Devoir de Philosophie

L'opinion peut-elle faire autorité ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

On comprend alors pour le coup, que dans les faits, l?opinion fasse autorité pour autant qu?elle est soutenue par le plus grand nombre (qui plus est le mieux étant par des spécialistes) et  depuis le plus longtemps possible. ·         Cependant, cette autorité de fait ne peut se suffire en elle-même : la preuve en est le principe même de la dialectique aristotélicienne qui cherche à fonder en raison l?opinion. Cette dernière ne possède pas en elle-même le principe de son propre fondement, qui semble au contraire venir d?une réflexion en amont et en aval qui viendrait lui conférer ou lui refuser sa légitimité. De la même manière, en tant qu?elle est argument d?autorité, c?est-à-dire argument de dernier recours pour justifier, par la force, son point de vue, on comprend nettement que cette opinion ne peut faire autorité dans le droit comme elle fait force dans les faits.       II-                L?apparence d?évidence de l?opinion n?en fait pas une autorité légitime de droit     ·         La différence entre les véritables jugements et les énoncés qui ne font qu?en imiter la forme : les préjugés et les opinions n?apportent jamais avec eux les moyens de prouver s?ils sont vrais ou faux. Et pourtant, beaucoup d?entre eux sont de si bonnes imitations qu?ils parviennent à convaincre qu?ils sont vrais. C?est que la réalité à laquelle renvoient une opinion, un préjugé, à défaut d?être à proprement parler connue (pour la bonne raison que ce n?est tout simplement pas une réalité), est admise par un certain nombre de gens, qui « y croient » comme une évidence : pour ceux qui y adhèrent, les pseudo-connaissances sur lesquelles reposent leurs opinions ou leurs préjugés sont d?autant moins discutables qu?elles sont très utiles, ou très rassurantes, ou qu?elles ont la caution d?une autorité supérieure (politique, religieuse, scientifique, etc.). Ainsi peut-on être sincèrement convaincu que « les Noirs sont moins intelligents que les Blancs » : on trouvera toujours un biologiste « respectable » pour affirmer qu?il s?agit d?une infériorité génétique, et une telle conviction peut fort à propos justifier après-coup les privilèges fondés sur des préjugés racistes. ·         Une opinion a donc pour particularité d?être énoncé comme s?il s?agissait de jugement au sens logique du terme, c?est-à-dire comme s?il liait entre eux de véritables concepts : alors que « moins intelligent » renvoie en réalité à une évaluation subjective.

« question, c'est-à-dire en la déracinant de sa tendance à croire qu'elle porte en elle une vérité),Aristote , quant à lui, prend l'opinion (notamment dans L'Ethique à Nicomaque ) pour point de départ de sa réflexion, non pas pour la rejeter, mais pour la fonder en droit.

En réalité, Aristotepart de ce principe très clair que tout le monde ne peut pas se tromper (ce qui à l'inverse à tout àfait possible, voire certain, dans la philosophie platonicienne) : les opinions des spécialistes, cellesqui ont une durée de vie très longue et qui continuent de perdurer sont bien la preuve immanentequ'elle doive contenir en elles-mêmes un forme de vérité. · C'est ainsi qu'Aristote explique que toutes les opinions sont vraies, mais qu'elles ne contiennent pas en elles-mêmes la vérité.

Ca n'aurait effectivement aucun sens, pour lui, de direque tout le monde se trompe.

Il part donc, dans son analyse, de l'étude phénoménale de l'opinionpour en trouver les principes.

Une fois les principes trouvés, il s'agit de tester les opinions et deles vérifier.

Seulement, les principes et fondements trouvés doivent être capables de réhabiliter lemaximum d'opinion possible. · Evidemment respecter l'opinion, pour Aristote, ne veut pas dire la suivre, mais c'est au moins la prendre au sérieux.

On comprend alors pour le coup, que dans les faits, l'opinion fasse autoritépour autant qu'elle est soutenue par le plus grand nombre (qui plus est le mieux étant par desspécialistes) et depuis le plus longtemps possible. · Cependant, cette autorité de fait ne peut se suffire en elle-même : la preuve en est le principe même de la dialectique aristotélicienne qui cherche à fonder en raison l'opinion.

Cettedernière ne possède pas en elle-même le principe de son propre fondement, qui semble aucontraire venir d'une réflexion en amont et en aval qui viendrait lui conférer ou lui refuser salégitimité.

De la même manière, en tant qu'elle est argument d'autorité, c'est-à-dire argument dedernier recours pour justifier, par la force, son point de vue, on comprend nettement que cetteopinion ne peut faire autorité dans le droit comme elle fait force dans les faits. II- L'apparence d'évidence de l'opinion n'en fait pas une autorité légitime de droit · La différence entre les véritables jugements et les énoncés qui ne font qu'en imiter la forme : les préjugés et les opinions n'apportent jamais avec eux les moyens de prouver s'ils sont vrais oufaux.

Et pourtant, beaucoup d'entre eux sont de si bonnes imitations qu'ils parviennent àconvaincre qu'ils sont vrais.

C'est que la réalité à laquelle renvoient une opinion, un préjugé, àdéfaut d'être à proprement parler connue (pour la bonne raison que ce n'est tout simplement pasune réalité), est admise par un certain nombre de gens, qui « y croient » comme une évidence :pour ceux qui y adhèrent, les pseudo-connaissances sur lesquelles reposent leurs opinions ou leurspréjugés sont d'autant moins discutables qu'elles sont très utiles, ou très rassurantes, ou qu'ellesont la caution d'une autorité supérieure (politique, religieuse, scientifique, etc.).

Ainsi peut-on êtresincèrement convaincu que « les Noirs sont moins intelligents que les Blancs » : on trouveratoujours un biologiste « respectable » pour affirmer qu'il s'agit d'une infériorité génétique, et unetelle conviction peut fort à propos justifier après-coup les privilèges fondés sur des préjugésracistes. · Une opinion a donc pour particularité d'être énoncé comme s'il s'agissait de jugement au sens logique du terme, c'est-à-dire comme s'il liait entre eux de véritables concepts : alors que « moinsintelligent » renvoie en réalité à une évaluation subjective.

Il ne saurait s'agir ici de connaissance,encore moins de rationalité ou de vérité. · Référence à Adorno , Modèles critiques , « opinion, illusion, société » : « avoir une opinion, c'est affirmer, même de façon sommaire, la validité d'une conscience subjective limitée dans soncontenu de vérité.

[…] Lorsqu'un tel individu proclame comme sienne une opinion aussi rapide,sans pertinence, que n'étaye aucune expérience, ni aucune réflexion, il lui confère – même s'il lalimite apparemment – et par le fait qu'il la réfère à lui-même en tant que sujet, une autorité qui estcelle de la profession de foi.

» · On ne peut donc pas, en elle-même, fonder la légitimité de l'opinion comme autorité de droit, elle semble, bien au contraire, supposer une activité spécifique de la pensée qu'il va falloirexpliciter.

S'il ne s'agit pas de nier en bloc toutes les opinions (comme préjugés), il semble pourautant nécessaire de faire un travail critique sur celle-ci. III- « Aie le courage de te servir de ton propre entendement » (Kant) · Sans doute faut-il pour plus de clarté distinguer entre deux sens du mot « penser » : d'une part penser, c'est tout ce qui se produit dans notre esprit « de sorte que nous l'apercevionsimmédiatement par nous-mêmes » ( Descartes , Méditations Métaphysiques , Méd.

II) : imaginer, craindre, désirer sont ici des formes de la pensée ; c'est donc une image tout aussi bien qu'uneidée qui forme alors la pensée.

Mais ce sens large du terme « penser » ne permet pas de préciser. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles