poussière des livres, qui serait ce bûcheron terrible s'il laissait aller; mais son affaire est de ne pas laisser.

Il suspend le pas, la voix.

Sagesse, jugement, gouvernement, d'urgence vitale, quand la vie s'étoufferait de trop de puissance.

Ce ne sont plus des problèmes par thèse et antithèse.

Puisqu'on accepte qu'un homme parle, voici les propos qu'il se tient, directement; vous, qui écoutez en silence, et lui n'oublie pas que vous écoutez.

On dirait une promenade côte à côte.

La franchise y trouve son effet le plus vif par un équi­ libre de courtoisie, qui veut négliger le tien le mien, et ne considérer que le nôtre, le tout homme dans l'homme, que je ne sais que par moi, que tu sauras de toi.

Quand le lecteur reconnaît, l'amitié s'éveille.

Alors, il s'aperçoit qu'elle était la lumière de la beauté si simple.

Prêcher les autres, quelle impudeur! Mais Alain, cet anonyme, peut dire quel il est, quel tout homme pour tout homme.

L'anecdote n'est que rencontre et n'est que rien.

Alain a inventé ce genre de la confidence vraie qui répudie la confidence.

Nul ne s'est peint au plus exact, finalement, mais sans l'urinal de Montaigne et la braguette d'Henri Brulard, dont il avait horreur (et pourtant il idolâtrait Stendhal).

Tel fut le journaliste, on oserait, il faut dire : naïf.

Sa juridiction s'étend aux limites de soi.

Plus outre, c'est aussi loin que les étoiles.

Sur trois mille Propos d'avant Qua­ torze, combien de ces chefs-d'œuvre circonscrits? Si ceux d'un peu plus tard s'en mêlent, à eux. »

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