Devoir de Philosophie

Machinisme et civilisation ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Le propre de cette technologie est de puiser à des sources de matières premières et d'énergie plus variées et autrement réparties que le fer et le charbon, de favoriser les échanges entre les hommes, de permettre le transport de la force motrice et sa fragmentation en petites unités capables de s'adapter à nos besoins artisanaux et domestiques. Elle apporte ainsi la promesse (?) d'un monde plus humain, délivré de ses tâches serviles et pourvu d'un environnement amélioré.   Les plus grandes inégalités actuelles de développement entre les nations proviennent en grande partie de ce qu'elles ont différemment pâti ou bénéficié de chacune des technologies que nous venons d'évoquer. C'est la période paléotechnique qui a creusé l'écart, jadis réduit à peu de choses, entre pays industriels et « tiers monde ». Mais inversement, bien des problèmes rencontrés par les vieilles régions industrielles ? Middlands, Ruhr, Wallonie, Nord de la France ? résultent du fait que les habitudes et la mentalité de leurs populations, ainsi que leurs structures urbaines, sociales et économiques, sont des héritages de la période paléotechnique ; la mise en ?uvre de techniques modernes s'en trouve gênée et certains de leurs effets bénéfiques, annulés. Au contraire, les Etats alpins ou nordiques, passés directement de l'âge du bois à celui de la turbine et de l'aluminium, s'adaptent bien à la civilisation éotechnique et connaissent un rapide essor en ignorant la plupart de nos difficultés. De son côté, G. Simondon définit trois niveaux technologiques : ? celui de l'outil, dont le perfectionnement lent et continu est générateur d'un progrès qui ne bouleverse pas les structures sociales ou mentales. De là l'optimisme technologique du xviiie siècle, si manifeste dans l'« Encyclopédie » ; ? celui de la machine, qui tend à se substituer à l'homme et à le confiner dans le rôle d'un simple auxiliaire ou pourvoyeur des machines.

Liens utiles