Mémoire oubli histoire
Publié le 29/03/2005
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Gén. Terme équivoque qui désigne à la fois le récit du passé humain, et la réalité historique elle-même, le cours des événements. En ce dernier sens, l'histoire se distingue de la simple évolution car elle suppose plus qu'un changement. Un arbre, par ex., peut croître ou un papillon se métamorphoser, mais ils n'ont pas d'histoire dans la mesure où l'histoire suppose la conscience d'un changement et la possibilité, pour celui qui change, de se représenter la finalité de son évolution en faisant du présent le sens du passé et du futur le sens du présent. Quant au récit, il cesse d'être légendaire pour devenir scientifique dès lors qu'il veut expliquer et non plus simplement raconter en se contentant de recueillir des anecdotes pittoresques. Phi. Les philosophies de l'Histoire posent la question du but poursuivi par les hommes dans l'Histoire, et postulent en même temps que l'Histoire des hommes est celle de leur liberté. Or, si la connaissance du but permet en retour de comprendre la cohérence du processus historique, il semble bien difficile de concilier le double postulat de la rationalité historique et du développement de la liberté. Telle est l'aporie sur laquelle achoppe toute philosophie de l'Histoire. En effet, s'il est possible de dégager par avance une cohérence historique, alors tout se passe comme si l'Histoire était déjà faite, de sorte que l'idée même de liberté humaine se trouve niée. A l'inverse, si l'on suppose que les hommes sont libres, alors il est impossible de saisir le sens d'une Histoire que les hommes font « sans savoir l'histoire qu'ils font » (R. Aron).
MÉMOIRE (lat. memoria, mémoire, souvenir)
Gén. Conscience présente d'une Expérience passée. Phi. Pour qu'il y ait souvenir de quelque chose, il faut qu'une chose ait été d'abord perçue dans le passé de sorte que cette perception se soit conservée sans s'effacer sous la forme d'une trace mnésique. Toutefois, il ne suffit pas que cette trace soit réactivée pour qu'il y ait souvenir; il faut encore que l'âme ne prenne pas cette réactivation pour une première impression ou perception neuve, mais reconnaisse dans l'impression présente le souvenir d'une impression passée. Descartes distingue ainsi la réminiscence, comme souvenir d'une perception ancienne non reconnue comme telle et que la conscience prend pour une création originale, de la mémoire, comme conscience réfléchie du souvenir. Cette distinction recoupe celle de la conscience spontanée et de la conscience réfléchie.
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