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Mal parler est-ce mal penser ?

Publié le 30/10/2012

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Toute pensée s'élabore avec des mots dans une langue définie. Une langue déformée ou mal exprimée ne répond plus à aucun code et perd son sens...
 
«Prise en elle-même, la pensée est comme une nébuleuse où rien n'est nécessairement délimité. Il n'y a pas d'idées préétablies, et rien n'est distinct avant l'apparition de la langue.« Ferdinand de Saussure
 


« Une langue malmenée produit une autre forme de pensée Pour que nos propos aient du sens, il n'est pas nécessaire que l'usage de la langue soit strictement conforme à une règle.

Le propre de la langue, c'est aussi de créer de la pensée.

Une langue incor- recte exprime tou- jours une vérité C "est bien souvent à notre insu que nous malmenons la lan- gue.

Nous sommes en réalité mis à nu.

Le «La parole n'est pas le signe de la pensée, (...) comme la fumée annonce le feu.

En réalité elles sont enve- loppées l'une dans l'autre.» Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception lapsus, par lequel nous prenons un terme pour un autre (par exemple en appelant quelqu'un par un autre prénom que le sien), exprime, selon Freud, un désir incons- cient.

Il s'agit d'inten- tions que l'on veut ca- cher à sa propre cons- cience» (Introduction à la psychanalyse).

Malmener la langue, c'est rire du sérieux de la pensée K ous pouvons aussi malmener la langue de manière volontaire et préméditée.

La pen- sée se remet elle-même en question.

L'humour, par exemple, refuse les choses telles qu'elles sont et propose une autre réalité.

Freud l'illustre ainsi: «Comment allez- vous? demande l'aveugle au paralytique.

- Comme vous le voyez, répond ce dernier à l'aveugle» (Le Mot d'esprit et ses rap- ports avec l'inconscient).

La déformation d'une langue peut être un art U ne langue malme- née peut avoir un sens sans respecter la grammaire ou l'ortho- graphe.

La poésie con- temporaine, mettant la langue sens dessus des- sous, produit un effet de sonorités agréables aux- quelles nous attachons des pensées.

Chez Fran- cis Ponge, l'objet devient l'«objeu» et l'«objoie» (Le Parti pris des choses).

Le lapsus, le mot d'esprit: deux manières de malmener la langue qui expriment toutefois une vérité profonde.

On peut malmener volontairement la langue pour obtenir un effet poétique.. »

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