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Manier l'ironie est-ce toujours philosopher ?

Publié le 30/11/2005

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Manier l'ironie peut vite conduire au malheur d'être le jouet de l'ironie.   III : Manier philosophiquement l'ironie   1)      L'ironie est un outil intellectuel, c'est un moyen et non pas une fin. On peut être fasciné par sa puissance et ironiser sur tout, mais il semble qu'au lieu de nous libérer, cela nous asservisse à l'ironie. Si l'ironie est une arme pour se libérer de l'opinion, il faut néanmoins  se libérer de l'ironie car elle nous enferme dans son pouvoir destructeur. La philosophie doit dépasser l'ironie. 2)      On peut distinguer avec Kierkegaard l'ironie de l'humour. L'ironie est la négation sans fin de toute opinion, le rire sur toute chose qui ne peut rien prendre au sérieux. L'humour est le rire  libéré par ce qu'il a conscience de l'« absolu », autrement dit il ne s'applique pas à toute chose, il ya des valeurs qu'il prend au sérieux. 3)      Une condition préalable de l'ironie : l'amitié. L'idée que la philosophie se fait entre amis est chère à Platon et à Aristote, sur la base heureuse de l'amitié, le dialogue est libéré de passions tristes.

Introduction : Dans son dictionnaire philosophique, Voltaire écrit à l’article « torture « : «Cela fait toujours passer une heure ou deux«, disant par là le contraire de ce qu’il pense, c’est à dire que la torture n’est pas un simple passe temps mais une pratique inhumaine et inacceptable. Cela nous montre le mécanisme de l’ironie qui consiste à dire le contraire de ce qu’on pense pour éveiller l’esprit de l’interlocuteur, qu’il ne s’endorme pas dans un discours tout fait mais qu’il réagisse et critique celui-ci. L’ironie manifeste une contradiction entre ce qu’on pense et ce qu’on fait, entre ce qu’on croit et ce qu’on dit, par là, elle permet de remettre en question les opinions. Elle libère des  discours dogmatiques des pratiques habituelles ou considérées comme « normales « en les mettant à l’épreuve de ce qui les contredit, cela en fait une redoutable arme philosophique. La philosophie est en effet la discipline qui met les opinions, les croyances, les théories et les pratiques en question, quelle meilleure façon de critiquer quelque chose que de créer la réaction de l’interlocuteur contre celle-ci ? Manier l’ironie est donc une véritable méthode philosophique cependant, l’ironie n’est pas l’apanage de la  philosophie, elle n’est pas exclusivement philosophique et peut même devenir anti philosophique lorsqu’elle empêche tout discours d’émerger. Les sarcasmes sont les ennemis d’une pensée constructive, l’ironie permet de rire de tout et par là de saper les fondements de tout questionnement et de toute toute compréhension possible. Le problème de l’ironie est sa trop grande puissance : elle peut tout critiquer et ne peut que critiquer. Celui qui ne cesse de faire usage de l’ironie s’enferme dans un cercle vicieux, il finit par ironiser sur sa propre ironie et à se déprécier soi même. Problématique : L’ironie est une arme de critique, par là elle ouvre la porte au questionnement philosophique, mais si elle est appliquée rigoureusement, elle lui ferme la porte en empêchant à priori toute réponse possible.

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