Méthodologie de la dissertation à partir de l’exemple : La philosophie peut-elle accéder à la vérité ?

« Méthodologie de la dissertation à partir de l’exemple : La philosophie peut-elle accéder à la vérité ? Introduction : Commencer par les opinions communes, spontanées, partagées, traditionnelles pour répondre oui au sujet puis gratter la surface pour trouver les limites et contradictions d’une réponse positive et spontanée au sujet qui nierait le problème => conclure l’introduction en montrant que le sujet est problématique et qu’il exige plus qu’une courte réponse comme oui ou non en une phrase et une idée, qu’il exige une résolution par une analyse complexe et multifactorielle. Analyse de la question : « peut-elle » fait clairement appel à notre opinion, par opposition à un sujet plus descriptif comme « La philosophie a-t-elle (historiquement ?) pour objet la recherche de la vérité ? ».

Ce sujet ferait aussi intervenir le débat mais sur un mode plus descriptif et moins polémique.

Ici on doit affirmer ce qu’on pense et non ce qui a lieu effectivement.

On juge les capacités de la philosophie à atteindre la vérité.

On ne fait pas que se demander si elle essaie de l’atteindre. Opinion commune : -La philosophie est traditionnellement définie comme une discipline ayant pour objet la recherche de la vérité -Cette vérité est traditionnellement définie comme l’adéquation entre le discours et l’objet qu’il décrit Doute et contradiction : (reprendre le verbe « pouvoir » de l’énoncé afin de ne pas faire de hors sujet type « la philosophie doit-elle avoir pour objet la vérité »/ « a-t-elle pour objet la vérité »/ « la recherche de la vérité » Mais la philosophie peut-elle connaître l’objet tel qu’il est ? Ne pouvons-nous pas plutôt toujours que nous contenter de voir et décrire l’objet tel qu’il est pour nous ? Pouvons-nous voir l’objet invisible en soi sous l’objet visible pour nous ? N’y a-t-il pas une contradiction ? Voir sans point de vue particulier est-il possible ? Protagoras, relativiste : « L’homme est la mesure de toute chose ». Qui mène à une reformulation de la question du sujet : La vérité ne peut être qu’unique, sinon elle se contredit.

Il faut bien qu’un point de vue ait raison.

Or, comme tous les points de vue de nos sens sont différents (nous n’occupons pas le même point de l’espace et le même corps), la vérité exige qu’il existe quelque chose au-delà des apparences. Annonce du plan pour répondre au problème explicité par le début de l’introduction : (Commencer par noter toutes vos idées au brouillon puis les regrouper par famille avant d’esquisser le plan.

Commencer par le contenu puis trouver le plan et non pas l’inverse.

Commencer par le plan puis chercher des idées s’y rattachant risque de faire un plan artificiel et de donner des idées artificielles forcées par le plan.

Le plan doit suivre le cheminement de vos pensées, de votre pensée. I-La philosophie permet d’accéder à la vérité par la dialectique, c’est-à-dire en surmontant les contradictions par le dialogue des idées, ou du réel et des idées A-La dialectique et la réminiscence comme explications de la possibilité d’accéder à la vérité intemporelle et immatérielle -Trouver la vérité suppose de la suivre, d’être capable de la reconnaître plutôt que le mensonge lors de sa recherche et donc de la connaître déjà -Les mathématiques témoignent de la possibilité d’une vérité absolue en droit, la philosophie pourrait donc théoriquement l’atteindre -Socrate :la dialectique permet l’accouchement de la vérité interne à chacun (maïeutique, connais-toi toi-même), exemple de l’esclave qui retrouve le théorème de Pythagore à partir des questions de Socrate dans le Ménon -Cette découverte de la vérité innée en chacun démontre la réminiscence : nous devons nous ressouvenir des vérités que nous avons contemplées autrefois dans le monde des idées et dont nous nous souvenons aujourd’hui confusément.

La dialectique permet de poser les bonnes questions pour retrouver les bonnes réponses.

La pensée est toujours un dialogue, même avec soi-même. -Allégorie de la caverne : Donc le philosophe accède à la vérité des idées derrière les apparences (la caverne) et les enseigne au peuple dans l’illusion -Par exemple les beaux corps permettent, par paliers et par l’intermédiaire de l’universalité des beaux corps (passer de un beaux corps aux beaux corps en général), d’accéder à l’idée de beau en soi, qui se confond avec le vrai (car il est intellectuel) et le bien (car il est moral) -Les idées sont le modèle du monde sensible et le monde sensible peut nous y conduire par palier à condition de voir l’universel sous le particulier et de s’arracher à l’opinion commune par la dialectique. -Il y a donc 3 temps : 1.

contemplation de la vérité dans le monde des idées dans notre vie passée 2.

vie actuelle dans le monde sensible et multiple, voile de l’unicité des idées, nécessite un travail de remémoration et de ramener le divers à l’un, à l’universel par le dialogue, la confrontation des points de vue divers pour en dégager le commun 3.

retour à la contemplation des idées, arrachement au monde sensible Problème posé par cette réponse au sujet et transition devant mener à une nouvelle réponse au sujet : Mais la vérité vient-elle du passé intemporel et éternel des idées ? N’est-elle pas un processus qui vient du réel matériel et temporel, dans un deuxième temps ? N’acquiert-on pas la vérité petit-à-petit avec l’expérience plutôt qu’en se remémorant un passé ? Si le savoir s’acquiert par l’accumulation d’expérience, d’erreurs rectifiées menant petit à petit sur la bonne route, plus besoin d’expliquer que nous trouvions la vérité en recourant à des souvenirs de notre vie passée. B – La vérité comme évolutive : donnée dans le temps et la matière -Hegel nous dit que la vérité passe aussi par l’expérience du mensonge et de l’erreur -L’esprit se cherche en toutes directions à travers l’histoire et voit les limites des théories qu’il échafaude -L’esprit expérimente avant de théoriser -En expérimentant, l’esprit théorise : « Ce qui est réel est rationnel et ce qui est rationnel est réel.

» ou « Ce qui est réel devient rationnel et ce qui est rationnel devient réel ». -La vérité est créée dans le temps -L’aliénation, la dialectique permet à la vérité d’apparaître car les idées se réajustent sur le réel et agissent sur lui par l’action des hommes jusqu’à atteindre l’harmonie avec lui, c’est-à-dire la vérité (par le tavail, l’art, la religion, la politique, le droit, la philosophie, tout ce qui essaie de transformer le monde et de se retrouver en lui jusqu’à coïncider avec lui).1 -La dialectique n’est donc pas le dialogue intellectuel, la confrontation des idées permettant de retrouver l’unité originelle de la vérité des idées comme chez Platon. La vérité de l’idée s’obtient par la contradiction de l’idée et de l’objet qui permet progressivement à l’un de s’accorder avec l’autre 3 étapes ici aussi donc pour accéder à la vérité : 1.

Inadéquation entre l’objet et l’idée 2.

Recherche de l’idée adéquate à l’objet 1 Cependant, Hegel, en tant que philosophe, ne s’en tient qu’à l’observation et l’interprétation du monde et pas l’action sur le monde (critique de Hegel par Marx, philosophe doit agir et prendre position politiquement pour changer le monde social). 3.

Adéquation réciproque de l’objet et de l’idée Mais l’universalité et l’univocité de la vérité ne sont-elles pas une illusion ? Nous avons essayé de répondre à cette.... »