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Luther ou la logique de la foi

Publié le 28/10/2009

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luther

Lorsqu'à trente-quatre ans (1517), il afficha, selon la légende, sur les portes du château de Wittemberg ses «95 thèses « où il dénonçait la vente des indulgences  — acte qui marque pour les historiens le début de la Réforme — Luther avait déjà derrière lui un long passé et de rudesse plébéienne et de crise angoissée. En effet, élevé à la dure selon les mœurs du temps et de son milieu — son père fut mineur et n'acquit une certaine aisance qu'au terme de sueurs — il était lui-même d'un naturel costaud, rude et souvent même grossier. Ce qui

n'empêchait pas une certaine fantaisie triste dont témoigne cette petite chanson qu'il avoue avoir souvent chantée, et qu'il tenait de sa mère, forte femme pieuse et superstitieuse : A toi, à moi nul ne sourit N'est-ce pas notre faute à tous deux. Quant à la longue crise angoissée, et presque «démente« qui le secoua pendant près de dix ans — de son entrée chez les Augustins (1505) jusqu'à 1515 — son sens en est tout entier éclairé par cette «confession« panique de 1507 :

"Au couvent... j'ai été souvent effrayé par le nom de Jésus, et quand je le regardais sur la croix, je croyais qu'il était pour moi comme la foudre. Quand on prononçait son nom, j'aurais préféré entendre nommer le diable, car je croyais qu'il me fallait faire des bonnes œuvres jusqu'à ce que le Christ me fût par elles rendu favorable. Au couvent je ne songeais ni à l'argent, ni aux biens de ce monde, ni aux femmes, mais mon cœur tremblait et s'agitait en songeant comment il pourrait se rendre Dieu favorable...

Les cheveux se dressaient sur ma tête quand je pensais au jugement dernier... Nous avons cru que nous devions apaiser la colère divine avec nos œuvres et mériter par elles le ciel, mais nous n'avons réussi à rien...

Toute ma vie n'était que jeûnes, veilles, oraisons, sueurs, etc. Mais sous le couvert de cette sainteté et de cette confiance en ma justice propre, je nourrissais une perpétuelle défiance, des doutes, une crainte, une envie de haïr et de blasphémer Dieu..."

luther

« Les débuts de la Réforme allemande. Les abus de l'Église et les sommes consacrées par la papauté à la fois pour conduire la guerre en Italie et pourembellir Rome sont contestés dans l'empire.

Dès 1510, l'humaniste Wimpfeling a rassemblé les plaintes dans sonouvrage "Préjudices causés par l'Église de Rome".

De plus, les savants humanistes de la fin du XVe siècle et dudébut du XVIe siècle ont commencé de nouvelles traductions de la Bible à partir des textes originaux, revenant auxenseignements des pères de l'Église.

Luther, moine allemand de Wittenberg et professeur de théologie, réfléchit surces textes et notamment sur l'"Épître aux Romains".

Il en vient à plusieurs conclusions opposées aux idées romaines.Ainsi, il considère que seule la foi sauve les hommes et que les oeuvres sont inutiles.

Pour Luther, l'achatd'indulgences ne peut sauver l'homme qui doit s'en remettre à Dieu et à sa foi.

Cette idée forte entre en oppositionavec les pratiques de l'Église romaine et notamment avec la nouvelle campagne d'indulgences lancée en Allemagnepar le pape Léon X.

Aussi, alors que la campagne de vente d'indulgences bat son plein en Allemagne, le moine deWittenberg fait placarder ses idées dans un texte comprenant 95 thèses.

Dans ce texte, Luther revient sur quelquesidées centrales, comme la justification par la seule foi, la permanence du péché et l'importance des textes, seul vraitrésor du chrétien.

Il indique également que l'Église ne peut remettre les péchés; seul Dieu a ce pouvoir.

Le Vaticanestime rapidement que les idées de Luther sont en contradiction avec les enseignements de l'Église.

Un thomiste,Cajetano, est chargé de réfuter les 95 thèses tandis que la Chambre apostolique ouvre un procès contre Luther.Sommé de se rétracter, Luther refuse.

En octobre 1518, il accepte de se confronter à Catejano devant la Dièted'Augsbourg.

Aucun des deux hommes n'accepte les thèses de l'autre.

En juillet 1518, lors d'une nouvelle discussionavec Eck, envoyé par Rome, Luther affirme de nouveau que le successeur de saint Pierre n'est pas le chef de l'Égliseet fonde ses positions sur les écritures.

La théologie luthérienne, fondée sur les 95 thèses, est développée en juin1520 dans son ouvrage la "Papauté de Rome".

Il indique ses convictions.

Exprimant son idée de la supériorité deDieu, il explique que seul Dieu peut absoudre les péchés et non l'Église.

Enfin, Luther indique son idée du sacerdoceuniverselle.

L'Église est à l'intérieur des croyants et la hiérarchie catholique ne peut avoir une quelconquesupériorité, notamment dans l'analyse des textes.

Luther rappelle que la vérité de Dieu se trouve exclusivementdans les écritures.

Cet ouvrage est fondamental.

Il va servir de fondement à la doctrine et à la Réforme luthériennequi commence à se diffuser en Allemagne.. »

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