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l'oeuvre d'art : expression et représentation ?

Publié le 27/06/2005

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Dans cette perspective, l'imitation, c'est-à-dire l'habileté à reproduire avec une parfaite fidélité les objets naturels, tels qu'ils s'offrent à nous constituerait le but essentiel de l'art, et quand cette reproduction fidèle serait bien réussie, elle nous donnerait une complète satisfaction. Cette définition n'assigne à l'art que le but tout formel de refaire à son tour, aussi bien que ses moyens le lui permettent, ce qui existe déjà dans le monde extérieur, et de 1e reproduire tel quel. Mais on peut remarquer tout de suite que cette reproduction est un travail superflu, que ce que nous voyons représenté et reproduit sur de tableaux, à la scène où ailleurs: animaux, paysages, situations humaines, nous le trouvons déjà dans nos jardins, dans notre maison, ou parfois dans ce que nous tenons du cercle plus ou moins étroit de nos amis et connaissances. En outre, ce travail superflu peut passer pour un jeu présomptueux, qui reste bien en deçà de la nature. Car l'art est limité par ses moyens d'expression, et ne peut produire que des illusions partielles, qui ne trompent qu'un seul sens. En fait, quand l'art s'en tient au but formel de la stricte imitation, il ne nous donne, à la place du réel et du vivant que la caricature de la vie. « HEGEL, Esthétique.2.2 La représentation artistique s'éloigne de la reproduction sans âme pour se rapprocher de l'expression.« On peut soutenir, en un certain sens, que les progrès de la peinture, depuis ses imparfaits essais, ont consisté précisément à se rapprocher du portrait.

L'art comme la technique est une activité humaine poursuivant une finalité, à la différence que pour la technique cette finalité est désintéressée. L'art utilise un savoir-faire, une habileté particulière afin de produire une oeuvre n'ayant pas pour but d'être utile. Quelle peut-être la finalité artistique ? L'artiste peut vouloir représenter un paysage, un monument mais aussi une personne. La représentation dans ce cas est–elle simplement imitation ou reproduction, n'y a-t-il pas plus, dans la représentation, qu'une simple copie ? Le fait de représenter consiste à utiliser un intermédiaire entre un objet ou une personne et un (e) autre objet ou personne. La représentation possède donc le statut d'un intermédiaire. Or la création de cet intermédiaire suppose qu'elle est un sens et qu'elle apporte quelque chose de plus que l'objet ou la personne sans représentation. La valeur signifiante que peut avoir une oeuvre d'art nous invite à passer de la représentation à l'expression. L'unicité d'une oeuvre d'art tient à ce qu'elle est une création, c'est-à-dire la production d'un objet qui jusqu'alors n'existait pas, qui est l'expression de la pensée de l'artiste. D'une part l'acte de représenter signifie imiter, reproduire mais aussi et il faudra l'établir clairement exprimer, il a pour objet des personnes ou des choses (naturelles (fleur) ou artificielles (cathédrale)). D'autre part le fait d'exprimer est synonyme de manifester, traduire, signifier et a donc pour objet des sentiments et de pensées. Le sujet pose donc la question de savoir si le « ou « dont il est question dans l'intitulé est inclusif, l'art aura pour tâche de représenter mais aussi d'exprimer, ou exclusif, l'art représentera ou exprimera soit l'un soit l'autre mais pas les deux. La définition de l'art nous a permis de souligner la difficulté qu'il y aurait à distinguer l'art de l'expression ou de la représentation dans la mesure où elles semblent bien être ses composantes essentielles. Il faut donc alors s'interroger sur la manière de concilier ces deux finalités.

« « L'opinion la plus courante qu'on se fait de la fin que se propose l'art, c'estqu'elle consiste à imiter la nature...Dans cette perspective, l'imitation, c'est-à-dire l'habileté à reproduire avecune parfaite fidélité les objets naturels, tels qu'ils s'offrent à nousconstituerait le but essentiel de l'art, et quand cette reproduction fidèleserait bien réussie, elle nous donnerait une complète satisfaction.

Cettedéfinition n'assigne à l'art que le but tout formel de refaire à son tour, aussibien que ses moyens le lui permettent, ce qui existe déjà dans le mondeextérieur, et de 1e reproduire tel quel.

Mais on peut remarquer tout de suiteque cette reproduction est un travail superflu, que ce que nous voyonsreprésenté et reproduit sur de tableaux, à la scène où ailleurs: animaux,paysages, situations humaines, nous le trouvons déjà dans nos jardins, dansnotre maison, ou parfois dans ce que nous tenons du cercle plus ou moinsétroit de nos amis et connaissances.

En outre, ce travail superflu peut passerpour un jeu présomptueux, qui reste bien en deçà de la nature.

Car l'art estlimité par ses moyens d'expression, et ne peut produire que des illusionspartielles, qui ne trompent qu'un seul sens.

En fait, quand l'art s'en tient aubut formel de la stricte imitation, il ne nous donne, à la place du réel et duvivant que la caricature de la vie.

» HEGEL, Esthétique. 2.2 La représentation artistique s'éloigne de la reproduction sans âmepour se rapprocher de l'expression. « On peut soutenir, en un certain sens, que les progrès de la peinture, depuis ses imparfaits essais, ont consistéprécisément à se rapprocher du portrait.

Ce fut d'abord le sentiment religieux et mystique qui, le premier, sut créerl'expression de la vitalité intérieure.

L'art, à un plus haut degré de perfection, vivifia cet esprit en donnant plus devérité aux figures, en les rapprochant davantage de l'existence réelle, et, à mesure qu'il perfectionnait la formeextérieure, il entrait plus profondément encore dans l'expression de l'âme et du sentiment intime.Cependant, afin que le portrait soit aussi une oeuvre d'art véritable, il faut qu'en lui soit empreinte l'unité del'individualité spirituelle, et que le caractère spirituel soit le point important et dominant.

A cela, doivent concourirtoutes les parties du visage.

Le peintre, doué d'un sens physionomique plein de finesse, représente alors lecaractère original de l'individu, par cela même qu'il saisit et fait ressortir les traits, les parties qui l'expriment dans savivacité la plus claire et la plus saillante.

Sous ce rapport, un portrait peut être très ressemblant, d'une grandeexactitude d'exécution, et, néanmoins, insignifiant et vide, alors qu'une esquisse jetée en peu de traits par une mainde maître, sera infiniment plus vivante et d'une vérité plus frappante.

Une telle esquisse doit, par les traits vraimentsignificatifs, représenter l'image simple mais totale du caractère, que cette exécution sans talent, cette fidélitématérielle, a laissé échapper ou pas su faire ressortir.

» HEGEL, Esthétique. Transition : Repenser l'art comme activité de représentation et d'expression introduit une relation de subordination de la première à la seconde.

Cependant si l'expression est comprise dans le sens restreint de manifestationconceptuelle, elle se heurte dans ce cas à l'indicible.

Dans ce cas c'est la représentation qui a le dessus dans lamesure où elle poursuit une finalité plus modeste. Troisième partie : Subordonner la représentation à l'expression permet à l'art de ne pas être réduit à une simple reproduction de la nature cependant elle laisse en suspens un problème sous-jacent de l'expression à savoir :l'indicible. 3.1 Limitation de l'expression au profit de la représentation.

L'expression entendue comme manifestationspirituelle signifiante pose problème. « L'Idée esthétique est une représentation de l'imagination associée à un concept donné, et qui se trouve liée à unetelle diversité de représentations partielles, dans le libre usage de celles-ci, qu'aucune expression, désignant unconcept déterminé, ne peut être trouvée pour elle, et qui donne à penser en plus d'un concept bien des chosesindicibles, dont le sentiment anime la faculté de connaissance et qui inspire à la lettre du langage un esprit.

» KANT,Critique de la faculté de juger, §49. 3.2 Le génie rend à nouveau possible l'expression comprise comme communication et traduction(manifestation indirecte). « Le génie consiste proprement dans un heureux rapport, qu'aucune science ne peut enseigner et qu'aucun labeurne permet d'acquérir ; ce rapport est celui en lequel d'une part on trouve les Idées se rapportant à un conceptdonné et d'autre part l'expression qui leur convient, et par laquelle la disposition subjective de l'âme ainsi suscitée,comme accompagnant un concept, peut être communiquée à autrui.

Ce dernier talent est proprement ce que l'onnomme âme ; en effet exprimer et rendre universellement communicable ce qui est indicible dans l'état d'âme lorsd'une certaine représentation, que l'expression appartienne au langage, à la peinture, à la plastique, c'est là ce quiexige une faculté permettant de saisir dans sa marche rapide le jeu de l'imagination et de l'unifier dans un concept,qui peut être communiqué sans la contrainte de règles.

» KANT, Critique de la faculté de juger, § 49.. »

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