Marx: Capitalisme et lutte des classes
Publié le 06/01/2010
                            
                        
Extrait du document
                                LUTTE DES CLASSES. Thèse de Marx, selon laquelle l'histoire se réduit à la lutte des classes sociales entre elles. En particulier, à l'époque moderne, le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, constituerait une société communiste, heureuse et sans problèmes. Le xxe siècle a vu comment l'application de cette thèse, fondamentalement fausse, a pu être meurtrière.
                                «
                                                                                                                            de métier  et compagnon,  en un mot  oppresseurs  et opprimés,  en opposition  constante,  ont mené  une guerreininterrompue,  tantôt ouverte,  tantôt dissimulée,  une guerre  qui finissait  toujours  soit par une  transformationrévolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction de deux classes en lutte.
                                                            
                                                                                
                                                                    »
Marx	 & Engels	 proposent donc bien une vision de l'histoire.
                                                            
                                                                                
                                                                    Celle-ci est totalement en accord avec leur philosophie	matérialiste telle qu'ils ont pu déjà l'exposer en partie dans « L'idéologie allemande ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans le devenir de l'humanité,ce sont, en dernière instance, les infrastructures qui déterminent les superstructures.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce qui signifie que ce sont lesrapports économiques qui définissent, dans tous les cas, la société et les classes qui, s'y affrontant, sont elles-mêmes définies par la place qu'elles occupent dans le système de production.
                                                            
                                                                                
                                                                    De ce fait, dire de l'histoire qu'elle estl'histoire  de la lutte  des classes  revient donc à rappeler  que l'histoire  n'est pas un pur  chaos  d'événementsinintelligibles ou encore l'épopée de l'Esprit en marche vers sa réalisation : tout à l'inverse, elle est le produit del'affrontement de classes sociales qui sont elles-mêmes le produit du développement économique de l'humanité.
            Dans un passage du premier chapitre de son « 	Anti-Duhring	 », 	Engels	 lie de manière très claire les	propositions 	Marx	istes sur la lutte des classes à l'interprétation matérialiste de l'histoire.
                                                            
                                                                                
                                                                    Evoquant la naissance des	mouvements ouvriers en France et en Angleterre dans les années 1830, il écrit : « 	Les faits nouveaux obligèrent à	soumettre toute l'histoire du passé à un nouvel examen et il apparût que toute l'histoire passée était l'histoire delutte de classes, que ces classes sociales en lutte l'une contre l'autre sont toujours des produits des rapports deproduction et d'échange, en un mot des rapports économiques de leur époque ; que, par conséquent, la structureéconomique de la société constitue chaque fois la base réelle qui permet, en dernière analyse, d'expliquer toute lasuperstructure des institutions juridiques et politiques, aussi bien que des idées religieuses, philosophiques et autresde chaque période historique.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi l'idéalisme était chassé de son dernier refuge, la conception de l'histoire ; uneconception matérialiste de l'histoire était donnée et la voie était trouvée pour expliquer la conscience des hommesen partant  de leur  être,  au lieu  d'expliquer  leur être  en partant  de leur  conscience,  comme on l'avait  faitjusqu'alors.	 »	
            Se définissant ainsi comme matérialiste, la conception de 	Marx	 et 	Engels	 permet donc de jeter un regard	rétrospectif sur l'histoire de l'humanité dans son ensemble et d'en découvrir la logique véritable.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il devient possibled'en dégager les différentes étapes ainsi que 	Marx	 & Engels	 s'y étaient d'ailleurs essayés dés « 	L'idéologie	 ».	
            Dans le « 	Manifeste	 », ceux-ci ne se penchent guère, cependant, sur le passé lointain.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils se contentent de l'évoquer rapidement avant de se	consacrer à la lutte des classes telle qu'elle se déroule dans la société bourgeoise : « 	Dans les premières étapes historiques, nous constatons	presque partout une organisation complète de la société en classes distinctes, une échelle graduée de conditions sociales.
                                                            
                                                                        
                                                                    Dans la Rome antique,nous trouvons  des patriciens,,  des chevaliers,  des plébéiens,  des esclaves  ; au  Moyen Age,  des seigneurs,  des vassaux,  des maîtres  decorporation, des compagnons, des serfs, et, de plus, dans chacune de ces classes, une hiérarchie particulière.
La société  bourgeoise  moderne, élevée sur les ruines  de la société  féodale,  n'a pas  aboli  les antagonismes  declasses.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formesde lutte à celle d'autrefois.
Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l ‘époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes.
                                                            
                                                                                
                                                                    La société sedivise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie & le prolétariat.	 »	
            La totalité de la première partie du « 	Manifeste	 » est consacrée à la lutte de ces deux grandes classes	rivales : la bourgeoisie & le prolétariat.
Marx	 & Engels	 retracent l'histoire de ce que fut l'ascension  de la bourgeoisie : celle-ci se développa grâce au commerce et à l'industrie.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils	n'hésitent pas à reconnaître le « 	rôle éminemment révolutionnaire	 » qu'elle joua dans l'histoire, mettant à bas la société féodale : « 	Tous les liens	complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entrel'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du « paiement au comptant ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, del'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle a fait de la dignité personnelleune simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce.
                                                            
                                                                                
                                                                    En unmot à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhonté, directe, brutale.	 »	
            Mais le rapport de force historique ne joue plus, désormais, en la faveur d'une bourgeoisie ressemblant au« magicien qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées.
                                                            
                                                                                
                                                                    	»	
            Du fait du développement des forces productives, la bourgeoisie a grandi au sein d'un système féodalqu'elle a fini par renverser.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aujourd'hui un processus analogue est en cours.
                                                            
                                                                                
                                                                    Une nouvelle étape est franchie : ledéveloppement économique que la bourgeoisie a favorisé devient pour elle une menace car « 	le système bourgeois	est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein.	 ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Du coup se dresse au cœur même de la	société une nouvelle classe qui va abattre le monde bourgeois tout comme la bourgeoisie a abattu le monde féodal :cette classe, c'est le prolétariat.
                                                            
                                                                                
                                                                    Misérable, privé de tout, il n'a rien à perdre à se jeter tout entier dans le combatcontre la classe possédante pour mettre fin au système de l'exploitation capitaliste.
                                                            
                                                                                
                                                                    En renversant la bourgeoisie, leprolétariat réalisera la révolution ultime, la première à n'être pas faite pour une minorité oppressive mais pour cellede la majorité tout entière : « 	Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au	profit des minorités.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le mouvement  prolétarien est le mouvement  spontané de l'immense  majorité au profit  del'immense majorité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le prolétariat, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sansfaire sauter toute la superstructure des couches qui constituent la société actuelle.	 ».
                                                                                                                    »
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