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MARX: On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience

Publié le 27/02/2008

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marx
On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience, par la religion et par tout ce que l'on voudra. Eux-mêmes commencent à se distinguer des animaux dès qu'ils commencent à produire leurs moyens d'existence, pas en avant qui est la conséquence même de leur organisation corporelle. En produisant leurs moyens d'existence, les hommes produisent indirectement leur vie matérielle elle-même. La façon dont les hommes produisent leurs moyens d'existence dépend d'abord de la nature des moyens d'existence déjà donnés et qu'il leur faut reproduire. Il ne faut pas considérer ce mode de production de ce seul point de vue, à savoir qu'il est la reproduction de l'existence physique des individus. Il représente plutôt déjà un mode déterminé de l'activité de ces individus, une façon déterminée de manifester leur vie, un mode de vie déterminé. La façon dont les individus manifestent leur vie reflète très exactement ce qu'ils sont. Ce qu'ils sont coïncide donc avec leur production, aussi bien avec ce qu'ils produisent qu'avec la façon dont ils le produisent.MARX

DIRECTIONS DE RECHERCHE

 • Comment comprenez-vous « Eux-mêmes commencent à se distinguer des animaux « ?  Est-ce que cela signifie que — selon Marx — les hommes ont conscience de se distinguer des animaux dès qu'ils commencent à produire leurs moyens d'existence ?  • En quoi peut-on soutenir que commencer à produire leurs moyens d'existence est (pour les hommes) « la conséquence même de leur organisation corporelle «?  • Comment comprenez-vous la dernière phrase du dernier paragraphe ?  Que signifie « leur vie matérielle elle-même « ? Pourquoi « indirectement « ?  • Que signifie ici « mode de production « ?  • Pour quelles raisons Marx soutient-t-il que ce « mode de production « « représente... déjà « « un mode de vie déterminé « ?  • Pour quelles raisons Marx soutient-il que « ce qu'ils (les individus) sont coïncide avec leur production « ? Pourquoi précise-t-il « aussi bien avec ce qu'ils produisent qu'avec la façon dont ils produisent « ?  • Quel est l'enjeu de ce texte ? Que pensez-vous de la thèse et de l'argumentation de Marx ? En quoi ce texte présente-t-il un intérêt ? En quoi peut-il être dit « philosophique « ?  

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« détermine ce qu'il est, c'est à dire son essence réelle : il remplit son essence en se « produisant ». Mouvement argumentatif : 1.

De « On peut distinguer » l.

1 à « vie matérielle elle-même » l.

5 : En théorie, on peut distinguer l'homme de l'animal par sa conscience, sa tendance religieuse, mais ces distinctions restent purement idéelles (des essences« révées » par quelques philosophes) car dans les faits, concrètement, l'homme se distingue en ce qu'il se produit luimême les moyens de sa vie, et donc indirectement sa vie elle-même, parce que son organisation corporelle(cerveau, main), le poussent à le faire. 2.

De «La façon dont les hommes...» l.

5 à « Mode de vie déterminé...

» l.

10: La production humaine si elle semble du point de vue abstrait, comme activité de conservation des individus dans leurs dimensions physiques, estsurtout du point de vue concret, le mode de vie déterminé par l'organisation corporelle et matérielle de l'individu entant qu'il est membre de l'espèce humaine.

Ce mode de production (humain) est ce qui manifeste concrètement ladétermination naturelle de cet individu : sont être réel. 3.

De « La façon dont les individus...

» l.

10 à « dont ils se produisent...

» l.

13: L'homme se comprend donc tout entier par l'étude de sa production : le produit de son activité c'est sa vie matérielle et concrète, - son existence -,le mode de cette production est déterminée par sa nature, c'est à dire la puissance de son organisatiion corporelle,son essence en acte. Horizon critique : a) Intérêt Philosophique : Ce texte a pour intérêt majeur de rompre avec l'idéalisme sur la question de la distinction entre l'homme et l'animal.

Le concept de production concrète permet à Marx de rompre avec la traditionidéaliste qui voyait dans l'activité spirituelle de l'homme (l'âme, l'esprit ou la conscience de soi) ce qui le distinguaitde l'animal.

Marx inscrit sa distinction dans la réalité concrète de l'homme, sa dimension matérielle. b) Critique : On pourrait objecter qu'en réduisant l'activité essentielle de l'homme à sa production concrète, on risque d'en exclure des activités qui semblent essentielles à l'humanité.

La religion par exemple, l'art ou même laphilosophie, sont des activités qui ne peuvent être englobée sous la catégorie de la production par le travail.

Lesatistes, les philosophes, les « oisifs » en tous genres ne seront-ils pas exclus de cette humanité définie par son« labeur ».

Ne pourrait-on voir dans cette définition de l'homme comme essentiellement producteur, une aliénationsupplémentaire de l'humanité, une abstraction de sa « réalité spirituelle », le travail de l'esprit s'il ne produit rien deconcret, est pourtant esentiel à l'humanité, et constitue bien une forme de travail qui échappe à ce concept deproduction concrète.

Il ne cherche pas à produire les moyens de l'existence, uniquement à la conserver, mais à luicréer une raison de se conserver, lui créer une eséprance qui lui donne un sens. On pourrait citer, par exemple, le célèbre paragraphe 42 du Gai Savoir de nietzsche qui montre en quoi ces activitéssont un travail pénible (bien que concrètement « improductif ») et pourtant d'une importance capitale : «Dans les pays civilisés presque tous les hommes maintenant sont égaux en ceci qu'ils cherchent dutravail en vue du salaire ; pour eux tous, le travail est un moyen et non le but lui-même ; c'est pourquoiils mettent peu de finesse au choix du travail, pourvu qu'il procure un gain abondant.

Or il y a deshommes rares qui préfèrent périr plutôt que de travailler sans que le travail leur procure de la joie : ilssont minutieux et difficiles à satisfaire, ils ne se contentent pas d'un gain abondant, lorsque le travailn'est pas lui-même le gain de tous les gains.

De cette espèce d'hommes rares font partie les artistes etles contemplatifs de toute espèce, mais aussi ces désoeuvrés qui consacrent leur vie à la chasse, auxvoyages ou bien aux intrigues d'amour et aux aventures.

Tous ceux-là cherchent le travail et la peinelorsqu'ils sont mêlés de plaisir, et le travail le plus difficile et le plus dur, si cela est nécessaire.

Maisautrement ils sont d'une paresse décidée, quand même cette paresse devrait entraînerl'appauvrissement, le déshonneur, des dangers pour la santé et pour la vie.

Ils ne craignent pas pourautant l'ennui que le travail sans plaisir : il leur faut même beaucoup d'ennui pour que leur propre travailpuisse leur réussir.

Pour le penseur et pour tous les esprits inventifs l'ennui est ce désagréable calme platde l'âme qui précède la course heureuse et les vents joyeux ; il leur faut le supporter, en attendre l'effetà part eux : c'est cela précisément que les natures moindres n'arrivent absolument pas à obtenir d'elles-mêmes ! Chasser l'ennui de n'importe quelle façon est aussi vulgaire que travailler sans plaisir.

». »

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