Devoir de Philosophie

Lysippe

Publié le 26/02/2010

Extrait du document

Lysippe de Sicyone, fils de Lysippe (?), qu'on renvoie parfois, avec imprudence, dans les livres, aux temps hellénistiques, sous prétexte que les nouveautés de son style auraient débordé, forme et esprit, la doctrine classique — mais en va-t-il bien autrement pour d'autres ? — appartient pleinement au IVe siècle. Il y a formé, d'après les dates de sa carrière, avec Scopas et Praxitèle, la triade essentielle des maîtres novateurs qui ont été, peu ou prou, les contemporains de Platon, puis d'Alexandre. C'est le dernier des grands noms de la sculpture classique, et ce nom est celui d'un artisan devenu artiste de cour. Rusé et parcimonieux, acharné et pauvre, Lysippe a créé jusqu'à sa mort : il avait ouvré, de ses mains de fondeur, plus de mille cinq cents statues. Chaque fois qu'il avait terminé et livré l'une d'elles, il versait en souvenir, dans un petit pot, la dîme modeste d'une piécette d'or. Nous le voyons vivre, entre sa fonderie et sa forge, actif, songeur, grognon, l'oeil luisant d'intelligence et de perspicacité ; ce merveilleux animateur du bronze, nous ne le savons que depuis peu, avait débuté à peu près vers le même temps que Scopas ou Praxitèle. En 364, sinon un peu avant, il avait reçu des Thessaliens, pour Delphes, la commande d'un Pélopidas, qui fut sans doute sa première effigie honorifique officielle, mais non sans essai initial. Grâce à sa longévité d'homme sobre, celui que l'Anthologie appelle plaisamment et complaisamment à la pratique du courage, et nomme "le Vieux Sicyonien", a été un jour le portraitiste officiel d'Alexandre, emmené par lui aux armées en Anatolie, à Rhodes puis jusqu'à Tyr et en Égypte. Il a partout laissé la trace des leçons de son art efficace et sincère, nullement idéalisant ni courtisanesque ; on lui doit encore un portrait de Séleucos roi, après 320.

Liens utiles