Devoir de Philosophie

l'oeuvre d'art peut elle nous apprendre quelque chose ?

Publié le 29/11/2005

Extrait du document

En effet, qu'il s'agisse d'art ou de nature, nous pouvons dire en général : est beau ce qui plaît dans le simple jugement (non dans la sensation ni par un concept). Or, l'art a toujours un certain dessein : produire quelque chose. Si c'était une simple sensation (purement subjective) qui soit accompagnée de plaisir, cette production ne plairait dans le jugement que par l'intermédiaire de la sensibilité. Si le dessein était de produire un objet déterminé, l'objet produit par l'art ne plairait qu'au moyen de concepts : ce ne serait plus l'un des beaux-arts, mais un art mécanique. Ainsi la finalité dans les productions des beaux-arts, quoique produite à dessein, ne doit pas le paraître ; autrement dit, l'art doit avoir l'apparence de la nature, bien que l'on ait conscience qu'il est de l'art. Or, une production de l'art paraît naturelle à la condition que les règles, qui seules lui permettent d'être ce qu'elle doit être, aient été observées exactement, mais que cet accord ne soit pas acquis péniblement, qu'il ne laisse pas soupçonner que l'artiste avait la règle sous les yeux et les facultés de son âme entravées par elle. » « L'art est distingué de la nature comme le «faire» (facere) l'est de l'« agir» ou du « causer » en général (agere), et le produit ou la conséquence de l'art se distingue en tant qu'oeuvre (opus) du produit de la nature en tant qu'effet (effectus). En droit, on ne devrait appeler art que la production par liberté, c'est-à-dire par un libre arbitre, qui met la raison au fondement de ses actions. On se plaît à nommer une oeuvre d'art (Kunstwerk) le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n'est qu'une analogie avec l'art; en effet, dès que l'on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexion proprement rationnelle, on déclare aussitôt qu'il s'agit d'un produit de leur nature (de l'instinct), et c'est seulement à leur créateur qu'on l'attribue en tant qu'art. Lorsqu'en fouillant un marécage on découvre, comme il est arrivé parfois, un morceau de bois taillé, on ne dit pas que c'est un produit de la nature, mais de l'art ; la cause productrice de celui-ci a pensé à une fin, à laquelle l'objet doit sa forme.

L'oeuvre d'art nous apporte-t-elle quelque chose ? Se poser cette question, c'est se placer dans une perspective utilitariste face à l'oeuvre d'art. C'est voir en elle la source d'un bien quelconque. Mais l'oeuvre d'art n'est-elle source que de bienfaits ? De plus, l'oeuvre d'art a-t-elle pour essence de nous apporter quelque chose ? N'est-elle pas plus que ça ? Dans quelle mesure la véritable oeuvre d'art trouve-t-elle sa raison d'être par-delà les bienfaits et les méfaits qu'elle peut apporter à l'homme ?

« KANT, Critique de la faculté de juger « Devant une production des beaux-arts, on doit avoir conscience quec'est de l'art et non de la nature, mais il faut aussi que la finalité dansla forme de l'oeuvre paraisse aussi libre de toute contrainte de règlesarbitraires que si c'était un produit pur et simple de la nature.

C'est surce sentiment de liberté - liberté jointe à la finalité - que repose lasorte de plaisir qui est seule universellement communicable, sanscependant se fonder sur des concepts.

La nature était belle quand elleavait l'aspect d'une oeuvre d'art ; l'art à son tour ne peut être appelébeau que si, tout en nous laissant conscients qu'il est de l'art, il nousoffre pourtant l'aspect de la nature.

En effet, qu'il s'agisse d'art ou denature, nous pouvons dire en général : est beau ce qui plaît dans lesimple jugement (non dans la sensation ni par un concept).

Or, l'art atoujours un certain dessein : produire quelque chose.

Si c'était unesimple sensation (purement subjective) qui soit accompagnée deplaisir, cette production ne plairait dans le jugement que parl'intermédiaire de la sensibilité.

Si le dessein était de produire un objetdéterminé, l'objet produit par l'art ne plairait qu'au moyen de concepts: ce ne serait plus l'un des beaux-arts, mais un art mécanique.

Ainsi lafinalité dans les productions des beaux-arts, quoique produite àdessein, ne doit pas le paraître ; autrement dit, l'art doit avoir l'apparence de la nature, bien que l'on ait conscience qu'il est de l'art.

Or, une production de l'art paraîtnaturelle à la condition que les règles, qui seules lui permettent d'être ce qu'elle doit être, aient étéobservées exactement, mais que cet accord ne soit pas acquis péniblement, qu'il ne laisse pas soupçonnerque l'artiste avait la règle sous les yeux et les facultés de son âme entravées par elle.

» « L'art est distingué de la nature comme le «faire» (facere) l'est de l'« agir» ou du « causer » en général(agere), et le produit ou la conséquence de l'art se distingue en tant qu'oeuvre (opus) du produit de lanature en tant qu'effet (effectus).

En droit, on ne devrait appeler art que la production par liberté, c'est-à-dire par un libre arbitre, qui met la raison au fondement de ses actions.

On se plaît à nommer une oeuvred'art (Kunstwerk) le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n'est qu'uneanalogie avec l'art; en effet, dès que l'on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexionproprement rationnelle, on déclare aussitôt qu'il s'agit d'un produit de leur nature (de l'instinct), et c'estseulement à leur créateur qu'on l'attribue en tant qu'art.

Lorsqu'en fouillant un marécage on découvre,comme il est arrivé parfois, un morceau de bois taillé, on ne dit pas que c'est un produit de la nature, maisde l'art ; la cause productrice de celui-ci a pensé à une fin, à laquelle l'objet doit sa forme.

On discerned'ailleurs un art en toute chose qui est ainsi constituée qu'une représentation de ce qu'elle est a dû, dans sacause, précéder sa réalité (même chez les abeilles), sans que toutefois cette cause ait pu penser l'effet(ohne dass doch die Wirkung von ihr eben gedacht sein dürfe) ; mais quand on nomme simplement une choseune oeuvre d'art pour la distinguer d'un effet naturel, on entend toujours par là une oeuvre de l'homme.

» 2.

L'oeuvre d'art comme source de manipulation – l'art de la propagande On peut penser pour en rester au Xxème siècle à la propagande nazie ou soviétique.

Les régimes totalitairesutilisaient l'art en vue de désinformer et de manipuler les masses.

Pour le régime soviétique stalinien, on peutciter certains peintres officiels du régime : Plastov , Romas , Toidze , Guerassimov , Boris Vladimirski.

Et pour le III è Reich : 3.

L'art comme imitation du réel – un pâle simulâcre falsificateur PLATON, République X « Cet artisan dont je parle n'est pas seulement capable de faire toutes sortes de meubles, mais il produitencore tout ce qui pousse de la terre [...], tout ce qu'il y a dans le ciel, et tout ce qu'il y a sous la terre,dans l'Hadès.

Voilà un sophiste tout à fait merveilleux l [...] Si tu veux prendre un miroir et le présenter detous côtés ; tu feras vite le soleil et les astres du ciel, la terre, toi-même, et tous les êtres vivants, et lesmeubles, et les plantes, et tout ce dont nous parlions à l'instant.

Oui mais ce seront des apparences et nondes réalités [...] Mais tu me diras, je pense que ce que fait [le peintre, plus que tous les artisans] n'a pointde réalité, n'est-ce pas ? et pourtant, d'une certaine manière, le peintre lui aussi fait un lit.

Ou bien non ? Si,répondit-il, du moins un lit apparent.

Et le menuisier ? N'as-tu pas dit tout à l'heure qu'il ne faisait point laForme (eidos), ou, d'après nous, ce qui est le lit, mais un lit particulier ? Je l'ai dit en effet.

Or donc, s'il nefait point ce qui est, il ne fait point l'objet réel, mais un objet qui ressemble à ce dernier, sans en avoir laréalité [...] Maintenant, considère ce point : lequel de ces deux buts se propose la peinture relativement àchaque objet : est-ce de représenter ce qui est tel qu'il est, ou ce qui paraît, tel qu'il paraît ? Est-ellel'imitation de l'apparence ou de la réalité ? De l'apparence.

L'imitation est donc loin du vrai, et si elle façonnetous les objets, c'est, semble-t-il, parce qu'elle ne touche qu'à une petite partie de chacun, laquelle n'estd'ailleurs qu'un simulacre (eidôlon )...

Lorsque quelqu'un vient nous annoncer qu'il a trouvé un homme instruitde tous les métiers, qui connaît tout ce que chacun connaît dans sa partie [...], il faut lui répondre qu'il est II.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles